Al-Ahednews
Une nouvelle guerre US contre l’Irak,
avec des instruments régionaux et locaux
Akil Cheikh Hussein
Mardi 24 juin 2014
Des
attentions américaines expliquent la
conservation, par les restes du régime
de Saddam Hussein, d'une étonnante
capacité d'action sur la scène
irakienne.
Dans l'espoir de modifier les rapports
de force dans la région, et à partir du
principe pour lequel «avoir un outil
brisé vaut mieux qu'avoir le bras qui
manipule l'outil», le projet
israélo-américain utilise Daech et
d'autres outils (organisations et Etats)
comme alternative qui remplace les
risques consécutifs au fait de lancer
des guerres directes -dont les
aboutissements sont connus d'avance-
contre l'axe triomphant de la
Résistance.
On devrait, pour des raisons pratiques,
ne pas s'arrêter devant les détails en
rapport avec cette foule de plus en plus
prolifique d'organisations qui se
présentent comme jihâdistes et
islamiques et que les autres qualifient
d'extrémistes et de takfiris. Al-Qaïda,
al-Nosra, Daech et autres sont en
réalité des noms qu'on applique à des
organisations et groupes flous du point
de vue de leurs constituantes, leurs
capacités, leurs dirigeants, leurs
décideurs, les véritables mobiles de
leurs adhérents et les véritables
instances qui tirent leurs ficelles. Il
suffit d'observer leurs pratiques et
leur place dans les conflits qui se
déroulent dans la région pour constater
que ces groupes constituent le fer de
lance dans l'offensive internationale et
régionale contre l'axe de la Résistance.
Mais également contre la région toute
entière en tant que visée par le chaos
constructif. Cela veut dire que,
derrière Daech et ses semblables, le
combat de l'axe de la Résistance est
celui qui l'oppose à ses adversaires qui
sont les Etats-Unis, leurs alliés et
leurs outils dans la région.
Une dernière carte
S'il est vrai que ces groupes arborent
des slogans comme la lutte contre les
Incrédules, les Croisés et les Juifs,
les attentats du 11 /9, ceux qui ont eu
lieu à Bali, Nairobi, Dar es- Salam,
Khubar, Madrid, Londres et ailleurs,
ainsi que les tueries, les égorgements
et les destructions se sont révélés
comme actes commis, directement ou
indirectement, sous les noms d'al-Qaïda
et autres groupes, par les services de
renseignement israéliens et américains.
Le but est de taxer l'Islam de
terrorisme, de démolir la légitimité des
causes arabo-islamiques et de s'armer de
prétextes pour envahir les pays
islamiques comme nous l'avons vu en
Afghanistan et en Irak.
Pour ce qui est de la guerre imposée par
ces groupes à la Syrie et, ces derniers
jours, à l'Irak, elle s'inscrit dans le
cadre des dernières cartes utilisées par
l'axe du mal américain, dans les
conditions de son incapacité de se
lancer, lui-même, dans des guerres
coûteuses, en raison de ses crises
étouffantes et ses cuisantes défaites
militaires dans la région.
Le 3 Israéliens kidnappés : Une
mise-en-scène
Le mensonger procès selon lequel ces
groupes s'opposent au régime syrien
parce qu'il n'attaque pas «Israël» s'est
complètement ruiné : Tout le monde est
au courant maintenant des liens profonds
qui lient ces groupes à «Israël». Si les
mass médias ont fait circuler la
nouvelle selon laquelle Daech serait
derrière le kidnapping des 3 colons
israéliens, il est probable que cette
opération soit commanditée par les
Israéliens pour des raisons liées aux
tractations avec l'Autorité
palestinienne, ou par toute autre partie
ayant intérêt à égarer les masses arabes
en tentant de monter ces groupes comme
anti-israéliens, pour ainsi effacer les
interrogations et les suspicions
relatives au fait qu'ils n'ont jamais
tiré une balle vers «Israël».
Les restes du régime de
Saddam... Avec parrainage américain
Quant aux événements actuels et à
l'action attribuée à Daech en Irak, des
indices s'accumulent pour montrer qu'il
s'agit essentiellement d'une opération
menée par les restes du régime de
Saddam. Il parait que des complicités
américaines leur ont permis de conserver
une puissance et une influence
considérables même à l'intérieur de
l'appareil de l'Etat. Cela, mais aussi
le soutien financier, en armement et en
mercenaires, fourni par des puissances
internationales et régionales, leur a
permis de se procurer un environnement
fertile dans certains districts
irakiens, de perpétrer des milliers
d'attentats terroristes dans le pays et
d'imposer leur contrôle sur certaines
régions avec une rapidité et une
efficacité qui rappellent celles de
l'offensive menée par Taliban, en
Afghanistan, en 1996. Dans les deux cas,
celui de Taliban et celui de Daech, il
s'est avéré et il s'avérera, que des
services de renseignement internationaux
et régionaux constituent la salle
d'opération de ces groupes et
organisations.
Si certaines sources affirment que
l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad
était au courant de l'action en
préparation par Daech et les restes du
régime de Saddam, cela n'a en rien servi
à contenir cette action, ce qui donne à
penser que la main américaine est active
dans la gestion de cette offensive
contre l'Irak.
Intervention américaine ? Pour
qui ? Et contre qui ?
Il est clair, au moment où l'on parle
d'interventions extérieures en vue
d'empêcher Daech d'aller en avant dans
l'exécution de son plan, que les
Etats-Unis avancent d'un pas et reculent
d'un pas comme le voleur qui attend le
moment propice. S'il arrive à leur
flotte qui se dirige vers les eaux
irakiennes, ou à leurs bases implantées
dans la péninsule arabique d'intervenir,
il serait facile de prédire que le
terrorisme actif en Irak ne sera pas le
premier à être visé. Au cas contraire,
il le serait seulement pour esquiver les
reproches, et de manière inefficace
telle qu'elle est pratiquée au Yémen, en
Afghanistan et au Pakistan.
L'offensive contre l'Irak est dictée par
des frustrations résultant de l'échec de
la guerre contre la Syrie, du manque
d'audace quant à s'attaquer au Liban,
mais surtout de l'illusion pour laquelle
la mise en flamme de l'Irak pourrait
créer des conditions atténuantes de la
frustration issue de l'occupation par
l'Iran d'une place prépondérante quant à
toute décision concernant les affaires
de la région. Foreign Policy a écrit
récemment que ce qui se passe en Irak
est une guerre saoudienne contre l'Iran.
Une guerre aussi périlleuse
pourrait-être lancée sans le signal de
Washington ? Washington pourrait-elle se
permettre -à la manière du joueur
désespéré que les circonstances lui
permettent de jouer l'argent des autres-
de pousser ses outils vers les boues
mouvantes ?
Source : Al-Ahednews
Le sommaire d'Akil Cheikh Hussein
Le
dossier Irak
Les dernières mises à jour
|