Il y a pire que de
ne pas être informé: c’est penser l’être
Prix Nobel de l’hypocrisie
Ahmed Bensaada

Vendredi 18 novembre 2016
Lorsque le prix Nobel de la Paix fut
décerné en 1906 à Theodore Roosevelt
(président des États-Unis de 1901 à
1909), le New York Times commenta
ainsi la nouvelle :
«
Un large sourire illumina le visage du
globe quand le prix a été attribué ...
au citoyen le plus belliqueux des
États-Unis » [1].
Environ un siècle plus tard, un
journaliste du même New York Times se
questionnait :
« Alors,
que pensez-vous du président Obama
remportant le prix Nobel de la paix ? Je
suis perplexe […]. Qu’a-t-il fait ?
[…] il me semble que cela aurait été
logique d'attendre et de donner à Obama
le prix Nobel de la paix dans sa
huitième année en poste, après qu'il ait
effectivement fait la paix quelque part
» [2].
Il
s'agissait bien sûr du prix Nobel de la
Paix attribué au président Barack Obama
en 2009 « pour ses efforts
extraordinaires pour renforcer la
diplomatie et la coopération
internationale entre les peuples ».
Tout
ça, neuf mois à peine après son élection
? Comment était-ce possible ?
Du
haut des huit ans années écoulées - et à
des années-lumière du ronflant « Yes,
we can ! » -, on peut effectivement
contempler l’étendue de la paix qu’il a
contribué à créer et à disséminer dans
le monde arabe.
Un
monde arabe ruiné par une saison funeste
qu’il a contribué à créer et qu’on a
fallacieusement baptisée « printemps »
[3].
Un
monde arabe saigné, éventré, étripé et
dont le sang de ses citoyens graffitent
les décombres et arrose les champs.
Un
monde arabe hanté par des créatures
barbues coupeuses de têtes, friandes de
chair humaine et annihilatrices
d’espoir.
Un
monde arabe devenu le théâtre de la plus
grande transhumance humaine depuis la
seconde guerre mondiale [4].
Un
monde arabe où les tensions religieuses
ont été nourries, attisées et
exacerbées : musulmans contre chrétiens,
sunnites contre chiites et sunnites
contre sunnites.
Un
monde arabe dont les citoyens vivant en
Occident endurent les affres d’une
islamophobie nauséabonde, la pire de
l’histoire contemporaine.
Au
fait, ce n’est pas Obama qui avait fait
ces déclarations pompeuses dans son
« fameux » discours du Caire ?
« Je
suis venu chercher un nouveau
commencement entre les États-Unis et les
musulmans du monde entier ».
Et
aussi :
« Les
peuples du monde peuvent vivre ensemble
en paix […] cela doit être notre
travail, ici sur Terre » [5].
Mais
qui est donc censé être récompensé par
le prix Nobel de la Paix ? Le testament
d’Alfred Nobel est pourtant clair :
« Une
personne qui aura accompli le plus grand
et le meilleur travail pour la
fraternité entre nations, pour
l'abolition ou la réduction des forces
armées et pour la tenue et la promotion
de congrès pour la paix » [6].
Comment le comité Nobel peut prétendre
qu’Obama a œuvré dans la promotion de la
paix alors qu’il venait d’être élu ?
Était-ce un prix pour des actions
futures que ce comité aurait vues dans
une boule de cristal norvégienne ? Si
c’est le cas, ce comité doit
impérativement relire le testament
d’Alfred Nobel ou, du moins, changer de
boule.
En
effet, la cristallomancie ne leur
a-t-elle pas révélé que, chaque mardi,
Obama décide personnellement quelles
personnes doivent être liquidées à
l’aide de drones [7] ? Et que la
majorité des victimes de ces « mardis de
la mort » sont des cibles civiles [8] ?
Certes
Obama a détendu l’atmosphère avec l’Iran
et a réchauffé les relations
diplomatiques avec Cuba.
