Corse
Soif de justice
A Manca
Vendredi 19 février 2016
Un jeune homme a été grièvement
blessé lors d’une opération dite de
« maintien de l’ordre ». A la fois juge
et partie, Bernard Cazeneuve, ministre
de l’intérieur a délibérément ignoré ce
fait. Il a ainsi validé la thèse fumeuse
avancée par la hiérarchie policière,
laquelle, ne veut voir dans cette
affaire qu’un accident, exonérant a
priori de toute responsabilité le
dispositif déployé dans les rues de
Reims.
Loin de contribuer à la
recherche de la vérité, ces postures
sont à l’origine même des incidents de
Bastia et de Corti. La colère de la
majorité des jeunes qui manifestent
s’explique en partie pour cela.
Mais elle est également
révélatrice de phénomènes plus profonds
qui concernent le cœur de notre société.
Le rapport de défiance que celle-ci
exprime à l’égard de l’institution
judiciaire s’inscrit dans l’histoire de
notre pays. Ceux qui font profession de
foi, du concept « d’état de droit »
parlent en réalité de la « raison
d’Etat » qui elle est à l’opposé , ne
serait-ce que du service minimum
démocratique.
L’arrivée au pouvoir par les urnes
d’une majorité nationaliste à la tête de
la C.T.C n’est pas du goût de l’actuel
gouvernement, de l’opposition
parlementaire de droite, de l’extrême
droite et des forces politiques
rétrogrades qui sévissent en Corse. Nous
affirmons, que pour ce conglomérat, tout
est prétexte afin de déstabiliser
l’actuelle majorité régionale. Ce déni
de démocratie associé à un déni de
justice contribue à l’instauration d’un
climat de tension qui prend des allures
multiformes. Un climat dont tente
également de profiter la nébuleuse
néo-fasciste qui prétend se revendiquer
de la défense du peuple Corse.
A Manca en exigeant que toute la
vérité soit faite sur les agissements
des forces de police à Reims en appelle
à la mobilisation populaire, dans le
calme et la détermination, afin que
justice soit rendue en évitant par la
même de tomber, y compris de bonne foi,
dans les pièges tendus.
Sur fond d’Etat d’urgence, nous
assistons à un nouvel épisode de
stratégie de la tension, avec son lots
de provocations, qui servent à justifier
la répression, en lieu et place de la
recherche d’une véritable solution
politique, elle vraiment respectueuse
d’une amorce de processus démocratique.
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