Opinion
Les petits copains de Barak Obama et de
l'UE
Ahmed Halfaoui
© Ahmed
Halfaoui
Mercredi 13 mai 2015
Le boycott, par les Etats-Unis et leurs
satellites, de la cérémonie
commémorative de la capitulation de
l’Allemagne nazie à Moscou, a mis à nu
le peu de cas qui est fait des valeurs
universelles, éthiques et humaines. Les
27 millions de soviétiques morts n’ont
pas eu de place dans les calculs
politiques de la Maison-Blanche, pas
plus que la symbolique de la victoire
sur l’une des pires barbaries de
l’Histoire. Ce faisant, cette attitude a
pu étonner quelques bonnes âmes, qui
considèrent toujours que les boycotteurs
sont férus d’humanisme, de démocratie et
d’antifascisme, mais elle ne fait que
révéler la vraie nature de ces régimes
qui n’ont jamais cessé de mettre la
planète à feu et à sang. Venons-en à
l’argument proprement-dit. Il s’agirait
d’une réaction en soutien à l’Ukraine
et, plus loin, d’un refus de cautionner
le « Kremlin », tel qu’est dénommé
l’Etat russe par la propagande
atlantiste. Celle-ci qui n’en est pas à
un coup d’essai, grâce à ce qui a été
révélé au monde, à travers son rôle
fondateur des tragédies où ont été
plongés, précédemment, les Irakiens, les
libyens, les Syriens. Une propagande
menée par une presse qui n’a cure de se
refaire une virginité, lorsque elle est
confrontée à ses mensonges criminels et
à son alignement sur la stratégie de
l’OTAN, et qui ne craint pas la
recension des discours qu’elle a servis,
sous le sceau de la déontologie. Dans
cette veine les populations ukrainiennes
auraient réalisé une « révolution », du
moins les « pro-européens » tels que
sont désignés ceux qui se sont insurgés
pour refus du gouvernement élu de se
soumettre aux directives de l’Union
européenne. Les autres, ceux qui se sont
soulevés contre le putsch concocté par
des fascistes soutenus et financés,
ouvertement, par Washington, seraient
des « prorusses », de façon à leur
dénier l’indépendance de leur décision
et d’impliquer les Russes dans la guerre
qui a prévalu. Les fascistes, assumés,
sont comme de bien entendu promu en tant
que partisans de la liberté, des droits
de l’homme et de la démocratie. Notions
dont le creux n’a pas encore affecté
l’usage, alors même que leur parlement
(la Rada) a glorifié, le 9 avril 2015, à
l’unanimité de ses membres, l’engagement
des Ukrainiens au sein des hordes nazis,
en tant que « combattants pour
l’indépendance ukrainienne. »
Ceux-là mêmes qui massacrèrent, croix
gammée au vent, des dizaines de milliers
de Juifs et de Polonais. Barak Obama et
ses comparses ne peuvent l’ignorer et ne
soyons pas étonnés que le silence soit
de rigueur, même si la chasse aux nazis
reste, officiellement, ouverte et que
l’intransigeance sur tout ce qui
concerne le martyre des Juifs est
toujours vivace. Mais il s’avère que la
raison n’a pas de place, quand la
voracité des « marchés » dicte ses lois.
Ceci dit et en dernière instance, le
boycott ne fera jamais que ce ne soit
pas l’URSS qui a détruit la machine
nazie, pas plus qu’il ne fera que le
putsch soit un lamentable échec ou que
la dynamique, en cours en Europe, s’est
déjà retournée contre les
apprentis-sorciers et leurs supplétifs.
Ahmed Halfaoui
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