Al-Ahednews
Une «Tempête de fermeté»
arabo-israélienne… contre Gaza
Akil Cheikh Hussein
Photo:
D.R.
Jeudi 2 avril 2015
Le sommet
de Sharm el-Shaikh veut exploiter le
désaccord entre Obama et Netanyahu au
profit de la création d'un Etat
palestinien sur les territoires occupés
depuis 1967. Un nouveau mensonge ajouté
par les Arabes d'«Israël» et des
Etats-Unis à leur myriade de mensonges.
Preuve: Ces Arabes dirigés par l'Arabie
Saoudite sont dans le même rang avec les
Etats-Unis, «Israël» et le terrorisme
takfiri, ainsi que dans l'agression
contre le Yémen et la tendance à mener
une agression du même genre contre Gaza
et l'Axe de la Résistance.
En plus du dossier nucléaire iranien, un
prétendu désaccord oppose Obama et
Netanyahu au sujet de l'Etat
palestinien. Au dernier jour de sa
campagne électorale, ce dernier a
affirmé qu'il n'y aurait jamais d'Etat
palestinien tant qu'il serait premier
ministre. Il a ainsi renoncé à la
position qu'il a prise en 2009 lorsqu'il
s'est prononcé pour une solution à deux
Etats.
Un désaccord factice
La Maison blanche a riposté à cette
nouvelle position par des déclarations
affirmant la nécessité de mettre fin à
«une occupation qui dure depuis près de
cinquante ans». Cette riposte était
d'autant plus forte que la presse
américaine l'a comparée aux attitudes de
ce qu'elle a appelé les groupes
terroristes palestiniens.
Partant de ce désaccord entre Washington
et «Tel-Aviv», le sommet arabe de Sharm
el-Sheikh s'est dépêché d'afficher son
soi-disant soutien à la cause
palestinienne. Il a ainsi fait exploser
une bombe qui n'est rien de plus qu'une
bombe sonore vide en décidant de
«prendre l'initiative et d'agir pour
cette cause à partir de sa lecture de la
position américaine actuelle vis-à-vis
du gouvernement israélien».
On sait, à ce propos, que l'Arabie
saoudite a fondé la totalité de sa
politique concernant la cause
palestinienne sur la promotion de l'idée
selon laquelle il est possible d'attirer
les Etats-Unis vers le camp arabe dans
son conflit avec l'entité sioniste. Cela
se reposait sur un argument pour lequel
l'intérêt pour les Etats-Unis de
coopérer avec les Arabes est plus grand
que son intérêt à coopérer avec les
Israéliens.
Pour aller plus loin dans l'insolence,
le sommet de Sharm el-Sheikh a inscrit
son pari sur le désaccord entre Obama et
Netanyahu dans sa déclaration finale
même après les prises de positions
américaines qui ont montré la nature
mensongère de ce désaccord.
En fait, et en dépit du désaccord,
maintes déclarations américaines ont
souligné la nature stratégique de
l'alliance entre les Etats-Unis et
l'entité sioniste. Dans son appel
téléphonique pour féliciter Netanyahu
après sa victoire électorale, le
président Obama a insisté sur
l'importance du «partenariat profond et
durable» entre Washington et «Tel-Aviv».
L'Arabie saoudite a trouvé dans le
désaccord factice entre Obama et
Netanyahu une occasion pour justifier
son agression contre le Yémen, et ce en
semant l'illusion que son attachement
aux intérêts du peuple palestinien est
le même que pour le peuple yéménite
qu'elle vise par ses missiles et ses
raids aériens destructeurs.
Aides arabes et israéliennes
pour l'Autorité de Mahmoud Abbas
De même qu'elle présente son agression
contre le Yémen comme un service rendu à
son peuple, l'Arabie Saoudite a ajouté à
son prétendu soutien sans précédent à la
cause palestinienne une «libéralité» qui
a pris, dans le sommet de Sharm
el-Cheikh, la forme d'une aide de 100
millions de dollars par ans promise à
l'Autorité de Mahmoud Abbas comme
récompense pour son soutien à
l'agression contre le Yémen.
Ce qui est risible est que cette
générosité intervient à un moment où,
pour des raisons «humanitaires», les
Israéliens récompensent le même Mahmoud
Abbas en libérant des fonds palestiniens
détenus depuis des mois par l'entité
sioniste en réponse aux tentatives
palestiniennes visant à poursuivre des
responsables israéliens ayant commis des
crimes de guerre contre les
Palestiniens. Des observateurs ont
affirmé que ce geste est consécutif à
un engagement palestinien de stopper
l'action visant la poursuite de ces
responsables israéliens et de renoncer à
toute action palestinienne en vue de
rejoindre des organisations
internationales.
Dans le contexte de ces «marchés»
conclus entre l'Arabie Saoudite,
l'Autorité de Mahmoud Abbas et l'entité
sioniste qui a salué l'agression contre
le Yémen et dont les forces aériennes
auraient, selon certaines sources,
participé à bombarder le peuple
yéménite, il est difficile d'imaginer
une solution de la cause palestinienne
autre que celle voulue par Netanyahu: Un
Etat palestinien désarmé sur 20 pour
cent des territoires de la Cisjordanie,
qui reconnait la judaïté de l'entité
sioniste et qui abandonne ses
revendications concernant al-Qods
occupée et le droit au retour.
Reniant ainsi la cause palestinienne,
l'Autorité de Mahmoud Abbas pousse ses
concessions au-delà des espérances de
Netanyahu: Ses représentants ont appelé
dans le sommet de Sharm el-Sheikh à
généraliser le modèle de la «Tempête de
la fermeté» et de former une alliance
militaire arabe pour bombarder Gaza pour
la simple raison qu'elle est, comme le
Yémen, occupée par des rebelles.
Pour conclure: A la place d'attirer les
Etats-Unis vers le camp arabe contre les
Israéliens, le camp défaitiste arabe a
rejoint l'entreprise d'agression
israélo-américaine visant le peuple
palestinien et les autres peuples
arabes.
Source: french.alahednews
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