Cirepal
Quartier al-Bustan à Silwan: la réalité
Institution Internationale al-Quds
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27 février 2009
Le samedi 21 février 2009, la municipalité
de l’occupation remet à 134 familles d’al-Quds, formées de 1500
personnes, vivant sur 88 ensembles de terres dans le quartier
al-Bustan de Silwan, dans la banlieue, au sud de la mosquée al-Aqsa,
des ordres d’évacuation de leurs maisons dont la destruction est
prévue pour instaurer, à la place, un parc dénommé « le jardin
du roi David ».
Bien que cette mesure semble isolée et subite, elle fait
cependant partie d’un projet parallèle à la constitution d’un
centre juif à la place de l’ancienne ville et de ses environs,
isolant la mosquée al-Aqsa de son environnement palestinien, et
réalisant une continuité entre les colonies réparties aux
alentours de la ville et la ville ancienne et la mosquée al-Aqsa.
Nous essaierons ci-joint d’éclaircir les différents aspects de
cette mesure et le projet duquel elle fait partie.
Le quartier al-Bustan
Le quartier al-Bustan se trouve au centre
de la banlieue Silwan, au sud de la sainte mosquée d’al-Aqsa. Il
est limité au nord par les murs de l’ancienne ville et la
mosquée al-Aqsa, au sud par le quartier al-Thawrî qui se trouve
sur les pentes du mont al-Mukabbir, à l’est par le quartier Ras
al-‘Amûd et à l’ouest par le quartier de wadi al-Hilwa. La
superficie du quartier est d’environ 70 dunums, il constitue une
partie du bassin n° 29987 selon l’administration du mandat
britannique, et la propriété de tous ses terrains et ses
immeubles est entièrement palestinienne maqdisite (carte n°1,2).
Carte n°1
Carte n°2
2 – Décision d’expulser
Il y a cinq ans, précisément le 11 novembre
2004, l’architecte de la municipalité de l’occupation d’al-Quds,
Uri Shatrit, promulgue la décision de détruire tous les
bâtiments du quartier al-Bustan « en vue d’installer un jardin
archéologique relié à la ville du roi David » (document n°1). Au
début de l’année 2005, la municipalité de l’occupation commence
par exécuter cet ordre et les habitants du quartier reçoivent
progressivement des ordres de démolition et des chefs
d’accusation au sujet de construction non autorisée. Au cours de
cette année, la municipalité détruit effectivement deux maisons
dans le quartier.
Document n°1
Mais le gouvernement de l’occupation est
revenu sur sa décision en la gelant à la fin de l’année 2005 par
suite des pressions internationales, mais aussi parce que les
habitants du quartier al-Bustan se sont présentés au-devant du
conseiller juridique du gouvernement de l’occupation avec un
mémorandum, lui demandant d’empêcher la destruction du quartier.
Suite à cela, le président de la municipalité de l’occupation
d’al-Quds annonce être revenu sur sa décision, proposant à la
population de présenter un plan exprimant ses besoins en matière
de développement. Au mois d’août 2008, la population du quartier
remet ses plans à la municipalité de l’occupation, mais
l’architecte de la municipalité, Shlomo Ashkol, lui fait
comprendre que le plan présenté ne sera pas prochainement
étudié, et que la municipalité poursuivra le plan de
construction du « jardin national » dans le quartier, leur
proposant de quitter leurs maisons, volontairement, en
contrepartie de compensations ou de leur relogement dans une
autre région d’al-Quds, Beit Hanina, au nord de la ville. Mais
les habitants du quartier refusent absolument cette proposition.
La municipalité de l’occupation leur apprend ensuite son refus
du plan qu’ils avaient proposé, et leur remet les ordres
d’évacuation.
3 – Projet de judaïsation « du bassin
sacré » :
Dans les années 90 du siècle dernier, la
municipalité de l’occupation d’al-Quds soulève le projet de
judaïser la zone que l’occupant appelle « bassin sacré », qui
comprend toute la ville ancienne, et de larges parties de
quartiers et de banlieues environnants : quartiers de Sheikh
Jarrah, Wadi al-Joz, al-Tur à l’est, la banlieu de Silwan dans
le sud (voir carte n°3)
Carte n°3
Ce plan de judaïsation comprend :
a – constituer une ville archéologique
semblable à la description biblique de « la sainte Urshalim »
sous la mosquée al-Aqsa, dnas la banlieue de Silwan, des parties
du quartier islamique de l’ancienne ville, et relier cette ville
par un ensemble de jardins, de parcs, de musées, de sites
archéologiques installés au-dessus de la zone entourant la ville
ancienne, et notamment au sud, où se trouve la banlieue Silwan
et à l’est, où se trouve le mont des oliviers (Jabal al-Zaytoun)
et la banlieue al-Tur.
b – Remplacer la population arabe
palestinienne par des habitants juifs, à commencer par
l’ancienne ville pour arriver jusqu’aux quartiers de Wadi al-Joz,
sheikh Jarrah, al-Tur, Silwan, Ras al-‘Amud.
Ce projet à plusieurs buts, se présente
sous différents aspects, culturels, politiques, démographiques
et religieux, les buts les plus importants étant :
1 – supprimer l’identité arabe et musulmane
de la ville d’al-Quds pour la remplacer par une identité juive,
sur le plan historique et religieux.
2 – Déplacer un grand nombre de Maqdisis
(habitants originaires d’al-Quds) vers des zones éloignées de la
mosquée al-Aqsa et de l’ancienne ville, ou même les déplacer
vers l’extérieur de la ville d’al-Quds.
3 – Isoler la mosquée al-Aqsa des quartiers
arabes palestiniens de la ville d’al-Quds, ce qui prive la
mosquée d’une des principales lignes de défense, et facilite à
l’occupant son agression contre elle, quand et comme il le veut.
4 – Instaurer une continuité géographique
entre les points de colonisation dans l’ancienne ville et ses
alentours d’une part et les colonies installées aux abords de la
ville d’al-Quds, comme la colonie sur la French Hill et le bloc
de colonisation E1 à l’est, ainsi que la colonie orientale
Talpiot au sud.
Aujourd’hui, l’occupant a effectivement
avancé à grands pas dans son projet. Ses réalisations les plus
marquées sont :
1 – l’achèvement d’une grand nombre de
lieux de visites archéologiques sous la mosquée al-Aqsa et la
banlieue Silwan, au sud de la mosquée, en les ouvrant aux
visiteurs juifs et aux touristes (carte n°4).
2 – Achèvement d’une grande partie de la
« ville de David » archéologique, en plein air, dans le quartier
Wadi al-Hilwa, dans la banlieue de Silwan, et son ouverture aux
visiteurs juifs et aux touristes (carte N°4).
3 – Installation de points de colonisation
dans les quartiers arabes, aux alentours de la mosquée al-Aqsa,
et notamment dans le quartier musulman de l’ancienne ville et
dans la banlieue Silwan et le quartier de sheikh Jarrah (carte
n°3).
4 – Séparation des quartiers palestiniens
entourant l’ancienne ville et la mosquée al-Aqsa du reste d’al-Quds
par le biais du mur de séparation, des barrages, et interdiction
à la population de ces quartiers d’emprunter un grand nombre de
routes et de voies principales « pour raisons sécuritaires »
(carte n°5).
Carte n°4
Carte n°5
Traduction CIREPAL
Centre d'Information
sur la
Résistance en Palestine
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