Par
contre, il a fortement contribué à
recréer un climat de néo-Guerre froide
avec la Russie avec tout ce que cela
peut comporter comme dangers à l’échelle
planétaire. En effet, le rôle actif de
son administration dans l’aide aux
néonazis ukrainiens lors des évènements
dramatiques de l’Euromaïdan a permis la
réussite d’un coup d’état en règle en
Ukraine [9].
Cet
épisode de flagrante ingérence
étasunienne n’est, au demeurant, que le
remake sanglant d’une certaine
« révolution orange » de l’époque d’un
célèbre « pacifiste » américain nommé
G.W. Bush. Un président malchanceux qui
n’a «malheureusement» pas été honoré par
le comité Nobel bien qu’il ait
assidûment œuvré dans la destruction de
quelques pays musulmans sans oublier ses
remarquables efforts dans la
popularisation du lancer de chaussures.
À
chacun sa « révolution ».
Il va
sans dire que la déstabilisation de
l'Ukraine, pays limitrophe de la Russie
- et avec laquelle elle partage des
liens historiques, culturels et
économiques -, a eu pour effet de
perturber sérieusement toute la
géopolitique de la région et de créer
des tensions entre l’Europe et Moscou.
À ce
sujet, le journaliste australien John
Pilger mentionne que :
« L’administration
Obama a fabriqué plus d’armes
nucléaires, plus de têtes nucléaires,
plus de systèmes de vecteurs nucléaires,
plus de centrales nucléaires. Les
dépenses en têtes nucléaires à elles
seules ont plus augmenté sous Obama que
sous n’importe quel autre président
américain » [10].
Avant
d’ajouter :
« Au
cours des dix‐huit derniers mois, la
plus grande concentration de forces
militaires depuis la seconde Guerre
Mondiale — opérée par les USA — a lieu
le long de la frontière occidentale de
la Russie. Il faut remonter à l’invasion
de l’Union Soviétique par Hitler pour
trouver une telle menace envers la
Russie par des troupes étrangères »
[11].
Dans
le conflit palestinien, les promesses et
les attentes étaient immenses. Le
premier président noir des États-Unis,
affublé de l'auréole des saints et drapé
d'un incommensurable charisme
médiatique, ne pouvait rester
indifférent au sort des Palestiniens
dont on a spolié la Terre et bafoué les
droits les plus élémentaires. Il se
devait d'agir, surtout après son
« célèbre» discours du Caire :
«
Pendant des dizaines années, il y a eu
une impasse [...]. [...] la seule
solution pour répondre aux aspirations
des deux côtés passe par deux États
[...]. C’est pourquoi j’ai l’intention
de rechercher personnellement cette
solution, avec toute la patience que la
tâche requiert. Les obligations que les
parties ont contractées dans le cadre de
la feuille de route sont claires. Pour
que la paix advienne, il est temps pour
elles - et pour nous tous - de prendre
nos responsabilités » [12].
Obama
a tellement pris ses responsabilités au
sérieux qu'il est probablement le
président américain qui a fait le moins
d'efforts pour résoudre le problème
palestinien. Pendant ses deux mandats
successifs, la colonisation des terres
palestiniennes a continué de plus belle
et pas moins de deux massacres ont été
perpétrés par Israël dans la bande de
Gaza. Des milliers de morts et un
désastre humanitaire en direct dans tous
les médias « mainstream » sans que cela
ne fasse sourciller le locataire de la
Maison Blanche.
Écoutons ce que dit Alain Franchon sur
ce chapitre :
«
Dans ce conflit, les États-Unis disaient
assurer, depuis vingt-six ans, le rôle
d’« honnête intermédiaire ». C’en est
fini de cette ambition. La présidence de
Barack Obama aura entériné un mouvement
amorcé depuis les années 1990 :
Washington abandonne, de facto ».
[...] La position de départ de
l’Amérique a changé. Elle se refuse a
priori à la moindre contrainte sur
Israël » [13].
Pis
encore. Juste avant la fin de son
deuxième et dernier mandat, il vient de
faire un splendide cadeau à Israël en
guise de félicitations pour leur
excellent travail de nettoyage ethnique
et de colonisation efficace et continue
de la Palestine : une aide militaire
sans précédent de 38 milliards de
dollars sur 10 ans [14] !
