Al-Ahednews
Netanyahu et les «Arabes d’Israël»,
unis contre Obama et le nucléaire
iranien
Akil Cheikh Hussein
Photo:
D.R.
Vendredi 13 mars 2015
La
signature d'un accord au sujet du
dossier nucléaire iranien aura des
répercussions positives au niveau du
renforcement des positions de la
Résistance dans la région et rendra à la
cause palestinienne sa place centrale
dans les conflits du Moyen-Orient. C'est
cela qui explique l'attitude hystérique
de Netanyahu et des «Arabes d'Israël».
«Les allégations de Netanyahu affirmant
que l'Iran s'approche de la fabrication
d'une bombe nucléaire sont sans
fondement. Il ne s'agit que de
conjectures étranges et mensongères
qu'il utilise dans le cadre de ses
manœuvres politiques intérieures et en
tant que couverture pour masquer et
marginaliser la cause palestinienne».
Ces paroles n'émanent pas d'un
responsable ou d'un moyen d'information
appartenant au camp de l'Iran ou de
l'Axe de la Résistance, mais justement
de New York Times qui, le plus souvent,
reflète les politiques de la Maison
blanche. Elles mettent en évidence le
fossé qui s'approfondit entre la
perception américaine et celle
israélienne des principaux problèmes du
Moyen-Orient.
Netanyahu au Congrès: Une
victoire illusoire
Si, pour certains, le tonnerre
d'applaudissement au Congrès américain
pour Netanyahu signifie qu'une grande
partie de la classe politique aux
Etats-Unis s'opposent aux politiques
d'Obama en ce qui concerne ces
problèmes, l'appui apporté à ces
politiques par 60 % des Américains
reflète un changement qui pourraient
avoir des répercussions majeures au
niveau du présent et du futur de
l'alliance stratégique entre les
Etats-Unis, d'une part, et «Israël» et
les «Arabes d'Israël», d'autre part.
En ajoutant à cette évolution dans
l'attitude de Washington les
déclarations d'Obama sur la possibilité
d'une coopération avec l'Iran dans des
questions autres que le dossier
nucléaire, et si l'on prend en
considération le fait que ces questions
n'appartiennent pas à la catégorie du
renforcement des relations dans les
domaines du sport, de l'art ou de la
mode, nous saisissons alors la véritable
raison de cette hystérie que prend
«Israël» et les «Arabes d'Israël»
vis-à-vis de l'accord qui, selon nombre
d'observateurs, serait déjà conclu entre
Washington et Téhéran en ce qui concerne
le dossier nucléaire et d'autres
dossiers régionaux.
Tout accord de ce genre au sujet des
affaires de la région ne peut que se
traduire par un renoncement plus ou
moins important, de la part de
Washington, à la guerre directe, et par
l'adoption sous Obama de la stratégie de
la guerre indirecte. Mais il s'est avéré
jusqu'à présent que le terrorisme qui
constitue le principal pilier de cette
nouvelle stratégie commence à devenir un
élément qui s'ajoute aux autres éléments
de la crise dans les sociétés
occidentales. Non parce que des
attentats terroristes sont commis ici et
là en Occident, mais parce que les
peuples en Occident commencent à se
rendre compte du caractère ambivalent
des politiques occidentales qui
parrainent le terrorisme d'une main et
prétendent le combattre de l'autre main.
Avec tout ce que cela signifie en
matière de dangers qui menacent la
stabilité intérieure de ces sociétés.
D'autre part, le fait que les Etats-Unis
soient de plus en plus conscients de
l'impossibilité de liquider l'Axe de la
Résistance, et du danger de s'exposer à
une nouvelle défaite qui ne peut être
que plus douloureuse que celles subies
en Afghanistan, en Irak, au Liban et en
Palestine, explique l'abandon par
Washington de ses menaces d'attaquer
l'Iran, menaces tant et tant répétées
dans le discours américain depuis la
victoire de la Révolution Islamique.
Autres priorités américaines
Certes, Washington n'ignore pas
l'importance du rôle de la Russie et de
la Chine dans la mise en échec des plans
hégémoniques dans la région.
Probablement, Obama est persuadé que
faire certaines concessions au profit de
l'Axe de la Résistance dirigé par l'Iran
est inévitable dans le contexte de son
orientation vers une escalade militaire
en Europe de l'est et dans la région du
pacifique. Peut-être parce qu'il imagine
que la neutralisation de la Russie et de
la Chine pourrait ressusciter la
conjoncture qui régnait au lendemain de
l'effondrement de l'Union soviétique qui
a donné lieu aux illusions concernant la
fin de l'Histoire et l'installation de
l'empire américain mondial.
C'est ce qui exactement suscite les
craintes de Netanyahu et des «Arabes
d'Israël» qui ne manquent pas d'être
conscients de deux faits réels:
Le premier est la menace que constitue
pour leur existence les performances de
l'Axe de la Résistance.
Le second est le fait qu'ils savent
pertinemment que leur alliance
«stratégique» avec Washington ne
l'empêche pas de les abandonner à leur
sort lorsqu'il se trouve contraint
d'agir en vue de protéger le minimum
possible de ses intérêts, surtout dans
les conditions de ses crises économiques
de plus en plus étouffantes.
Il est vrai que le fait d'accueillir
Netanyahu au Congrès a permis aux
Républicains de gagner un point qu'ils
chercheront à faire fructifier dans la
prochaine campagne des élections
présidentielles. Mais il est également
vrai que Netanyahu est rentré les mains
vides après son intervention qualifiée
d'«insolente» dans les affaires
intérieures américaines: D'un côté, il a
nui aux relations de son entité sioniste
avec les Démocrates et avec les
Etats-Unis au cas où les Démocrates
remporteraient les présidentielles. De
l'autre, que Netanyahu soit au pouvoir
ou non, l'entité sioniste ne tirera
aucun profit d'une éventuelle victoire
des Républicains car, comme par le
passé, ces derniers n'oseront pas
s'engager dans une confrontation
militaire directe avec l'Iran.
Quant aux «Arabes d'Israël», ils sont
démunis de tout moyen de pression. De ce
fait il ne leur reste que compter sur
les efforts de Netanyahu qui revient de
Washington sans aucun acquis. Il est
donc naturel que cette donne se reflète
positivement au niveau de la cause
palestinienne que Netanyahu et ses
Arabes cherchent à marginaliser.
Source: french.alahednews
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