Tunisie
La manifestation
du 9 avril réprimée à Tunis
Zohra
Abid
Lundi 9 avril 2012
Plusieurs milliers de citoyens et de
citoyennes ont répondu à l’appel lancé
par la société civile pour une
manifestation pacifique, le 9 avril, sur
l’avenue Habib Bourguiba, à l’occasion
de la Fête des Martyrs. La police était
aussi là…
Par Zohra Abid
Vers 10 heures 20 ce matin, un
premier groupe de manifestants agitant
le drapeau national a entamé une marche
pacifique en chantant l’hymne national à
l’avenue Habib Bourguiba, bravant
l’interdiction de manifester dans cette
artère principale du centre ville de
Tunis décidée une semaine auparavant par
le ministère de l’Intérieur. La réaction
n’a pas tardé.
Matraques et
bombes lacrymogènes
Des centaines de policiers de divers
corps, en uniforme et en civil, ont
jailli de toute part et ont commencé par
contenir le groupe pour l’empêcher
d’avancer en direction du ministère de
l’Intérieur. Les coups de matraque ont
précédé de peu le crépitement et la
fumée suffocante des bombes lacrymogène.
En quelques minutes, l’avenue a été
évacuée des manifestants. Les cafetiers
et restaurateurs et les commerçants ont
baissé les rideaux.
La police
empêche les manifestants d'avancer
Les manifestants, dont le nombre n’a
cessé de grandir au fil des minutes, se
sont rassemblés de nouveau en grappes
dans les artères avoisinantes (rue du
Caire, avenue de Paris, Rue de
Marseille, rue de Rome, avenue Jean
Jaurès, l’avenue Mohamed V). Ils ont été
repoussés à coup de matraque et de
bombes lacrymogènes. On a enregistré
plusieurs blessés et beaucoup de cas
d’asphyxie parmi les manifestants.
Chassé-croisé
entre manifestants et forces de l’ordre
Ces derniers qui semblent très
déterminés ont continué à se regrouper
et à essayer de revenir à l’avenue
principale, mais les issues étaient déjà
hermétiquement verrouillées. Les
instructions étaient, semble-t-il, très
claires : l’avenue Habib Bourguiba
devait rester déserte en ce 9 avril,
Fête des Martyrs. Pas totalement
déserte, puisqu’elle a été occupée par
la police.
Le drapeau
national déployé.
Au moment où nous mettons en ligne,
cet article vers 13 heures, le
chassé-croisé entre les manifestants et
les forces de l’ordre se poursuit. Un
nuage de fumée monte au dessus du
centre-ville de Tunis.
Parmi les hommes politiques présents
à la manifestation, on a entraperçu
notamment,
Les
manifestants se sont regroupés sur
l'avenue Mohamed V.
Jawhar M’Barek
(Réseau Doustourna), qui a été blessé au
bras, Khemaies Ksila (memebre de la
Cinstituante), agressé, Ahmed Brahim (Ettajdid),
Hamma Hammami et Radhia Nasraoui (Poct),
tous deux agressés, Emna Menif (Kolna
Tounes), Fadhel Moussa (Pôle
démocratique progressiste), Brahim
Kassas (El Aridha), Mohamed Brahmi
(Mouvement du puple), Salma Baccar
(cinéaste), agressée, des journalistes
tunisiens et étrangers n'ont pas été,
non plus épargnés, et ont été tabassés
ainsi que plusieurs membres de
l’Assemblée nationale constituante
(Anc)...
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Publié le 10 avril 2012 avec l'aimable
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