Plus
de morts, plus de colonisation, plus de
haine...
Mais
pouvait-on s’attendre à mieux de la part
de ce président ? Que nenni. Dans un
article publié le 20 janvier 2009, jour
de sa première investiture, j’écrivais,
à propos de son programme :
«
Dans le chapitre de la politique
étrangère du président Obama consacré à
l'État Hébreu, le titre est éloquent,
voire racoleur : "Barack Obama et Joe
Biden : un solide dossier de support à
la sécurité, la paix et la prospérité
d’Israël ". Parmi les actions de la
nouvelle présidence, on peut lire :
assurer un solide partenariat
USA-Israël, soutenir le droit à
l’autodéfense d’Israël et soutenir une
assistance étrangère à Israël. Dans les
détails du dernier point, on peut lire
que le président Obama et son adjoint
s’engagent à toujours fournir l’aide
annuelle dans le domaine militaire et
l’assistance économique à Israël. Ils
recommandent fortement l’augmentation
des budgets et appellent à poursuivre la
coopération avec Israël dans le
développement des missiles de défense
»[15]
Promesses tenues, n’est-ce pas ?
Dans
le dossier libyen, alors qu’une solution
pacifique était à portée de main, Obama
a opté, de concert avec sa secrétaire
d’État Hillary Clinton, pour
l’élimination de Kadhafi et la
dévastation totale de la Libye [16].
« We
came, we saw, he died! »
C’est
ainsi qu’elle s’était esclaffée à
l’annonce du sordide lynchage du chef
libyen, avec un gloussement de bonheur
et des yeux pétillants de joie [17].
En
sous-traitant la destruction de la Libye
avec ses alliés européens et arabes du
Golfe, l’administration américaine a non
seulement provoqué la mort de milliers
de Libyens, mais a réussi à transformer
ce pays naguère prospère en une contrée
où règne le chaos et où sévissent des
hordes de djihadistes islamistes. Et
comme dans le cas de l’Ukraine,
l’instabilité générée en Libye a
métastasé dans toute la région,
affectant durablement de nombreux pays
africains voisins [18].
La
« printanisation » de la Syrie
représente sans aucun doute le summum de
la politique « pacifiste » du président
Obama. Initiée par de manifestations
non-violentes d’apparence spontanée, la
révolte populaire de la rue syrienne a
été méticuleusement concoctée par des
organismes américains d’« exportation »
de la démocratie [19]. Elle s’est
rapidement métamorphosée en guerre
civile, la plus effroyable de ce début
de siècle.
Et les
chiffres de ce pays ruiné sont
éloquents : près d’un demi-million de
morts [18], plus de 50 % de la
population déplacée dont presque 5
millions ont fui à l’étranger [21].
Selon
de récentes données de la Commission
européenne :
«
Les réfugiés syriens constituent
désormais la plus importante population
de réfugiés au monde issue d’un même
pays sur une même génération » [22].
D’après le Washington Post, la CIA
dépense pas moins d’un milliard de
dollars par an pour armer et entraîner
les rebelles syriens [21]. De nombreux
témoignages et enquêtes montrent que
l’administration américaine aide les
« coupeurs de gorges » et « dévoreurs de
cœurs » djihadistes dans le but de
renverser le gouvernement syrien [24,
25].
Pour
les rendre plus « sympathiques » aux
yeux de l’opinion publique, des
spécialistes de relations publiques ont
été chargés de leur donner un look
« respectable ». Ainsi, par exemple, les
médias du monde entier nous ont inondés
d’images de sauveteurs héroïques,
risquant leurs vies pour sauver celles
de leurs concitoyens bombardés par
l’aviation syrienne. Ces « héros »,
reconnaissables à leurs casques blancs -
les «White Helmets » - sont devenus les
vedettes d’un film documentaire produit
en leur honneur par Netflix [26]. Ils
ont même été proposés au prix Nobel de
la Paix par des stars américaines comme
George Clooney, Ben Affleck, Daniel
Craig ou Justin Timberlake [27]. Rien
que ça.
