Pourquoi l’UE finance-t-elle les
tortionnaires israéliens ?
Ali Abunimah
Le chef de
recherche de l’UE Carlos Moedas
rencontre le premier ministre israélien
à l’occasion
d’une visite au mois de mai
pour célébrer le rôle d’Israël dans
Horizon 2020, programme de
recherche de
l’UE qui finance les tortionnaires, (via
l’Union Européenne en Israël).
Jeudi 29 juin 2017
L’Union Européenne
finance illégalement les tortionnaires
israéliens et doit cesser, a conclu une
association d’éminents experts
juridiques internationaux.
Ils disent que le
programme de LAW-TRAIN viole les règles
de l’UE et le droit international parce
que l’un des participants, le ministère
israélien de la Sécurité publique, « est
responsable ou complice de torture et
autres crimes contre l’humanité et de
crimes de guerre ».
LAW-TRAIN a débuté
en mai 2015 prétendument pour
« harmoniser et partager les techniques
d’interrogatoire entre les pays
impliqués afin de faire face aux
nouveaux défis en criminalité
internationale ».
Son financement
passe par un programme de recherche de
l’UE appelé Horizon 2020, qui a aussi
fait passer des millions de dollars vers
l’industrie israélienne de l’armement.
Ample
utilisation de la torture
LAW-TRAIN comprend
l’université israélienne Bar-Ilan, le
ministère israélien de la Sécurité
publique, l’université catholique de
Louvain en Belgique, le ministère belge
de la Justice, La Garde Civile, police
paramilitaire espagnole, et la police
roumaine. Dans son comité consultatif,
il y a Cornelia Geldermans, procureure
aux Pays Bas.
Le Portugal en
faisait originellement partie, mais
s’est retiré l’année dernière face à la
montée de l’opposition publique au rôle
d’Israël dans le programme de l’UE.
Le fonctionnement
de LAW-TRAIN est prévu jusqu’en avril
2018 et la moitié de son budget de
presque 6 millions $ ira aux
participants israéliens.
« L’utilisation de
la torture par les interrogateurs
israéliens a été très largement
documentée dans la presse internationale
et israélienne et confirmée par les
enquêteurs internationaux et les
interrogateurs israéliens eux-mêmes », a
déclaré Michel Waelbroeck, responsable
de l’avis juridique et membre de
l’Institut de Droit International. « En
juin 2016, le Comité contre la Torture
de l’ONU a dénoncé l’utilisation de la
torture par Israël et les techniques
illégales et abusives utilisées pendant
les interrogatoires par sa police et le
personnel des prisons. »
Cette opinion est
défendue par 25 experts juridiques et
juristes internationaux, dont les
anciens enquêteurs des droits de l’Homme
Richard Falk et John Dugard, et Laurens
Jan Brinkhorst, ancien vice premier
ministre hollandais et ancien directeur
général de la Commission européenne.
Israël a u dossier
très fourni sur la torture, y compris
contre les enfants, et a
systématiquement failli à son devoir
d’investigation à la suite des plaintes
pour mauvais traitements.
Financement
illégal
En février, des
centaines d’universitaires et d’artistes
belges ont exhorté leur gouvernement à
mettre fin à son soutien à LAW-TRAIN, et
des questions ont été soulevées au
Parlement européen sur ce projet.
Des organisations
de droits de l’Homme de Palestine,
Belgique et Espagne ont également écrit
aux responsables de l’UE pour exprimer
leur inquiétude à propos du soutien aux
entités israéliennes engagées dans la
torture.
Comme l’opposition
à LAW-TRAIN grandissait, la Commission
Européenne, appareil administratif
exécutif de l’UE, a conduit une
évaluation par un « groupe d’experts
indépendants » qui a conclu que le
programme était en « conformité bonne à
excellente » avec les lois de l’UE, y
compris la Charte Européenne des Droits
Fondamentaux.
Mais les experts
juridiques disent que l’examen a ignoré
des règlements clefs de l’UE qui
interdisent le financement d’individus
ou d’organisations qui s’engagent dans
« une grave mauvaise conduite
professionnelle » telle que la torture.
Les experts
juridiques concluent que, parce que le
ministère israélien de la Sécurité
publique est « coupable d’infractions
graves et continues » contre
l’interdiction européenne et
internationale de la torture, le
financement par l’UE est illégal.
Mais loin d’agir
pour tenir Israël pour responsable de
torture, Carlos Moedas, directeur de
recherche à l’UE, est récemment allé en
Israël pour célébrer son implication
dans Horizon 2020.
Manifestation en
France
Alors que les plus
hauts responsables de l’UE resserrent
leur étreinte avec le régime israélien
d’occupation, d’apartheid et de
colonialisme de peuplement contre les
Palestiniens, des citoyens européens
continuent à demander la fin de cette
complicité.
Des militants de
BDS France ont tenu cette manifestation
samedi au Salon de l’Aéronautique de
Paris devant le pavillon du fabriquant
d’armes israélien Elbit Systems.
On peut voir dans
la vidéo les manifestants mettant en
scène un « die-in » (champ de morts) et
tenant une banderole qui dénonce le fait
qu’Israël teste ses armes sur les
Palestiniens.
Les manifestants
ont appelé à un embargo sur les armes,
la fin de la coopération militaire avec
Israël et le soutien à la campagne de
boycott, désinvestissement et sanctions.
Elbit est l’un des
plus importants fabricants de drones
qu’Israël a utilisés pour tuer des
civils palestiniens. Un contrat avait
été passé par l’administration Obama
pour qu’il lui fournisse la technologie
de surveillance le long de la frontière
américano-mexicaine.
Elbit a été aussi
un important bénéficiaire des
financements de l’Union Européenne.
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