Al-Ahednews
Gestion américaine de la menace que
constituent les groupes terroristes pour
l’Occident
Akil Cheikh Hussein
Samedi 27 décembre 2014
Le plan hégémonique utilise la thèse
de la menace que constituent les
groupes terroristes pour l'Occident
pour contraindre les gouvernements
des pays occidentaux à augmenter
leurs dépenses militaires et à
s'engager dans des guerres qui
participent à les affaiblir, eux et
ces groupes, pour le compte de la
clique qui monopolise la décision à
Washington.
Il existe des points de vue opposés
au sujet du caractère sérieux ou non
de la guerre menée par la Coalition
régionale et internationale contre
les groupes terroristes en Syrie et
en Irak. Les Etats-Unis et leurs
alliés avancent des arguments dont
le bombardement aérien auquel ils
soumettent certaines des positions
de ces groupes. De son côté, l'axe
de la Résistance dans la région
avance des analyses et des faits
concrets prouvant que ces groupes ne
sont que des outils manipulés par le
plan hégémonique israélo-américain.
En dépit de cette opposition, les
deux parties sont unanimes sur le
fait que les groupes terroristes
constituent un danger non seulement
pour la région mais aussi pour les
pays occidentaux. Pourtant cette
unanimité n'empêche aucune des deux
parties de placer cette menace dans
un contexte différent.
Islamophobie et armement.
Pour sa part,
Washington tient à mettre cette menace
en évidence devant l'opinion publique en
Occident dans le but d'accentuer
l'islamophobie nécessaire pour augmenter
les dépenses militaires dans l'intérêt
des industries guerrières et, par la
suite, renforcer la capacité de mener
des opérations militaires au
Moyen-Orient et ailleurs sous le
prétexte de la lutte contre le
terrorisme. de la Résistance, il
attrape cette thèse au vol en vertu
d'une tactique consistant à «poursuivre
le menteur jusqu'à la porte de sa
maison» pour ainsi mettre les
gouvernements occidentaux dans
l'embarras aux yeux de leurs peuples et
les contraindre, ne serait-ce que
logiquement, à combattre les terroristes
puisqu'ils prétendent que ces derniers
constituent une menace pour l'Occident.
En même temps, cette attitude ne manque
pas de montrer la satisfaction de voir
l'Occident se débattre dans ses
contradictions du fait qu'il a lui-même
créé le terrorisme qui s'est retourné
contre lui.
Quoi qu'il en soit, la question reste
posée : La menace que constituent les
groupes terroristes pour l'Occident
est-elle sérieuse ?
Aucun observateur ne peut que considérer
cette menace comme possible, et ce pour
deux raisons :
La première est que les groupes
terroristes et takfiri affirment, ne
serait-ce qu'au niveau de leur discours,
qu'ils agissent dans le but de fonder
l'Etat du califat sur la totalité de
l'espace géographique qui a été contrôlé
par les empires musulmans successifs.
Cet espace s'étend de la Chine à l'est
jusqu'à Vienne et l'Andalousie à
l'ouest, avant d'englober le monde
entier avec le parachèvement des
«conquêtes».
Ils affirment également, toujours au
niveau du discours, qu'ils considèrent
les Occidentaux en tant que «Croisés»
auxquels il faut appliquer la loi de
Dieu. Les égorgements et les assassinats
perpétrés par ces groupes corroborent
clairement le contenu de ce discours. De
même, certains incidents qui se passent
en Occident et que l'on inscrit sur la
liste des actions terroristes vont dans
le même sens.
La seconde part d'une considération pour
laquelle les groupes terroristes sont
créés par la clique, apparente ou
sous-jacente, qui monopolise la décision
à Washington, et que cette clique
parraine un projet qui ne se contente
pas de vouloir liquider les ennemis
(l'axe de la Résistance, la Russie, la
Chine...) mais aussi de vouloir
neutraliser les amis les uns après les
autres. Certes, une telle entreprise
dépend des circonstances et de
l'évolution des événements et intervient
une fois que le projet américain et
sioniste aurait suffisamment utilisé les
amis en question.
Déstabilisation
des pays alliés
Les indices sont
perceptibles à travers les efforts
déployés afin de déstabiliser à terme
des pays comme le Royaume saoudite et
les pays européens. Les groupes
terroristes jouent certainement un rôle
dans ces efforts.
Pour mettre de côté l'étonnement de ceux
qui croient à la stabilité et la
pérennité des alliances entre les
puissances éprises d'étendre leur
hégémonie par tous les moyens y compris
immoraux, il suffit de signaler le fait
que des stratèges américains pensaient,
au moment de la chute de l'Union
soviétique, que les Etats-Unis devraient
agir dans le sens d'étouffer l'Allemagne
et le Japon rien que parce qu'ils
étaient des concurrents dangereux à
l'époque.
Il suffit aussi de rappeler que le
lancement d'une guerre totale en vue
d'instaurer l'empire américain mondial
fut, pour les administrations
américaines, un but avoué à l'époque qui
a précédé les défaites de Washington et
de «Tel-Aviv» au Moyen-Orient.
A partir de ces considérations, et dans
les conditions des différentes crises
qui secouent l'axe de l'hégémonie dans
le monde, des crises que la clique qui
monopolise la décision à Washington ne
peut esquiver qu'en semant le chaos et
les guerres partout dans le monde, on
peut dire que Washington, ses alliés et
ses outils sont entrés dans une sorte de
«guerre de tous contre tous», selon plus
d'un observateur.
Une guerre non déclarée. Pourtant, ses
manifestations sont perceptibles dans
les confrontations qui opposent, les
groupes takfiri en Syrie, dans les
différends qui séparent les Etats qui
parrainent ces groupes ainsi que ceux
qui troublent les relations entre ces
Etats et leur parrain américain. Elles
le sont également dans l'opacité de la
guerre que mène la Coalition contre ces
groupes en Syrie et en Irak.
L'agenda qu'on dicte à ces groupes
comprend certainement des activités
perverses dans des pays occidentaux. Ces
groupes sont eux-mêmes visés par
Washington et «Tel-Aviv» au cas à la
fois du succès ou de l'insuccès de leur
plan impérial.
Mais une chose est sûre : les chances
d'un tel succès sont minimes : Dans les
conditions de la résistance de l'axe
mondial qui lutte contre le projet de
l'axe hégémonique, le sort de ce dernier
axe est celui du feu qui se dévore
lui-même dès qu'il ne trouve rien à
dévorer.
Source :
al-Ahednews
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