Dans
deux remarquables articles, le
journaliste Max Blumenthal démonte toute
la machine de propagande qui se cache
derrière les «White Helmets » [28, 29].
Ces « téméraires » sauveteurs ne sont en
réalité que des djihadistes casqués,
financés par l’« United States Agency
for International Development » (USAID),
le plus important des organismes
américains d’« exportation » de la
démocratie [30]. Un document du
département d’État datant du 27 avril
2016 révèle que cet organisme a financé
les «White Helmets » à hauteur de 23
millions de dollars [31]. Une petite
partie du magot d’environ 340 millions
de dollars prévu par USAID pour « soutenir
les activités qui poursuivent une
transition pacifique vers une Syrie
démocratique et stable » [32].
Un des
plus grands succès des spécialistes de
relations publiques travaillant avec les
rebelles syriens est l’affaire du
« petit garçon sur le siège orange ». Il
s’agit de la photographie esthétiquement
émouvante d’un petit garçon syrien de
cinq ans nommé « Omran Daqneesh ». La
photo, qui a fait le buzz sur Internet,
a été aussi largement diffusée dans les
médias « mainstream ». Elle montre un
enfant assis sur le siège orange d’une
ambulance, couvert de poussière, le
visage ensanglanté et le regard hagard.
L’enfant aurait été extrait des
décombres d’un quartier de la ville
d’Alep par les «White Helmets ».
La
photographie est si poignante qu’elle a
fait réagir un enfant américain de six
ans, Alex, qui a écrit au président
Obama en personne. Il lui demanda de
faire le nécessaire pour ramener le
petit Omran aux États-Unis afin de
l’accueillir dans sa maison et partager
avec lui ses jouets et ceux de sa sœur.
Ah !
Les beaux sentiments des jeunes enfants
! Aussi beaux que la photo du petit
Omran ! Si beaux que la lettre a été
publiée in extenso sur le site de
la Maison Blanche accompagnée d’une
vidéo du petit Alex [33]. L’écriture
hésitante du jeune américain, puérile et
appliquée, a fait craquer la
blogosphère, autant que la photo du
« petit garçon sur le siège orange ».
Mais
c’est en s’intéressant à la personne qui
a photographié le jeune syrien blessé
que l’histoire devient croustillante. Le
photographe est un certain Mahmoud
Raslan qui travaille avec l’AMC (Aleppo
Media Center). Selon certains
observateurs de la scène syrienne, l’AMC
est financé par le gouvernement des
États-Unis, mais aussi par celui de la
France et de la Grande-Bretagne [34].
Le
plus dramatique, c’est que Mahmoud
Raslan ne cache pas sa sympathie pour
des djihadistes barbares, en particulier
ceux du groupe d’Al Zinki [35].
Ce
groupe de rebelles qui a été accusé par
Amnesty International d’enlèvements, de
tortures et d’exécutions sommaires [36].
Ces
mêmes rebelles qui ont égorgé, quelques
semaines plus tôt, un enfant de douze
ans et qui ont poussé l’horreur jusqu’à
se filmer en train de commettre leur
abominable forfait [37], crime horrible
qui n’a pas connu le même battage
médiatique que celui du petit Omran
sauvé par les «White Helmets ».
Ces
mêmes rebelles que les États-Unis
financent, arment et dont ils payent les
salaires par l’intermédiaire du MOM
(Centre d’opérations commun) [38, 39].
Y
a-t-il eu des lettres écrites au
président Obama pour dénoncer le
comportement bestial de ces rebelles ?
Des missives pour pleurer le jeune
garçon décapité ? La réponse est, bien
sûr, négative.
La
Maison Blanche a largement médiatisé la
lettre du petit Alex. Obama l’a lue dans
son discours devant les dirigeants du
monde entier lors du sommet sur les
réfugiés qui s'est tenu à l’ONU, le 20
septembre dernier. Il a ensuite posté le
message suivant sur sa page Facebook :
« Ce
sont les paroles d'un garçon de 6 ans :
un jeune enfant qui n'a pas appris à
être cynique, suspicieux, ou à avoir
peur des autres en raison de là d'où ils
viennent, de quoi ils ont l’air ou de
comment ils prient. […] Imaginez à
quoi le monde ressemblerait si nous
étions tous comme Alex » [40].
