Al-Ahednews
L’ambivalence de la politique US dans
la lutte contre le terrorisme
Akil Cheikh Hussein
Lundi 1er septembre 2014
La
poursuite superficielle des déclarations
qui émanent de l’axe israélo-américain
et ses prolongements arabes en ce qui
concerne «Daech» donnent l’impression
que ces parties sont unanimes à
combattre cette organisation takfiri qui
se fait passer pour islamique. Un examen
plus profond prouve le contraire et
permet de dire que «Daech» n’est qu’un
outil au service de Washington et ses
alliés.
Dans les conditions des défaites
encaissées ces dernières années par le
camp américain dans la région, «Daech» a
été fabriqué pour servir le projet
hégémonique de façon à permettre à
Washington et ses alliés de ne pas
s’embourber dans les conflits de la
région et de tirer, grâce à ces
conflits, le maximum possible de profit.
Qu’un grand nombre d’analystes arabes
accourent à innocenter Hilary Clinton,
l’ex-secrétaire d’Etat américaine, des
propos qui lui ont été attribués et
selon lesquels «Daech» a été créé par
Washington, ne change en rien la nature
des faits. Clinton l’a, en fait dit
indirectement, en considérant
qu’incapable de renverser le régime
syrien –en soutenant plus efficacement
l’opposition modérée- la politique
américaine a entrainé l’émergence de «Daech».
«Daech», un instrument
fondamental au service du projet
hégémonique
En vérité, la question va au-delà d’une
simple erreur commise par la politique
américaine en ce qui concerne la Syrie
et qui a entrainé l’émergence de «Daech»
sans qu’elle ne soit voulue par
Washington. Les données concrètes le
prouvant sont nombreuses:
Plusieurs sources jordaniennes ont
affirmé que des experts américains
participent à l’entrainement des
éléments appartenant à «Daech» dans des
camps en Jordanie.
Des photos de Baghdadi qui s’est
autoproclamé «calife» des Musulmans
l’ont montré en la compagnie de Joe
Biden, le Vice-président américain qui
lui dictait ses instructions. Certaines
informations ont affirmé que Baghdadi
est israélien et qu’il porte un nom
juif.
Pour éloigner les suspicions au sujet
des sources de financement de «Daech»,
sources que tout le monde sait qu’elles
sont les monarchies du Golfe et les
Etats-Unis (les 500 millions de dollars
fournis dernièrement par Washington à
l’opposition syrienne modérée
ont été livrés en fin de compte à «Daech»,
une campagne à laquelle a participé le
secrétaire américain à la défense, Chuck
Hagel, qui a affirmé que «Daech» possède
des richesses «gigantesques» et qu’il
est le plus riche parmi les
organisations terroristes.
Les organisateurs de cette campagne
insistent sur le fait que ces richesses
proviennent des fonds qui ont été pillés
par «Daech» dans les banques de Mossoul.
Mais ils ont oublié que, dans les
conditions de l’effondrement de la
valeur de la monnaie irakienne et de la
crise qui frappe l’économie de l’Irak,
les fonds qui se trouvaient dans les
banques mentionnées n’équivalaient
presque pas à leur valeur en tant que
papier.
Ils ont également inclus les revenus des
puits de pétrole contrôlés par «Daech»
en Syrie dans les sources de financement
de cette organisation, sachant que ces
revenus sont minimes car ce pétrole volé
se vend en Turquie à un prix 90 pour
cent inférieur à son prix sur le marché
mondial.
La Turquie, membre du Nato, ne se
contente pas de rendre ce service à «Daech»
en s’opposant ainsi à la volonté de
Washington qui est supposée être en
guerre contre cette organisation
terroriste. Elle y ajoute d’autres
services dont l’autorisation de
traverser les frontières turques à des
milliers de combattants venus de tous
les horizons pour rejoindre les rangs de
«Daech» en Syrie et en Irak.
Les faits n’en finissent pas qui
prouvent que le pari sur «Daech» et
autres organisations terroristes est la
plus importante des cartes jouées par
Washington dans le cadre de sa politique
visant à déstabiliser la Syrie et l’Irak
sur la voie de la déstabilisation des
autres pays de la région, y compris ceux
qui se considèrent en alliance
stratégique avec Washington.
Cependant, l’approche superficielle
oblige de s’interroger sur le
bombardement par des avions américains
de certaines positions de «Daech»:
Comment se fait-il que Washington
s’attaque-t-il à l’un de ses principaux
outils dans la région?
Intervention efficace et
intervention non efficace
Il faut ici faire la distinction entre
l’intervention américaine visant à
empêcher «Daech» de menacer le Kurdistan
irakien, intervention qui est sérieuse
et ferme qu’implique le soutien
américain à une solution fédérale en
Irak, et l’intervention américaine qui
vise certaines autres positions de «Daech»
dans le but de masquer la complicité de
Washington avec «Daech». En Vérité,
cette complicité peut exiger -pour que «Daech»
puisse apparaitre anti-américain et vice
versa- des agissements encore plus
crapuleux que le fait d’égorger un
journaliste américain.
Après tout, le président Obama lui-même
a reconnu le peu de sérieux des
Etats-Unis dans leur guerre contre «Daech»
lorsqu’il a parlé d’une stratégie «à
long terme» visant à le combattre, ce
qui signifie que cette stratégie lui
procure le temps nécessaire pour aller
plus en avant dans la mise en œuvre de
son projet. De son côté, le premier
ministre britannique, David Cameroun,
l’avait reconnu lui aussi en déclarant
que son pays est prêt à mettre «toute»
sa puissance au service du combat contre
«Daech», avant de considérer, dans la
même déclaration, qu’une telle affaire
exige la formation d’une large alliance
«régionale», c’est-à-dire sans la
participation britannique!
Source: french.alahednews
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