De Gaza
Gaza : les
retrouvailles !
Ziad Medoukh
Dimanche 23 décembre 2013
Je ne sais pourquoi
mon dernier voyage d’un mois en France
et en Tunisie pour des colloques et
conférences universitaires a été cette
fois-ci différent des autres.
Malgré de multiples
rencontres très intéressantes avec des
collègues, amis et solidaires, le
sentiment qui a dominé mes
pensées, dès le premier jour passé
hors de Gaza, a été que ma ville me
manquait beaucoup.
Même si j’ai été
très occupé, même si j'ai reçu un
accueil très chaleureux de personnes de
bonne volonté partout où je suis passé,
cet éloignement de Gaza m’a causé
beaucoup de peine et de chagrin, à moi,
le grand voyageur.
C’est pour cette
raison que ce retour a été
différent, même si j’ai beaucoup
souffert en rentrant, avec les
difficultés sur les passages et la
fermeture des frontières.
En arrivant chez
moi, j’ai eu ce sentiment d’avoir quitté
Gaza non depuis un mois, mais depuis
dix ans
Cette fois-ci, les
retrouvailles sont différentes, tout le
monde vient me voir pour me souhaiter un
bon retour, mais d’une façon plus
chaleureuse que les autres fois.
C’est vrai que j’ai
été très heureux de retrouver ma
famille, mes voisins, mes amis, mes
collègues et mes étudiants, mais leur
accueil a été pour moi différent, ce
fut un accueil plus que spontané,
l'accueil de quelqu’un qui revient après
de longues années d’absence dans sa
ville.
C'est peut être
parce que j’ai gagné ce prix poétique en
France et qu’ils sont fiers de moi?
Ou parce qu’ils
m’ont suivi sur plusieurs médias, en
France et en Tunisie?
Ou peut être parce
que j’ai bien représenté Gaza dans les
différentes conférences et rencontres de
ces pays?
Ou parce que j’ai
été bloqué en Jordanie et en Cisjordanie
pendant une semaine avant mon retour?
Ou pour la simple
raison que j’étais à l’étranger quand la
bande de Gaza a subi cette tempête, ces
conditions climatiques très difficiles,
avec l’inondation de dizaines de
quartiers et de maisons, conditions qui
ont laissé des centaines d’habitants
sans abri, sans aucun secours
international?
Tout cela a rendu
naturelles et passionnantes les
retrouvailles avec Gaza
Mais le
sentiment qui m'habite, c'est qu’avec ce
retour, je suis plus que jamais
attaché à ma ville, un attachement qui
dépasse toutes les difficultés, toutes
les souffrances et toutes les injustices
subies par la population sous
occupation israélienne.
J'existe au travers
de ma résistance au quotidien, j'existe,
même dans cette ville sous blocus,
enfermée, isolée
Le plus important
est que, en dépit de toute cette
souffrance subie avec mes concitoyens,
le plus important est que je sois
à Gaza et que je lutte avec toute la
population pour que Gaza vive libre et
digne.
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