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Analyse
Un an déjà
Gaza se souvient, Gaza étouffe,
Gaza patiente
Ziad Medoukh
Ziad Medoukh
Dimanche 20 décembre 2009 Fin
décembre 2008, fin décembre 2009,un an déjà …
Je ne vais pas revenir dans cet
article sur les 3 semaines terribles vécues
par la population civile de la bande de Gaza lors de
l’agression israélienne contre une région innocente, contre une
prison à ciel ouvert, contre
un territoire isolé, emmuré, une population enfermée, sans
possibilité de fuir ...
Chacun est libre de qualifier et
de décrire avec ses mots ces horribles
événements de Gaza :
guerre, agression, pilonnages, massacres, crimes de guerre,
attaques sanglantes voire des attaques barbares … Les seuls mots
pour moi sont, massacres et crimes commis par la cinquième
puissance militaire dans le monde
contre un million et demi de civils, contre des femmes et
des enfants et des vieillards sans défense , contre la totalité
des infrastructures de la bande de Gaza, et ce , dans le plus
profond mépris des condamnations internationales .
C’est très difficile pour moi ,
Gazaoui, de décrire la situation actuelle dans la bande de Gaza
un an après la fin de l’agression israélienne, car je pourrai
écrire des pages et des pages, voire des livres, pour évoquer
seulement une partie de
la souffrance, de
la douleur et des sacrifices de ses habitants toujours isolés,
enfermés par le blocus, et abandonnés à leur sort au vu et au su
du monde dit libre.
Les mots et les expressions
m’échappent pour parler de toute une population : femmes,
jeunes, enfants, personnes âgées, patients, chômeurs, malades,
blessés, invalides, tous ceux qui ont
perdu pendant ce
déferlement de massacres et de destructions, leurs maisons,
leurs biens et surtout leurs proches, et qui , néanmoins,
continuent de résister sur leur terre dans des conditions
inhumaines , difficilement imaginables pour quelqu’un de
l’extérieur.
Je ne sais pas de quel Gaza je
vais parler : Gaza le blocus ? Gaza l’isolement ? Gaza la
résistance ? Gaza la vie ? Gaza la souffrance ? Gaza la
détermination ? Gaza la prison ? Gaza la mort lente ? Gaza la
tristesse ? Gaza l’obscurité ? Gaza l’opprimée ? Gaza
l’étouffement ? Gaza l’impuissance ? Gaza
le malheur ? ou Gaza
l’espoir? .
Un an déjà… Gaza fin décembre
2009 : Un an après ces événements les Gazaouis se rappellent-
Comment pourraient –ils oublier ? Ils se souviennent de ces 20
jours de carnages
jamais égalés depuis l’occupation israélienne en 48 . Ils se
souviennent d’abord de plus de leurs martyrs , plus de 1400
tombés sous les bombes de l’aviation israélienne ou les balles
des soldats : ils se
souviennent des
maisons , plus de 6000 , des hôpitaux, des écoles ;des
refuges pour la population, détruits par les
bombardements indiscriminés des Israéliens ;
ils se souviennent de la
passivité complice de la
communauté internationale pendant ces massacres .
Dans le monde
des humains au XXIème siècle, comment cela est-il possible ?
Un an déjà, et rien n’a changé à Gaza … Le blocus inhumain
imposé depuis plus de 3 ans resserre toujours son étau, de façon
encore plus inhumaine dans la situation actuelle des Gazaouis ;
les passages qui relient la bande de Gaza au monde extérieur
sont ouverts au compte-gouttes sur
ordre militaire
israélien ; 80% de la
population civile dans la bande de Gaza vit avec des aides
alimentaires internationales, quand elles peuvent passer ; les
blessés et les malades meurent ou
attendent la mort parce qu’ il est interdit de sortir pour aller
se faire soigner à l’extérieur et que leurs hôpitaux manquent
d’équipements adéquats.
Fin décembre 2009, un an déjà et
Gaza survit toujours dans la douleur, Gaza patiente … Gaza
attend toujours le réveil de la conscience mondiale , Gaza
continue d’attendre l’application de la loi internationale, Gaza
continue de souffrir avec seulement sa détermination de
continuer à vivre…de ne pas mourir..
Un an et plus de 10 000
habitants de Gaza vivent toujours dans des tentes à côté de
ruines de leurs maisons car tous les matériaux de construction
sont interdits d’accès dans la bande de Gaza sur ordre militaire
israélien .
Gaza, fin décembre 2009, espère malgré
tout. Ses raisons d’espérer, comme l’ont été les puissantes
manifestations de soutien partout dans le monde, restent la
mobilisation des sociétés civiles et des représentants
politiques partout dans le monde pour que les
gouvernements et les instances décisionnelles de la
communauté internationale imposent la levé du blocus et
la réouverture des passages, pour qu’enfin les habitants de la
bande de Gaza puissent commencer à restaurer leur environnement…
à panser leurs plaies ; pour qu’enfin ils puissent espérer
commencer à pouvoir vivre une vie normale dans leur région, dans
leurs villes, dans leurs villages…
Gaza, fin décembre 2009, à la veille de la marche commémorative
internationale : Gaza n‘en peut plus, Gaza survit au jour le
jour, Gaza étouffe, Gaza crie dans le silence des médias
internationaux, Gaza attend… Gaza espère… espère et demande… Les
Palestiniens de Gaza espèrent et demandent la restauration de
leurs droits fondamentaux, de leur droit à la vie dans le monde,
à la paix par l’application de la justice.
Le chemin de la paix passe par la justice, rien que la justice.
Gaza et les Palestiniens aspirent à la paix dans la liberté et
la justice.
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