Palestine
Israël désigné à la tête d'une
commission de l'ONU
sur la « décolonisation »
Ali Abunimah
Des
Palestiniens examinent les ruines de
bâtiments démolis par les forces
d'occupation israéliennes à Jérusalem
Est, le 2 juin.
(Saeed Qaq / APA images)
Vendredi 20 juin 2014
Au moment précis où il est apparu que
les Nations unies ne pouvaient se
montrer plus incapables de protéger les
droits palestiniens et de demander des
comptes à Israël à propos des violations
de ces mêmes droits, tombe la nouvelle
de ce
qu'Israël a été désigné à la
vice-présidence de la Commission
spéciale de l'ONU sur la décolonisation
– qui, entre autres choses, traite
de questions relatives aux réfugiés
palestiniens.
Selon les procès verbaux de l'ONU, le
représentant d'Israël, la dernière
nation au monde à implanter des
colonies, a reçu 74 voix en faveur de sa
désignation au poste, malgré une
véhémente opposition de la part du
Groupe arabe des États membres de l'ONU.
Le Qatar, prenant la parole au nom des
États arabes, a qualifié Israël d'«
État qui a violé la Charte des Nations
unies ainsi que les lois
internationales. Du fait que son
palmarès était entaché de sang et que
son occupation dure depuis plus de 66
ans, Israël n'était pas qualifié pour
présider à des questions concernant les
réfugiés palestiniens, le maintien de la
paix et les enquêtes sur ses propres
pratiques illégales ».
Les États arabes ont réclamé un vote
nominatif, une démarche inhabituelle, ce
qui a provoqué des objections de la part
de l'ambassadeur du Royaume-Uni, qui est
membre du Groupe des États d'Europe
occidentale et autres qui avait nominé
Israël.
Le Canada a profité de l'occasion pour
exprimer son « soutien indéfectible
à Israël » et les États-Unis ont
dit qu'ils « soutenaient sans
équivoque la désignation d'Israël ».
L'Arabie saoudite – dont la propre
participation au Conseil des droits de
l'homme de l'ONU a soulevé bien des
critiques – a déclaré que l'élection
d'Israël « équivalait moralement à
confier au régime d'apartheid de
l'Afrique du Sud la
charge d'une commission censée mettre un
terme au racisme ».
Le théâtre de l'absurde
Israël a remercié ses partisans, mais il
est possible que ses actions aient fait
plus de bruit que ses propos. Alors que
ce théâtre de l'absurde jouait sa pièce
à New York, les forces d'occupation
israéliennes multipliaient les
démolitions de maisons palestiniennes
afin de faire de la place pour
l'installation de colonies.
La désignation d'Israël vient quelques
semaines après qu'il a annoncé une
nouvelle expansion massive de ses
colonies illégales en Cisjordanie
occupée.
Dans la seule journée de mercredi, les
démolitions israéliennes ont jeté
sept familles palestiniennes à la rue en
Cisjordanie.
Et visionnez donc
le reportage photo de Silvia Boarini
montrant l'actuel nettoyage ethnique par
Israël des Bédouins palestiniens dans le
sud de la région du Naqab ("Néguev")
située dans l'Israël actuel.
Ces dernières mesures d'épuration
ethnique ont lieu en même temps que les
attaques d'Israël contre les villes de
Cisjordanie toute la semaine dernière,
prétendument afin de rechercher les
trois colons disparus. Jusqu'à présent,
Israël a enlevé plus de 300
Palestiniens, a effectué des raids dans
750 maisons et au sein d'organisations
de bénévoles ainsi que sur le campus de
l'Université de Birzeit.
S'il y avait une Commission de l'ONU sur
la façon d'occuper et de coloniser,
Israël serait en effet le candidat idéal
pour la diriger.
Publié sur
The Electronic Intifadah le 19 juin
2014. Traduction : JM Flémal.
Ali Abunimah,
journaliste palestino-américain est le
cofondateur de ’The
Electronic Intifada’ et
auteur du livre "One Country
: A bold Proposal to end the Israeli-Palestinian
Impasse"
On peut suivre Ali
Abunimah sur Twitter :
@AliAbunimah
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