Al-Ahednews
Gaza, le sang lorsqu’il l’emporte sur
l’épée!
Akil Cheikh Hussein
Samedi 26 juillet 2014
Monter à
l’arbre est une chose. Descendre de
l’arbre est toute autre. Il est acquis
que les initiatives arabes pour un
cessez-le feu n’arriveront pas à faire
sortir «Israël» de l’impasse, et que la
nouvelle défaite israélienne face à Gaza
est un important pas sur la voie de
l’effondrement de l’entité sioniste et
des régimes arabes qui tirent leur
survie de l’existence de cette entité.
Plus d’un observateur ont fourni des
preuves permettant de penser que c’est
le Mossad qui a tué les trois jeunes
colons dans le but de justifier la
campagne de féroce répression menée par
l’armée israélienne en Cisjordanie avant
le passage à l’agression contre Gaza et
la tentative affichée de l’occuper à
nouveau.
Dès les premiers moments de l’agression,
les puissances internationales connues
par le soutien inconditionnel qu’elles
fournissent à l’entité sioniste ont
unanimement pris partie pour ce qu’elles
appellent le «droit d’Israël de se
défendre». Ce même «droit» a été reconnu
par des voix médiatiques arabes,
égyptiennes et du Golfe, non sans
incitation de la part des régimes au
pouvoir.
Un précédent historique
Des changements de tailles ont affecté
cette langue incendiaire aussi bien que
les objectifs fixés par les Israéliens
quelques jours après le début de
l’agression. Dans une déclaration
tellement ahurissante qu’il est presque
impossible d’y croire, B. Netanyahu
affirme que les Israéliens ont accepté
l’initiative égyptienne car une
«solution diplomatique» vaut mieux
qu’une solution militaire! Un précédent
historique qui rompt avec la méthode
traditionnelle qu’est le recours par les
Israéliens à la brutalité guerrière
comme seul moyen pour faire soumettre
les Arabes.
C’est cette même solution diplomatique
que concurrencent pour faire réussir
les initiatives égyptienne, qatarie et
turque, toutes appuyées par les
Etats-Unis, l’Union européenne, la Ligue
arabe et l’Autorité palestinienne. Et
c’est pour la faire aboutir que
s’effectuent les tournées de certains
chefs arabes dans les capitales
régionales, tout comme les visites dans
la région faites à la hâte par des hauts
responsables internationaux, américains
et européens.
Le paradoxe dans tous ces efforts
effrénés pour arriver à un cessez-le-feu
est que ces efforts sont déployés par
des parties qui attendaient toutes
l’effondrement des factions de la
Résistance à Gaza pour commencer la mise
en application d’un plan dont les
détails ne sont pas encore assez connus,
bien qu’il s’inscrive dans la logique de
la liquidation de la cause palestinienne
sur la voie d’une nouvelle tracée de la
carte régionale sous la forme la plus
conforme aux intérêts des puissances
hégémoniques.
Initiative égyptienne pour
désarmer la Résistance
Qu’est ce qui explique ce passage rapide
et inattendu de la «vengeance» criée à
très haute voix par les Israéliens à ces
initiatives de paix saisies à la volée
par l’entité sioniste? Une première
réponse est donnée par une lecture
israélienne de l’initiative égyptienne:
«L’initiative prévoit implicitement le
désarmement de la Résistance à Gaza», ce
qui veut dire que Gaza serait livrée à
l’entité sioniste ou à une partie arabe,
ou encore mise, avec l’accord des
Israéliens, sous protection
internationale. Avec cette dernière
éventualité, Elle aurait le statut d’un
«Etat palestinien» indépendant de celui
de Ramallah. Plus clairement, cette
initiative est une façon de se plier
complètement à la volonté israélienne
dans la mesure où elle assène un coup
mortel à l’unité du peuple palestinien.
Il s’ensuit que cette initiative est
intervenue pour constituer le brin
d’herbe auquel s’accroche le naufragé
pour se sauver. En d’autres termes, elle
est destinée à tirer «Israël» de
l’impasse dans laquelle il s’est
embourbé dans les conditions de son
échec à atteindre les objectifs de son
agression.
En effet, les dix jours d’intenses et
ininterrompus bombardements aériens et
maritimes qui ont fait des milliers de
martyrs et de blessés majoritairement
civils, enfants, femmes et vieillards,
dans le district qui, depuis de années,
vit dans des conditions extrêmement
difficiles, n’ont pas réussi à faire
fléchir Gaza.
Tout au contraire, cette situation a
prouvé que la Résistance est à même
d’assener des coups inattendus jusqu’aux
profondeurs de la Palestine occupée,
d’«Eilat» au sud jusqu’au «Nahariyya» au
Nord, en passant par «Tel-Aviv», Haïfa,
al-Qods (Jérusalem) et beaucoup d’autres
villes et agglomérations habitées par
des colons israéliens. La riposte de la
Résistance n’a pas épargné des bases
navales, la centrale nucléaire de
«Dimona», ainsi que des aéroports
militaires et civils dont «l’aéroport
Ben Gourion», prouvant encore une fois
l’incapacité du dôme d’acier
d’intercepter les roquettes
palestiniennes.
Des rapports israéliens ont fait état de
cas de frayeur, de la mort d’un colon et
d’un soldat ainsi que de 5 blessés parmi
les «citoyens». Mais en raison de la
censure médiatique visant à empêcher
l’effondrement du moral des militaires
et des colons, ils n’ont rien dit au
sujet du nombre de militaires et de
civils tués et blessés sous les
roquettes palestiniennes. Ils l’ont
renvoyé à plus tard, à un moment où,
après la guerre, il serait plus facile
de contenir les réactions de la
population.
Mais ce moment s’est avéré lointain avec
le refus de l’initiative égyptienne par
la Résistance. Au lieu de se montrer ne
serait-ce que quelque peu flexibles dans
le sens d’une révision de l’initiative
qui prendrait en compte les exigences de
Gaza, les Israéliens ont préféré pousser
l’aventure à l’extrême en passant à
l’offensive terrestre et en renforçant
les attaques dirigées contre les civils,
dans l’espoir d’utiliser la forte et
cruelle augmentation du nombre des
victimes comme élément de pression sur
les factions de la Résistance.
Ils ont été épaulés dans cette
entreprise par des mass médias et des
responsables arabes, dont Mahmoud Abbas,
qui ont fait porter à la Résistance la
responsabilité des tueries subies par
les Gazaouis, et qui ont repris le récit
des roquettes «absurdes» qui s’écrasent,
disent-ils, dans des terrains vagues.
Pourtant, la férocité de l’offensive
israélienne (le massacre perpétré dans
le quartier al-Shujâ’iyya) et la
malveillance de la ligne défaitiste
arabe n’ont pas pu empêcher les Gazaouis
de supporter et de faire tous les
sacrifices possibles en dépit de
l’horreur des massacres. Ils n’ont pas
non plus affaibli la détermination des
factions de la Résistance qui ont prouvé
leur capacité de transformer la terre de
Gaza en un cimetière pour les agresseurs
israéliens.
Jusqu’à présent, les Israéliens ont payé
cher leur offensive terrestre. Leurs
pertes humaines et matérielles ainsi que
la capture de l’un de leurs soldats,
tout cela dépasse leur capacité
d’encaisser les coups. Toute
intensification de leur offensive est
ouverte à davantage de pertes. Et à
d’avantage de gloire que Gaza insuffle
dans les artères des masses arabes qui
devraient prendre leur place dans le
combat et renverser la table sur la tête
des complices parmi les responsables
arabes.
Source: French.alahednews
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