Ce fut
« un très joli coup de com’ »
selon certains [39]. C’est le moins
qu’on puisse dire car s’il est vrai que
la vérité sort de la bouche des enfants,
elle sort rarement de celle des adultes.
Surtout de celle d’un adulte qui est à
la tête du pays le plus puissant du
monde et qui a le pouvoir de mettre fin
au malheur des « Omran » ou au drame des
« Aylan » [42].
Mais
au lieu de cela, il continue à financer,
soutenir et provoquer les malheurs et
les drames.
Le
petit Alex devrait savoir que pendant
les deux mandats du président Obama, des
centaines d’« Aylan » et des milliers
d’« Omran » palestiniens ont été
victimes des bombes israéliennes sans
que cela puisse soulever la moindre
indignation de l’administration
américaine.
Que
des centaines d’« Aylan » et d’ « Omran »
yéménites souffrent tous les jours le
martyre sous des bombes fournies par les
États-Unis à l’Arabie Saoudite, son
fidèle allié, pays belliciste et
moyenâgeux [43]. Avec des milliers de
morts, dont le tiers est des enfants, « l'horreur
au Yémen révèle l’hypocrisie meurtrière
des exportateurs d'armes tels que la
Grande-Bretagne et les États-Unis
» [44]. Malgré tout cela,
l’administration Obama n’a jamais cessé
d’aider l’industrie de la mort
saoudienne :
« L'administration
Obama a réalisé plus de 110 milliards $
de transactions d'armes avec la
monarchie saoudienne. L'armée américaine
continue de ravitailler les avions de la
coalition et de fournir des
renseignements et les responsables
américains et britanniques ont
physiquement rencontré les Saoudiens qui
bombardent [le Yémen] » [45].
Dans
un éditorial du New York Times intitulé
« Les États-Unis sont complices dans
le carnage au Yémen », on peut
lire :
« Les
experts [américains] disent que la
coalition [dirigée par l’Arabie
Saoudite] serait clouée au sol sans le
soutien de Washington » [46].
On
devrait aussi présenter à Alex
l’illustre Madeleine Albright,
l’ancienne secrétaire d’État américaine
qui avait déclaré que la mort des
500 000 enfants irakiens à cause de
l’embargo américain était un prix « qui
en valait la peine » [47].
Et
pourquoi ne pas lui mentionner aussi, en
passant, que le président à qui il a
écrit sa belle lettre a récompensé Mme
Albright en lui décernant, en 2012, la
« Médaille présidentielle de la
Liberté » [48], la plus haute
distinction civile des États-Unis ?
On ne
peut qu’être d’accord avec le Washington
Post sur le point suivant :
« En
tant que président, les plus grands
moments d’Obama ont souvent été des
allocutions » [49]
Du
discours du Caire (juin 2009) à celui de
l’ONU (septembre 2016), la présidence d’Obama
n’a été qu’un vulgaire déplacement d’air
qui cache des drones tueurs, des guerres
froides, des printemps véreux et des
barbus sanguinaires.
C’est
probablement pour cette raison que
l’ancien directeur de l'Institut Nobel
norvégien a déclaré que :
« Barack
Obama s'est montré indigne de son prix
depuis qu'il l'a reçu » [50].
Il est
évident que l’échec cuisant de sa
protégée, Hillary Clinton, aux récentes
élections présidentielles américaines
est un flagrant désaveu de sa politique
belliqueuse et destructive qu’il a
soigneusement cultivée huit années
durant.
Mais
en mêlant l’innocence des petits Omran
et Alex à sa gestion calamiteuse des
affaires du monde, le seul prix Nobel
qui devrait être officiellement décerné
à Obama après ses deux mandats est
celui, bien mérité, de l’hypocrisie
professionnelle.
Références :
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http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/themes/peace/controversies/index.html
-
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http://kristof.blogs.nytimes.com/2009/10/09/obama-and-the-nobel-peace-prize/?_r=0
-
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Investig’Action, Bruxelles (2015) ;
Éditions ANEP, Alger (2016).
