De Gaza
Gaza la prison me manque beaucoup
Ziad Medoukh
Lundi 9 décembre 2013
Je ne vous le cache
pas, Gaza me manque beaucoup
Gaza, la prison à ciel ouvert me manque
beaucoup
Gaza, les difficultés, les coupures
d'électricité, la pénurie de carburant,
me manque beaucoup
Gaza le blocus, Gaza la fermeture de
frontières, me manque beaucoup
Gaza la souffrance, Gaza la vie
paralysée, me manque beaucoup.
Depuis ma sortie de Gaza il ya déjà
deux semaines, ma ville natale n'a
jamais été absente de ma tête, et de mes
pensées
Bien que je sois très entouré et très
soutenu par les personnes de bonne
volonté de France, Gaza la vie me
manque beaucoup.
Gaza la volonté remarquable de ses
habitants me manque beaucoup
Gaza, la patience extrordinaires de ses
citoyens, me manque beaucoup
Ici, je vis la liberté, mais Gaza la
prison me manque beaucoup.
En deux semaines, et sans exagération,
j'ai visité plus de 15 villes et
régions de France pour des conférences,
rencontres, colloques universitaires et
sur la Palestine et Gaza ( Paris-Ile de
France-Bordeaux-Agen-La
Rochelle-Nantes-Saint-Nazaire-Orléans-Tour-Toulouse
) et j'ai été très touché par ces
rencontres très intéressantes, mais Gaza
me manque beaucoup.
Pendant mes différents déplacements, je
n'ai vu aucun barrage, aucun
check-point, c'est la liberté totale de
circuler, de franchir des centaines de
kilomètres sans problème.
En 15 jours, j'ai accompli plus de 5000
km en train, en voiture, et en avion,
alors que dans ma ville enfermée, en 10
ans, je n'ai pas dépassé 100 km.
En France, j'ai reçu un accueil très
chaleureux des universitaires, des amis,
des solidaires, des associations, que je
tiens ici à remercier pour
leur générosité, leur hospitalité, leur
accompagnement et leur gentillesse, mais
Gaza me manque beaucoup.
Lors de toutes ces rencontres, je n'ai
pas eu le temps de souffler, mais Gaza
me manque beaucoup.
En France, j'ai été reçu par des
dizaines de personnes et de
personnalités: élus, maires, députés,
membres associatifs, solidaires,
représentants de la société civile,
membres d'associations, d'organisations,de
comités,de mouvements , partis
politiques et autres, mais Gaza me
manque beaucoup.
En France, j'ai eu la chance de
rencontrer des centaines de personnes,
de simples citoyens, de France certes,
mais aussi d'autres nations, tous très
solidaires de la cause palestinienne, la
cause de Justice, tous très attentifs à
la situation dans la bande de Gaza,mais
Gaza me manque beaucoup.
Bien que je sois très satisfait de mon
séjour scientifique et de recherche en
France, et notammentt à l'université de
Bordeaux, Gaza me manque beaucoup.
Bien que je sois très content
de constater partout en France cette
solidarité avec le peuple palestinien ,
Gaza me manque beaucoup.
Je vais retourner dans ma prison tout à
fait rassuré par cette mobilisation pour
mon pays, Gaza me manque beaucoup.
Je compte les jours et les heures pour
retourner trouver ma famille, mon
travail, mon entourage, mes amis, mes
étudiants et mes jeunes, même si je vais
retrouver à nouveau l'isolement,
l'enfermement, le blocus et les
difficultés quotidiennes, mais le
plus important pour moi c'est de
retourner dans ma prison pour continuer
le combat via l'éducation, la culture et
l'attachement à la terre,aux côtés de
toute une population qui a choisi comme
moi de rester sur place afin d'affronter
la dure réalité de l'occupation,
mais surtout afin de résister, d'exister
et de garder un grand espoir d'un
lendemain de liberté, de paix, une paix
dans la justice, car il n'y aura
jamais de paix sans justice.
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