Gaza
Les conséquences
économiques du blocus israélien sur la
bande de Gaza
Ziad
Medoukh
Ziad
Medoukh
Mercredi 11 janvier
2012
Les Palestiniens célèbrent ces jours-ci
le troisième anniversaire de l’agression
israélienne contre la population civile
de la bande de Gaza, une population qui
subit un blocus inhumain imposé de façon
illégale par les forces de l’occupation.
Nous allons essayer dans cet article, de
parler des conséquences économiques de
ce blocus sur la vie des habitants de
cette région, la plus peuplée du monde,
une région oubliée voire déserte, une
région en souffrance permanente.
Les chiffres et statistiques de cet
article sont datés du deuxième trimestre
2011 .Ils proviennent d'organisations
internationales telles que le bureau des
Nations-Unies pour les réfugiés
palestiniens-UNRWA-, le Programme des
Nations-Unies pour le Développement, la
Banque Mondiale, l’Organisation Mondiale
du Travail et la Chambre de Commerce et
d’Industrie de Gaza.
On peut dire que l’économie de la bande
de Gaza souffre d’une crise très grave à
cause du blocus israélien et des
fermetures de tous les passages
commerciaux qui la relient à
l’extérieur. Cette situation empêche
tout développement d'une économie en
faillite qui ne trouve pas les
ressources nécessaires pour sortir d'une
crise qui touche tous les autres
secteurs.
On peut d’abord
qualifier
le blocus israélien sur Gaza de punition
collective contre plus de 1.6 millions
d’habitants qui vivent dans le chômage,
la pauvreté et la précarité, et se
battent quotidiennement pour survivre et
rester dignes sur leur terre.
La fermeture totale des passages
commerciaux qui relient la bande de Gaza
au monde extérieur depuis 2007, et son
ouverture de temps en temps de manière
arbitraire et partielle, ont rendu
l’économie gazaouite chaotique, sans
aucun espoir de redressement, tous les
secteurs économiques sont paralysés en
raison de l’arrêt complet de tous les
projets en cours.
Cette fermeture a empêché la libre
circulation des importations et des
exportations des biens et produits de
Gaza, en particulier les matières
premières et les produits semi-finis.
Les conséquences économiques de ce
blocus illégal se manifestent par :
-
Un recul des indicateurs de l’économie
palestinienne, car
l’économie de la bande de Gaza contribue
pour 44% au PIB palestinien. Cette
situation a rendu l’économie
palestinienne dépendante de l’économie
israélienne et de l’aide internationale.
-
Les pertes financières
directes ou indirectes dues à ce blocus
inhumain et qui, en quatre ans,
dépassent 1 milliard d’euros.
-
Le secteur privé
a été le secteur le plus touché, ce
secteur qui employait environ 100.000
personnes avant 2007, et qui
représentait 54% du marché de travail
dans la bande de Gaza, est actuellement
paralysé. A cause de la fermeture des
usines et des ateliers, avec
l’interdiction d’entrée de matières
premières pour tous les projets et
l’interdiction d'exporter , sans oublier
la destruction de 85% des entreprises
privées lors de la guerre de 2008-2099 ,
plus de 700 installations industrielles
fermées sans réouverture, et la seule
zone industrielle qui se trouvait au
nord de la bande de Gaza fermée elle
aussi définitivement après la guerre, à
cause de tout cela, le secteur privé
n'emploie plus que 20.000 personnes
-
Le secteur de l’agriculture
qui employait 40.000 travailleurs a été
aussi touché. Actuellement, il y a
seulement 9500 personnes qui
travaillent- avec une baisse permanente
de revenu- Ce secteur souffre de
l’interdiction israélienne permanente de
faire exporter les produits agricoles de
Gaza connus pour leur qualité, vers les
marchés externes. Sans oublier la
diminution des terrains cultivables, des
espaces ayant été détruits soit pendant
la guerre, soit par les différentes
incursions israéliennes sur les
différentes régions de la bande de Gaza.
La surface cultivée a diminué de 13%
depuis 2007.Les pertes agricoles
quotidiennes à cause de la non
exportation des produits agricoles vers
l’étranger est de 150.000 euros par
jour. Conséquence grave: beaucoup de
personnes sont en train d’abandonner
leur terre agricole à cause de ces
pertes, cette terre est remplacée par
des constructions et des bâtiments. Une
autre raison, la décision israélienne de
porter la zone tampon, au nord de la
bande de Gaza, à 300 mètres, a conduit à
la détérioration dans le secteur
agricole. De plus, la mort de beaucoup
d’animaux a rendu l’élevage très
difficile, et les prix ne cessent
d'augmenter..
Avant 2007, la zone cultivée dans la
Bande de Gaza s'élevait à 170 000 000
mètres carrés. Actuellement, il est
estimé que 20 % de la zone cultivée,
dont des vergers et des serres, ont été
gravement affectés. Selon le rapport de
la Chambre du commerce de Gaza, le coût
de l'impact sur les moyens de
subsistance des agriculteurs, combiné à
celui des mesures de nettoyage
nécessaires, s'élève à environ 10
millions d'euros.
-
L’industrie:
90% des usines existantes sont fermées
sans réouverture à cause du manque de
matières premières, d’exportation,
d’importation et du coût élevé des
produits qui arrivent via les tunnels.
La bande de Gaza est connue pour ses
industries de qualité, notamment les
vêtements, le tissu et le bois, les
pertes dans ce secteur depuis juillet
2007 sont de 15 millions d’euros par
mois.
-
Le secteur de la pêche
souffre énormément du blocus israélien,
les pécheurs Gazaouis sont interdits de
dépasser 400 mètres dans l'eau de Gaza,
ces restrictions et ces limites ont
influencé ce secteur et plus de 2000
pêcheurs, soit, ont changé d'activités,
soit, travaillent avec un revenu
minimum.
-
Le chômage
a augmenté, le taux de chômage a dépassé
les 65% au deuxième trimestre de 2011,
mais le phénomène le plus dangereux est
la hausse du chômage chez les jeunes de
moins de 30 ans, qui atteint 75%
-
La pauvreté,
42% de la population de Gaza vit en
dessous de seuil de pauvreté depuis mai
2007.
-
Le développement du marché noir
et le commerce qui vient des tunnels,
entre 2008 et 2011; 45% des besoins
commerciaux de la bande de Gaza en
toutes matières proviennent des tunnels.
-L’augmentation
de nombre de personnes qui dépendent des
organisations humanitaires,
selon les sources du bureau des
Nations-Unies pour les réfugiés
palestiniens –UNRWA- dans la bande de
Gaza, plus de 450.000 personnes ont
bénéficié du programme de l’aide
alimentaire géré par le bureau, ce
programme a élargi ses services pour
cibler les citoyens et non seulement les
réfugiés.
Le seul changement en 2011?
Le nombre de camions autorisés à entrer
Gaza est passé à 150 camions par jour
alors qu’il était de 30 pendant le
blocus, mais pour l’entrée et la sortie
des produits de Gaza et vers Gaza, rien
a changé.
Ces conséquences économiques sur la
population, montrent une fois de plus
que le véritable objectif de ce blocus
imposé par l’armée israélienne, et cela
devant le silence complice de la
communauté internationale officielle,
est de casser la volonté remarquable de
cette population civile en pleine
résistance.
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