Alahed
Lorsque Trump l’emporte grâce à la
faiblesse
de Clinton … C’est la fin qui commence
aux Etats-Unis
Akil Cheikh Hussein
Samedi 19 novembre 2016
«Ne laissez pas l’occasion vous
échapper. Engagez-vous aux côtés de
Hillary car c’est elle qui sortira
gagnante… Vous serez gagnants avec
elle».
C’est ce que disaient, d’une manière ou
d’une autre lors des campagnes
électorales, les sondages d’opinion, les
analyses d’analystes, les déclarations
d’hommes d’Etats et reflétaient même les
positions politiques officielles de
certains chef d’Etats.
Parallèlement, la campagne a adressé à
son concurrent, Donald Trump, toutes les
accusations prêtes et destinées à la
consommation des électeurs qui ne
consacrent pas beaucoup de temps à
élever le niveau de leur prise de
conscience politique. Il est alors
présenté comme raciste, contre les
femmes, et pour plus d’excitation, la
machine médiatique en arrive même à
faire de lui un «homme de main» chez
Poutine, un chiite, un deuxième après
Barak Hussein Obama, et d’origine
syrienne.
Seule, à ma connaissance, l’accusation
d’échange avec «Daech» et d’autres
groupes terroristes ne lui a pas été
adressée car une toute petite allusion à
ce soutien fourni à ces groupes met,
tout de suite, en exergue, les diverses
aides qu’on fournit à ce groupes
par l’administration étasunienne dont
Clinton constituait, jusqu’à ces
derniers mois, l’un des plus grands
piliers.
Cependant, quelque chose de miraculeux
est arrivé. Pour la première fois on
constate que la manipulation, la machine
à créer l’opinion et la position n’est
pas toute-puissante. Une large partie
d’électeurs étasuniens démontre qu’il
est dans son pouvoir de détruire
l’arrogance de cette machine et, en même
temps, de jeter le joug des ces
véritables potentats que certains
appellent les «maîtres du monde» et
certains autres la «main invisible» qui
-du fait de leur dédain envers le commun
des mortels- imaginent qu’il est
toujours possible de se jouer d’eux et
de les téléguider à la manière des
robots et des drones.
Cela ne veut pas dire que l’élection du
démocrate Trump et la mise en échec de
Clinton la démocrate, entrainera le
changement des Etats-Unis et en fera un
pays épris de soutenir les causes du
droit et de la justice. Croire à
l’existence, sur ce plan, d’une
différence entre Démocrates et
Républicains relève de la naïveté.
Pourtant, la confusion et l’embarras qui
ont secoué, suite à l’élection de Trump,
les dirigeants européens et les
monarques du Golfe sont une expression
évidente de l’existence d’une différence
entre l’avant et l’après Trump. Ces
dirigeants et monarques furent si
certains de la victoire de Hillary
qu’ils se mirent à lui applaudir
précocement afin de gagner du prestige
auprès d’elle ! Le monde que dirigent
ces dirigeants et monarques ne peut plus
continuer. Certes Trump fait partie de
ce monde et son succès n’est pas dû à sa
puissance et à sa capacité de lancer le
changement escompté par tous, mais à la
faiblesse de ses adversaires et à leur
impuissance à impulser le changement
tant et tant promis.
Et puisqu’il n’est pas élu grâce à ses
mérites mais grâce à l’épuisement de ses
adversaires, il n’est pas possible pour
Trump de diriger à bien les Etats-Unis
ou de satisfaire leur ambition à diriger
le monde.
Ce paradoxe est un indice clair de
l’état d’asthénie et de recul des
Etats-Unis qui pousse son navire vers
les fonds de l’océan.
Le climat intérieur aux Etats-Unis est
chargé de quelque chose de semblable à
un début de Printemps étasunien plus
miséreux que le Printemps arabe :
Elections démocratiques auxquelles
réagit une rue opposée d’une façon peu
démocratique prenant la forme de
manifestations plus ou moins violentes
dans la plupart des villes aux
Etats-Unis. Ces manifestations ont fait
montre de suffisamment de haine envers
celui qui durant les quatre ou huit
années à venir sera -si le monde
continue à être ce qu’il est- le
président des Etats-Unis.
On peut dire sans exagération qu’une
mini-guerre civile a déjà éclaté aux
Etats-Unis. Des manifestants qui cassent
et brûlent alors que la police riposte
par des coups de bâtons et de
projectiles lacrymogènes.
Plus graves encore : Un supporteur de
Trump tire des coups de feu sur
une manifestation anti-Trump, ce qui
veut dire que d’autres étasuniens, de
deux camps, sont persuadés que le
langage des balles est plus éloquent que
les paroles démocratiques.
Quant aux appels en Californie, dès
l’annonce de la victoire de Trump, à
l’indépendance vis-à-vis de Washington
et de l’«Union», ils seraient sans doute
suivis d’appels semblables dans d’autres
Etats. On est ainsi face à un état de
désintégration avec des répercussions
comme l’apparition du fantôme de la
fameuse guerre de sécession dans
laquelle les Etats du Nord et les Etats
du Sud se sont affrontés, il y a un
siècle et demi, à coup de canon, durant
cinq ans.
Pour ce qui est de l’extérieur, le moins
qu’on puisse dire est que le recul et
l’affaissement subis par la position des
Etats-Unis dans la région se
poursuivront. Peut-être à une vitesse
encore plus grande qu’auparavant. Il y a
l’échec de la guerre contre la Syrie. Il
y a les opportunités d’une victoire
proche contre les plans hégémoniques
dans la région. Il y a la hausse des
taux d’instabilité et d’angoisse au
niveau des alliés des Etats-Unis dans la
région. Il y a le grand embarras dans
les rapports entres les groupes
terroristes, et entre eux et leur
fabricant étasunien…Et tout cela
signifie que les jours de Washington
sont comptés dans la région.
Quant à l’apparition d’une grande
alliance opposée à Washington entre la
Russie, la Chine, l’Iran et plusieurs
autres pays influents, elle est un
indice supplémentaire sur le fait que
les griffes de Washington commencent à
se
relâcher.
Source : French.alahednews
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