Alahed
Royaume saoudien et entité sioniste :
Quel genre de coopération ?
Akil Cheikh Hussein
Photo:
Alahed
Lundi 29 février 2016
En
contradiction flagrante avec les
intérêts des peuples arabes et
musulmans, la politique du régime
saoudien s’explique par quelque chose
qui se situe au-delà de la simple
coopération ou alliance. Les Saoudiens
sont des Israéliens avant l'heure.
Beaucoup d’Arabes et de
Musulmans s’offusquent en apprenant que
le Royaume saoudien entretient des
rapports avec l’entité sioniste. Il en
est ainsi pour des considérations
nationalistes, religieuses ou
humanitaires en relation avec le drame
de la Palestine martyrisée par les
Israéliens.
Innocence vs hypocrisie
Sont également pour
quelques choses l’innocence et la
crédulité de beaucoup de gens qui
croient aux discours officiels qui se
baignent le plus souvent dans
l’hypocrisie et l’ignominie.
Exemple entre mille : Lors
de la 41ème session du Conseil
ministériel de l'Organisation de
Coopération Islamique tenue à
Djedda en juillet 2014,
l'ex-ministre saoudien des affaires
étrangères, le prince Saoud al-Faysal,
n'a pas manqué d'évoquer, en substance,
la barbarie et l'agressivité
israéliennes et d'appeler les Arabes et
les Musulmans à s'unir en un seul rang
pour contrer la politique visant à
imposer ce qu’il a appelé «l'hégémonie
et la tyrannie israéliennes sur la
totalité de la région».
Ce qui donne plus de force
à la croyance naïve dans la loyauté du
Royaume envers la cause palestinienne
peut se situer au niveau du fait qu’il
entretient avec les Israéliens des
rapports secrets qui n’ont commencé à
être démasqués qu’à partir de 2014,
alors que -sans parler de maints pays
musulmans- des pays arabes comme
l’Egypte, la Jordanie et même l’Autorité
de Mahmoud ‘Abbas reconnaissent l’entité
sioniste depuis des décennies et
établissent avec elle des relations
diplomatiques et économiques et ne se
gênent pas de voir le drapeau israélien
flotter dans le ciel de leurs capitales.
Naïve et simpliste, cette
manière de voire est dangereuse. Très
dangereuse même, dans la mesure où elle
brouille les cartes et porte atteinte au
réalisme, à l’objectivité et à la
prudence qui devraient être toujours en
état d’éveil pour la bonne marche du
combat pour la cause de la Résistance et
de la liberté.
Elle est aussi très
dangereuse dans la mesure où des
millions et des millions d’Arabes,
jeunes et sans avenir, vivent dans des
pays détruits par la corruption et les
institutions monétaires mondiales, qui
importent la plupart des produits de
première nécessité, peuvent être bernés,
leurrés et séduits par les prétendues
promesses de prospérité qu’on ressasse
tout le temps pour embellir l’idée de la
coopération, surtout économique, entre
l’argent des monarchies pétrolières et
la main d’œuvre arabe, d’une part,
et les capacités technologiques de nos
« cousins » israéliens, d’autre part.
Etre sans l’être
En vérité ce qui se passe
entre le Royaume saoudien et l’entité
sioniste est improprement nommé
coopération, alliance ou partenariat. Il
est tout cela sans l’être en même temps…
L’ambigüité vient de la
véritable identité suspecte de la Maison
des Saoud et de la nature crapuleuse de
l’entité sioniste.
Pour aller tout droit au
but, on doit dire que le régime saoudien
est, lui aussi, une entité sioniste dans
la région. Il est encore plus qu’une
Arabie sionisante du genre qu’on trouve
chez beaucoup d’Arabes qui refusent
d’être taxés de traitrise bien qu’ils
affichent leur sympathie pour «Israël».
Entité sioniste non parce
que la famille saoudienne est, selon
maints historiens, d’origine juive. Et
non parce que le fondateur de la
dynastie saoudienne a promis aux Anglais
de donner la Palestine aux «pauvres
juifs». Elle l’est parce qu’elle met en
application les sales tâches des
Israéliens et des Etasuniens.
Cela est manifeste dans la
création de ces groupes terroristes
depuis «al-Qaïda» jusqu’à «Daech» qui
sont, en dernière analyse, des armées
israéliennes et étasuniennes déguisées
sous des tuniques et de barbes
soi-disant islamiques.
Il l’est également dans les
interventions militaires directes au
Yémen, à Bahreïn et ailleurs.
Dans la lignée de
l’agressivité et de la haine émanant des
déclarations saoudiennes lors de
l’épopée signée par le Hezbollah pendant
la guerre de 2006, les efforts saoudiens
déployés actuellement en vue de semer la
discorde au Liban, sont à considérer
comme un service direct et précieux
rendu aux Israéliens.
En étant une autre entité
sioniste, ou plutôt sioniste qu’elle, le
Royaume saoudien n’est pour autant à
l’abri de la convoitise israélienne et
américaine : Historiquement, les deux
royaumes de Juda et de Benjamin se
baignaient l’un dans le sang de l’autre.
Saul voulait à tout prix massacrer David
et avant lui, les fils de Jacob ont
vendu leur frère au prix de quelques
sous. De nos jours, et si l’intérêt
l’exige, «Tel-Aviv» n’hésitera pas de
dévorer la Maison des Saoud et ce en
dépit de tous ses services rendus.
N’est-ce pas que le Veau d’or est ce qui
prime dans la politique sioniste ?
Source :
French-alahednews
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