Alahed
Les Occidentaux battent les tambours de
guerre…
contre «Daech» ou contre la Syrie et
l’Irak ?
Akil Cheikh Hussein
Mardi 15 décembre 2015
Quelle est la valeur de la croyance
selon laquelle les attentats terroristes
perpétrés dans des pays occidentaux
pousseront ces pays à entreprendre une
action sérieuse contre «Daech» ?
Parmi les analyses qui
tentent d'expliquer les évolutions de la
situation au Moyen-Orient, il en existe
une «optimiste» -qui par naïveté ou par
engagement au service des projets
hégémoniques- occupe une place éminente
dans la réflexion de nombreux analystes.
Selon l'idée qui ressort de
cette analyse, le fait que les attentats
terroristes perpétrés par Daech aient
atteint Paris et la possibilité pour
cette organisation de perpétrer des
attentats semblables dans d'autres pays
européens et occidentaux pourront
pousser ces pays à prendre des mesures
assez sévères dans le but d'éradiquer
cette organisation.
L'Occident impérialiste en tant que
«libérateur» !
Abstraction faite de la
pertinence ou non de cette idée, il est
clair qu'elle est d'une grande
dangerosité.
Premièrement, parce qu'elle
nourrit l'espoir de voir l'Occident -qui
a créé «Daech» et les autres groupes
terroristes- jouer un rôle décisif dans
la liquidation de «Daech» et de ces
groupes… Et même si l'on ne s'arrête pas
devant la contribution occidentale dans
la création du terrorisme, cette idée
nous rappelle l'espoir que les Arabes
mettaient, il y a cent ans, en un
Occident qu'ils considéraient comme le
libérateur de la région alors sous
domination ottomane. La dangerosité de
cette idée ne consiste pas seulement
dans le fait qu'elle ne tire pas les
leçons du passé, mais dans le fait
qu'elle contribue à la construction d'un
présent et d'un futur encore plus amers
et douloureux.
Deuxièmement, car le fait
qu'elle n'incrimine que «Daech»
présuppose l'adhésion à la position
occidentale qui louvoie afin de blanchir
le terrorisme en parlant, au lieu du
terrorisme, d'une opposition armée
modérée ou d'une opposition qui fait «un
bon travail».
Dans les conditions d'une
telle vision, même si les Occidentaux
prennent une attitude sévère vis-à-vis
de «Daech» et commencent à lui adresser
des coups douloureux, rien n'empêche
alors la mutation des Daéchiens en
terroristes modérés en rejoignant l'un
ou l'autre des groupes qu'on cherche
actuellement à en redorer le
blason pour les présenter en tant que
modérés. N'est-ce pas que des centaines
d'opposants «modérés» ont-ils rejoint
les rangs des extrémistes une journée
seulement après avoir été armés et
entrainés par les services de
renseignement étasuniens ?
Troisièmement, car cette
idée repose sur une fausse conception en
ce qui concerne ce que signifie
exactement, pour les responsables
occidentaux, le fait que des victimes
occidentales soient tuées dans des
attentats terroristes ou dans les
guerres d'agression que mènent les
puissances occidentales dans les
différentes régions du monde.
En d'autres termes plus
précis, personne n'a entendu dire que
l'un ou l'autre des plus hauts ou des
plus bas responsables français ait été
transporté à l'hôpital après avoir été
atteint d'une profonde dépression
provoquée par son chagrin pour les
victimes des attentats de Paris.
Informés d'avance !
La vérité est que ces
responsables ne diffèrent en rien de
celui qui est le plus grand parmi eux, à
savoir George Bush. Ce dernier était
informé d'avance des attentats du 11/9,
et il est certain qu'il fut envahi de
joie car les terroristes avaient réussi
leurs attentats, dans la mesure où cette
réussite était la condition obligatoire
pour la guerre que Washington désirait
passionnément lancer contre le monde
pour pouvoir installer l'empire
étasunien mondial.
Il est tout à fait vrai que
les voix des vas-en-guerre aient été
sensiblement élevées dans les capitales
occidentales après les attentats du
11/9, puis après le 13 novembre. Et il
est tout à fait vrai, dans ce second
cas, que des mesures pratiques ont été
prises sous le titre de la prétendue
guerre contre Daech.
Mais la guerre menée contre
Daech par une Coalition formée de
plusieurs dizaines d'Etats dirigés par
les Etats-Unis n'a réussi, depuis un an
et demi, qu'à détruire les
infrastructures des deux Etats, syrien
et irakien, et qu'à fournir, par mille
et un moyens, de l'aide à Daech sous la
couverture de la guerre contre elle.
C'est cela exactement qui
se produira si des forces terrestres
occidentales mettent le pied sur le sol
syrien sous la couverture de la guerre
contre Daech. Les hérauts de la guerre
en Europe occidentale et aux Etats-Unis
disent à haute voix qu'il est
nécessaire, en plus du bombardement
visant les villes qui fournissent de
l'aide à Daech, de bombarder toutes les
villes syriennes et iraquienne, de
renverser le régime du président Assad
et de stopper l'influence des Iraniens
et des Russes dans la région.
Ce qui se passe dans la
région est une guerre entre deux camps :
Celui de l'hégémonie sioniste et
étasunienne ainsi que ses prolongements
dans la région y compris les groupes
terroristes, d'une part, et le camp de
libération constitué par l'axe de la
résistance et d'autres puissances
mondiales dont, en premier lieu, la
Russie et la Chine qui œuvrent pour
l'instauration d'un monde multipolaire
comme alternative au monde unipolaire
des Etats-Unis qui sont responsables des
catastrophes qui frappent le monde
d'aujourd'hui.
Quant au terrorisme, il
n'est qu'une bombe fumigène lancée par
Washington et ses alliés dans le but de
masquer la véritable nature de la
confrontation.
Il s'ensuit que toute force
militaire occidentale qu'on déploie dans
la région sous la couverture de la
guerre contre Daech ne pourra être qu'un
projet d'agression qui vise les forces
de résistance et de libération.
Source :
French.alahednews
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