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Les enfants martyrs

Ahmed Jamal

 

Lundi 27 avril 2015

Un matin d'un jour ordinaire , la mère s'est réveillée , elle réveille son mari en lui disant : « vite vite, il ne reste plus beaucoup de temps, tu seras en retard  à ton travail ».Il s'est réveillé, et dans l’espace de 5 minutes il était déjà prêt à partir , la mère a préparé le petit déjeuner , en demandant aux autres enfants de se dépêcher d’aller à l’école.
Le père a pris son petit déjeuner rapidement et s’est vite rendu au travail , les enfants se sont réveillés , ils ont pris leur petit déjeuner en se demandant comment ils vont dire à leur père de leur acheter ce qu'ils ont vu et aimé le jour précédent, c’étaient une fille et un garçon , le garçon a vu un vélo et il s’est mis à rêver quand il va l'avoir ; la fille a aperçu une poupée avec ses vêtements et accessoires , le meilleur jouet pour les filles.
leur mère a tout entendu et elle a commencé à discuter avec eux , et elle leur a promis d’en parler avec leur père.
Les enfants sont allés à l'école en arborant un très grand sourire.
Il était midi , les enfants étaient en train de rentrer à la maison , soudain , plusieurs détonations ont retenti, les enfants ont commencé à pleurer , c’étaient des bombardements de l’aviation israélienne .

La mère est sortie de la maison pour chercher ses enfants , elle savait que c'était l’heure du retour des écoliers et il n’y avait  personne chez elle pour aller chercher les enfants .

Heureusement elle les a vite retrouvés , ils étaient à deux pas de la maison, ils sont rentrés à la maison .

Mais à présent la mère s’est mise à broyer du noir à propos de son mari , elle lui a téléphoné à plusieurs reprises mais la réseau était  tombé en panne , la famille regardait la télé pour avoir des nouvelles en attendant le retour du père.

Mais l’impensable a fini par arriver !  La mère a aperçu son mari parmi les corps des martyrs, elle s’est figée comme si elle avait été frappée par la foudre mais elle n’a rien laissé transparaître face à ses enfants.

Elle n'en croyait pas ses yeux. Cependant, elle n'a pas tardé à voir ses craintes se confirmer en voyant le nom du père de ses enfants figurer dans la liste des martyrs tombés ce jour-là. Elle a alors éclaté en sanglots et les enfants se sont mis à pleurer par mimétisme sans connaître la raison de leur désarroi.

Le soir venu, les enfants, réfugiés dans les bras de leur mère, avaient peur en entendant le bruit des bombardements. « Ecoutez, écoutez » disait la mère. A l'extérieur, les détonations étaient de plus en plus fortes, soudainement on a frappé à la porte , un homme criait , « sortez, sortez, vite , le quartier sera bombardé !» L'armée israélienne avait en effet transmis le message via l’un des voisins. 

Les enfants n'ont jamais cessé de pleurer, la mère a emporté ce qu'elle a trouvé devant elle et ils sont sorties de la maison , ils venaient à peine de quitter la maison lorsque les avions israéliennes ont commencé à bombarder le quartier, la mère a été blessée , les services de secours aidaient les gens à évacuer le quartier. La famille éplorée a pu monter dans l’un des véhicules mis à disposition par les secours, ils voulaient fuir la mort sans savoir où ils allaient , les véhicules sont arrêtés devant une école de l’UNRWA qui servait d’abri pour les gens qui ont fui leurs maisons .

Le jour suivant,  ils ont appris que leur maison avait été bombardée , l’adversité ne cesse de s’abattre sur eux!
La mère devait être opérée d'un calcul rénal, elle est allée à l'hôpital mais les deux enfants sont restés à l’école transformée en camp de réfugiés . Des jours plein de souffrance se sont passés, l'agression terminée , la famille n'avait plus de maison , le père est mort , la mère est devenue malade , elle ne pouvait  plus bouger et les enfants ont perdu leurs rêves , les rêves d'enfance, le vélo , la poupée. Ils voulaient devenir policier, médecin mais à présent ils sillonnent les rues pour vendre des ballons afin de subvenir aux besoins de leur famille. Ces enfants se retrouvent privés d’école, obligés d’épauler leur maman.

N'oubliez pas que ce n’est qu’un exemple parmi d’autres des souffrances endurées par de nombreux enfants dans mon pays.

Ahmed Jamal
Département de français
Université Al-Aqsa

 

 

   

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Source : Ziad Medoukh

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