Tunisie
Rassemblement à
Tunis contre la violence
et pour la paix
civile
Zohra Abid
Lundi 26
novembre 2012
Des centaines d'individus
sont descendus dimanche dans le
centre-ville de Tunis, pour dire «Stop à
la Violence» et appeler à la dissolution
des comités de la protection de la révolution.
Zohra Abid
A l'appel de l'Alliance civile contre
les violences et pour les libertés (Accvl),
qui vient d'être constituée (le 13
novembre), des centaines de Tunisiens,
soutenus par plusieurs personnalités
politiques et de la société civile, ont
battu le pavé, dimanche, de 11 à 13
heures, à la Place 14 janvier de Tunis.
Ils ont dénoncé, dans le calme, les
violences qui se multiplient, menaçant
le pays – déjà aux prises avec des
difficultés socio-économiques – et la
liberté d'expression des individus.
Marche
pacifique contre la violence
Haro sur les
comités de la protection de la
révolution !
Les banderoles et slogans agités
aujourd'hui se résument en un seul
message: «Stop à la Violence».
Violences contre les femmes, contre les
enfants, contre les artistes, contre les
journalistes, contre les universitaires
et contre les opposants politiques qui
ne se sentent plus en sécurité dans la
Tunisie postrévolutionnaire. Mais de
plus en plus menacés notamment par les
groupes islamistes radicaux ainsi que
par les soi-disant comités de la
protection de la révolution proches d'Ennahdha,
le parti islamiste au pouvoir.
Stop à la
violence, dit la pancarte.
«L'Alliance civile appelle à
l'union de toutes les sensibilités pour
faire face aux partisans de la violence
dont le nombre s'accroit à un rythme
terrifiant», a lancé l'homme de
théâtre Ezzeddine Gannoun, responsable
de l'Alliance et directeur de la salle
d'Al Hamra, du haut de la tribune
installée au niveau du siège des
Assurances Comar. Avant de remercier
tous ceux qui ont répondu à l'appel,
notamment ceux qui sont venus d'autres
villes, notamment de Bizerte et de
Sousse.
Selon l'homme de théâtre devenu
citoyen d'une jeune démocratie en
danger, la Ligue de la protection de la
révolution s'est structurée et elle
sévit souvent contre les manifestants
côte-à-côte avec les forces de sécurité.
Ce qui en fait un véritable danger pour
la transition démocratique aujourd'hui
fragilisée.
Pour la
dissolution des milices des ligues de
protection de la révolution
Hymne
national au cœur du rassemblement
Parmi les manifestants, des avocats,
des universitaires, des défenseurs des
droits de l'homme, des constituants, des
artistes, des hommes politiques... La
Voie démocratique (Al Massar) a été le
parti le plus actif dans la
manifestation. Le réseau Doustourna
était aussi au rendez-vous.
«Il faut que chaque personne
parle autour d'elle, pour arrêter le
fléau de la violence, sinon ce n'est
plus possible», a dit à
Kapitalis, l'universitaire Rabaâ
Abdelkefi. Pas loin d'elle, Habib
Kazdaghli, doyen de la Faculté des arts
et des Lettres de la Manouba. Les gens
n'ont cessé de lui exprimer leur
soutien. M. Kazdaghli est accusé de
violence par une étudiante niqabée. Son
procès vient d'être reporté, pour la
énième fois, pour le 3 janvier 2013.
Violence
rime avec incompétence
Dans un petit carré de mouchoir, les
manifestants ont fredonné l'hymne
national à plusieurs reprises et appelé
à la solidarité nationale face à la
violence et au désordre.
13 heures, M. Gannoun termine son
petit speech de paix. «Merci à tous
et à toutes, c'est terminé. Prière de
partir en silence», a lancé à la
foule une quinquagénaire, membre de
l'Alliance civile. Le rassemblement
s'est dispersé en silence. Et dans le
calme.
Ezzeddine Gannoun au centre
entonne l'hymne national.
L'Alliance a
d'autres rendez-vous similaires dans les
régions. Les partisans de la tolérance,
du dialogue et des droits de l'Homme
seront invités le moment voulu.
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Publié le 26 novembre 2012 avec
l'aimable autorisation de Kapitalis
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