-
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2015,
http://www.lepoint.fr/monde/le-monde-vit-la-pire-crise-de-refugies-depuis-la-seconde-guerre-mondiale-14-08-2015-1956761_24.php
-
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-
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http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fnobelprize.org%2Falfred_nobel%2Fwill%2Fshort_testamente.html
-
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http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/06/14/barak-obama-et-la-guerre-des-drones_1718596_3232.html
-
Marina Fang, « Nearly 90 Percent Of
People Killed In Recent Drone
Strikes Were Not The Target», The
Huffington Post, 15 octobre 2015,
http://www.huffingtonpost.com/entry/civilian-deaths-drone-strikes_us_561fafe2e4b028dd7ea6c4ff
-
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http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=257:ukraine-autopsie-dun-coup-detat&catid=48:orientoccident&Itemid=120
-
John Pilger,
« Why Hillary Clinton Is More
Dangerous Than Donald Trump », New
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https://newmatilda.com/2016/03/23/john-pilger-why-hillary-clinton-is-more-dangerous-than-donald-trump/
-
Ibid.
-
Voir référence 5
-
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désastre israélo-palestinien », Le
Monde, 15 avril 2016,
http://www.france-palestine.org/Obama-et-le-desastre-israelo-palestinien
-
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à Israël », 14 septembre 2016,
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/International/2016/09/14/007-israel-etats-unis-tension-aide-militaire-record.shtml
-
Ahmed Bensaada, « Mais qui est donc
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Quotidien d’Oran, 20 janvier 2009,
http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=54:mais-qui-est-donc-barack-hussein-obama-&catid=48:orientoccident&Itemid=120
-
Ahmed Bensaada, « Et du « printemps
» s’écoula un inutile flot de sang
arabe…», Afrique Asie, Novembre
2015,
http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=327:2015-10-04-04-29-36&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=119
-
Ibid.
-
Pascal Airault, « La Libye, un
foyer de déstabilisation pour
l’Afrique et au-delà », L’Opinion, 9
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http://www.lopinion.fr/edition/international/libye-foyer-destabilisation-l-afrique-dela-16140
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http://www.pbs.org/wgbh/frontline/article/a-staggering-new-death-toll-for-syrias-war-470000/
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-
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PR Firm That’s Lobbying for Regime
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http://www.alternet.org/world/inside-shadowy-pr-firm-thats-driving-western-opinion-towards-regime-change-syria
-
Max Blumenthal, « How the White
Helmets Became International Heroes
While Pushing U.S. Military
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http://www.alternet.org/grayzone-project/how-white-helmets-became-international-heroes-while-pushing-us-military
-
L'USAID est une agence du
gouvernement des États-Unis financée
par le Congrès américain. Voir, par
exemple :
https://results.usaid.gov/faq-page/faqs/where-do-usaid-funds-come,
ou référence 3, p. 47-49.
-
U.S. Department of State, « Daily
Press Briefing », 27 avril 2016,
https://www.state.gov/r/pa/prs/dpb/2016/04/256667.htm
-
Voir référence 26
-
Rachel Kopilow, «A Six-Year-Old's
Letter to the President: "We Will
Give Him a Family"», The White
House, 21 septembre 2016,
https://www.whitehouse.gov/blog/2016/09/21/six-year-olds-letter-president-we-will-give-him-family
-
Vanessa Beeley, « EXCLUSIVE: ‘Aleppo
Media Centre’ Funded By French
Foreign Office, EU and US », 21st
Century Wire, 20 septembre 2016,
http://21stcenturywire.com/2016/09/20/exclusive-aleppo-media-centre-funded-by-french-foreign-office-eu-and-us/
-
Gaël Lombart, « Syrie : la face
obscure du photographe qui a
immortalisé l'enfant blessé», Le
Parisien, 19 août 2016,
http://www.leparisien.fr/international/syrie-la-face-obscure-du-photographe-qui-a-immortalise-omrane-19-08-2016-6054071.php
-
Amnesty International, « The
briefing Torture Was My Punishment:
Abductions, Torture and Summary
Killings Under Armed Group Rule in Aleppo and Idleb, Syria»,
Index number: MDE 24/4227/2016, 5
juillet 2016,
https://www.amnesty.org/en/documents/mde24/4227/2016/en/
-
Victor Fortunato, « Syrie : des
rebelles se filment décapitant un
enfant près d'Alep », Le Parisien,
20 juillet 2016,
http://www.leparisien.fr/international/syrie-des-rebelles-se-filment-decapitant-un-enfant-pres-d-alep-20-07-2016-5981457.php
-
Voir référence 34
-
MOM : Acronyme turc de « Musterek
Operasyon Merkerzi » (en français :
« Centre d’opérations commun » ; en
anglais : « Northern Operation
Command »). Organe de coordination
chapeauté par les États-Unis et qui
regroupe ses alliés dans le conflit
syrien, en particulier la France, le
Royaume-Uni, l'Arabie Saoudite, le
Qatar, la Turquie et les Émirats
Arabes Unis.
