Alahed
Le soutien occidental au terrorisme,
erreur ou stratégie préméditée?
Akil Cheikh Hussein
Vendredi 10 décembre 2015
Les attaques terroristes
qui visent des pays occidentaux
signifient-elles que l'axe de
l'hégémonie a commis une erreur en
créant le terrorisme et qu'il pourrait
s'engager effectivement dans une guerre
contre le terrorisme ? Les coups dans le
dos infirment cette théorie.
Personne n'hésite à répéter
la thèse selon laquelle c'est l'axe de
l'hégémonie qui a créé le terrorisme, ce
terrorisme qu'on appelle «islamique» ou
takfiri. La plupart de ceux qui répètent
cette thèse ajoutent que ce terrorisme
s'est retourné contre ses créateurs.
9/11, la culpabilité de Bush
En même temps, tout le
monde répète des thèses disant que les
responsables occidentaux étaient au
courant des frappes terroristes
imminentes et qu'ils n'ont rien fait
pour empêcher l'exécution des attentats.
Ce qui veut dire, en fin de compte,
qu'ils sont -eux-mêmes- les véritables
terroristes, ou des agents travaillant
pour le compte des commanditaires du
terrorisme? Et que les terroristes
actifs sur le terrain ne sont que des
simples instruments.
S'appuyant sur des
documents probants, plusieurs
observateurs soutiennent que Bush Junior
n'était pas seulement au courant des
attentats qui ont eu lieu le 11/9, mais
il voulait en plus qu'ils aient lieu.
Mais pourquoi ? Car le
point de départ du projet infernal que
les Néoconservateurs voulaient mettre
sur les rails passait par des milliers
de morts et de blessés parmi les
Américains.
Car ce grand nombre de
morts et de blessés américains était le
prétexte qui convenait pour l'action
visant à atteindre l'objectif que fut
l'invasion de l'Afghanistan et de l'Irak
comme un premier pas vers la
pacification du reste du monde et
l'instauration de l'empire américain
mondial.
Il n'y a donc plus lieu
d'hésiter à conclure que c'est l'axe de
l'hégémonie qui a créé le
phénomène terroriste et que la fonction
du terrorisme ne se réduit pas à
attaquer les opposants aux plans
hégémoniques, mais passe également par
le fait de s'en prendre à des objectifs
«amis» pour les utiliser comme prétextes
pour le lancement de guerres d'agression
sous la couverture de la lutte contre
les terroristes désignés comme
coupables.
Le recours à ce genre de
«pragmatisme» n'est pas étrange à l'axe
de l'hégémonie dirigé par le «laid
américain» et le Sioniste qui est encore
plus laid. Ses racines s'étendent
jusqu'aux cellules «Gladio» qui ont été
créées par l'Otan après la fin de la
seconde guerre mondiale dans le but de
mener des actions terroristes dans les
pays d'Occident pour en accuser l'Union
soviétique.
Une analyse qui arrive à un
pareil résultat, c'est-à-dire à une
vision correcte et claire du
terrorisme tel qu'il est réellement et
des véritables forces qui le fabriquent
et l'utilisent, est très importante pour
assurer l'efficacité du combat et la
bonne marche de la lutte contre les
projets hégémoniques.
Mais au lieu de partir
d'une telle vision, on trouve, parmi les
parties visées par le terrorisme, celles
qui s'arrêtent aux limites de l'idée
selon laquelle l'occident a seulement
commis une erreur en créant le
terrorisme et en ne prenant pas en
considération le fait qu'il pourrait se
retourner contre lui.
Des coups dans le dos
Cette dernière vision ouvre
la porte grande ouverte à des paris
comme la possibilité, pour
l'Occident, de corriger sa faute et de
s'engager dans une guerre effective
contre le terrorisme.
D'où, on comprend le
remarquable intérêt donné par les Russes
aux appels lancés aux Occidentaux pour
former une «sérieuse» alliance
internationale contre le terrorisme.
Et nous remarquons en même
temps qu'un certain rapprochement a été
réalisé entre Poutine et Hollande pour
ce qui est de la coordination de la
guerre «commune» contre le terrorisme.
Mais à supposer que
d'autres pays occidentaux en arrivent à
suivre l'exemple de la France, et que le
rapprochement s'approfondira et conduira
à former l'alliance recherchée…
qu'est ce qui garantira –puisque le
terrorisme est l'unique carte sur
laquelle l'Occident compte dans ses
guerres actuelles- qu'une partie des
coups qui seraient adressés au
terrorisme ne se transforme en «coups
dans le dos» qui vont dans le sens de
permettre au terrorisme de faire
davantage de gains ?
N'est-il pas significatif
d'entre le ministre français des
affaires étrangères, Laurent Fabius,
faire, quelques moments après l'annonce
du rapprochement Poutine/Hollande , des
déclarations contredisant l'esprit et la
lettre du rapprochement ayant pour but
la liquidation du terrorisme ?
Dans ces déclarations
accueillies ici et là à bras
ouverts, Fabius a ressassé la litanie du
départ du président Assad tout en
faisant un bien pire que le mal en
faisant, comme s'il était le grand
décideur dans la question syrienne, sa
promesse généreuse sur la possibilité de
permettre à l'armée syrienne de
participer au combat contre Daech. A
côté de qui ? L'Armée Syrienne Libre,
les Kurdes, et des «forces arabes
sunnites» (facile de deviner qu'il
s'agit du Front an-Nosra et ses
semblables !!!).
Dans les meilleurs cas,
cette orientation qui mise sur un
rôle positif que pourrait jouer l'axe de
l'hégémonie dans la lutte contre le
terrorisme, peut réaliser des acquis
petits ou grands. Mais de tels acquis
sont dépourvus de valeur ou, en d'autres
termes, sont des butins empoisonnés dans
la mesure où ils permettent d'embellir
l'image de l'Occident colonialiste et de
ses alliés régionaux aux yeux des
peuples de la région. Et ce à un moment
où toute la force des peuples de la
région vient de leur conviction ferme
que l'axe de l'hégémonie ne se montre
pacifique que pour louvoyer ou
pour asséner des coups dans le dos.
Source : Al-Ahednews
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