-
Le Figaro, « Un enfant écrit à Obama
pour adopter Omran », 23 septembre
2016,
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/09/23/97001-20160923FILWWW00188-un-petit-garcon-ecrit-a-obama-pour-adopter-omran-le-petit-syrien.php
-
Rolling Stone, « Le très joli coup
de com’ d’Obama », 23 septembre
2016,
http://www.rollingstone.fr/le-tres-joli-coup-de-com-dobama/#qlDKudd4FXRR7uQS.99
-
BFMTV, « La photo symbole de
l'enfant syrien mort noyé,
bouleverse l'Europe », 4 septembre
2015,
http://www.bfmtv.com/international/migrations-l-europe-sous-le-choc-apres-la-photo-d-un-enfant-mort-noye-911785.html
-
G. N. avec AFP, « Les États-Unis
vendent pour plus d'un milliard de
dollars d'armes à l'Arabie
Saoudite », 20 Minutes, 9 août 2016,
http://www.20minutes.fr/monde/1906843-20160809-etats-unis-vendent-plus-milliard-dollars-armes-arabie-saoudite
-
Amnesty International, « L'horreur
au Yémen révèle l'hypocrisie
meurtrière des exportateurs d'armes
tels que la Grande-Bretagne et les
États-Unis », 26 août 2016,
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/08/yemens-horror-exposes-the-deadly-hypocrisy-of-arms-exporters-including-britain-and-the-u/
-
Ben Norton, « Despite 10,000
civilian casualties in Yemen — 13
per day — U.S. reaffirms support for
Saudi Arabia», Salon, 2 septembre
2016,
http://www.salon.com/2016/09/02/despite-10000-civilian-casualties-in-yemen-13-per-day-u-s-reaffirms-support-for-saudi-arabia/
-
The New York Times , « America Is
Complicit in the Carnage in Yemen »,
17 août 2016,
http://www.nytimes.com/2016/08/17/opinion/stop-saudi-arms-sales-until-carnage-in-yemen-ends.html
-
YouTube, « Madeleine Albright says
500,000 dead Iraqi Children was "worth
it" wins Medal of Freedom”, 12 mai
1996, video mise en ligne le 2 mai
2012,
https://www.youtube.com/watch?v=omnskeu-puE
-
The White House,
« Remarks by the President at
Presidential Medal of Freedom
Ceremony », 29 mai 2012,
https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2012/05/29/remarks-president-presidential-medal-freedom-ceremony
-
Greg Jaffe, «
Which Barack Obama speech is the one
for the history books? », The
Washington Post, 22 juillet 2016,
https://www.washingtonpost.com/posteverything/wp/2016/07/22/which-barack-obama-speech-is-the-one-for-the-history-books/?utm_term=.3880f2391c73
-
Direct Matin, « L'ancien directeur
du Nobel regrette le prix attribué à
Barack Obama », 17 Septembre 2015,
http://www.directmatin.fr/monde/2015-09-17/lancien-directeur-du-nobel-regrette-le-prix-attribue-barack-obama-711161
Le sommaire d'Ahmed Bensaada
Le
dossier Monde
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