Opinion
Le mythe
de l'État palestinien au secours du
sionisme (1ère partie)
Yahia Gouasmi
Mahmoud
Abbas, président de l'Autorité
palestinienne,
reçu à l'Élysée par Nicolas Sarkozy le
21 février 2010
Lundi 29 août
2011 Les manœuvres diplomatiques de
Messieurs Sarkozy et Kouchner En février 2010, le Ministre français
des Affaires étrangères de l’époque,
Bernard Kouchner, et le Président de la
République française Nicolas Sarkozy
lançaient une offensive « diplomatique »
prônant la création d’un « État »
palestinien.
Dans un entretien donné au Journal
du Dimanche le 19 février 2010, M.
Kouchner déclarait : « On peut
envisager la proclamation rapide d’un
État palestinien et sa reconnaissance
immédiate par la communauté
internationale, avant même la
négociation sur les frontières. Je
serais tenté par cela ». Parlant
des autres pays européens, il ajoute :
« Je ne suis pas sûr d’être suivi,
ni même d’avoir raison ».
Même si par la suite le Premier Ministre
François Fillon a quelque peu tempéré
les propos de M. Kouchner (comme devait
le faire également M. Sarkozy), l’idée
d'un État palestinien est à nouveau dans
l’air. Cela correspond au programme pour
la création d’un État palestinien en
2011 présenté par le Premier ministre de
l’Autorité palestinienne Salam Fayyad.
En résumé, l’idée était la suivante :
convaincre les 27 États de l’Union
européenne de reconnaître un État
palestinien d’ici à 18 mois, et cela
même en dehors du cadre des négociations
entre l’Autorité palestinienne et
Israël. M. Kouchner avait d'ailleurs
précisé : « avant même la
négociation sur les frontières ».
Pour donner plus de consistance à
l’affaire, le Ministre espagnol des
Affaires étrangères, Miguel Angel
Moratinos, fut associé au projet (voir
la tribune dans le quotidien Le
Monde du 22 février 2010, et
intitulée « A quand l’État
palestinien ? »).
Pour mieux appuyer ses propos, M.
Kouchner ajoutait : « La France
forme des policiers palestiniens, des
entreprises se créent en Cisjordanie
». Sur le site du Monde Diplomatique
daté du 22 février 2010, on apprenait
par une dépêche AFP qu’un haut
responsable israélien, sous couvert
d’anonymat, avait déclaré que l'État
hébreu s’opposait à la proposition de M.
Kouchner.
Les naïfs ainsi que les adeptes
de la théorie des « deux États
démocratiques vivant côte-à-côte »
vont sans doute penser que la politique
française au Moyen-Orient retrouve une
position plus équilibrée, moins alignée
sur la politique israélienne,
la réaction négative de Tel Aviv servant
à faire croire qu’il y aurait opposition
entre le Quai d’Orsay et l’entité
sioniste… Mais voyons cela de plus près,
et cherchons à situer cette manœuvre –
car il s’agit bien là d’une manœuvre –
dans le contexte international actuel.
Voici les principaux traits de la
situation :
Crise économique et financière
systémique, durable, qui va en
s’aggravant : augmentation du chômage et
de la pauvreté aux États-Unis et dans
l’Union européenne, avec une Grèce en
faillite (peut-être le premier maillon
de toute la zone Euro…).
Enlisement des États-Unis et de ses
alliés en Afghanistan, où tout le monde
sait qu’aucune solution militaire n’est
envisageable.
Montée en puissance de la Chine sur
les plans économique et politique, ainsi
que de la Russie devenue essentiellement
exportatrice d’hydrocarbures et
d’armements.
Enfin, et c’est sans doute un élément
déterminant : renforcement continuel,
tant politique que militaire, du Front
de la Résistance au sionisme (Iran,
Syrie, Venezuela, Hezbollah, et Hamas
dont l’influence s’étend en Cisjordanie
aux dépens de l’Autorité palestinienne).
Dans cette conjoncture, l’entité
sioniste est affaiblie tant sur le plan
politique, économique, moral que
militaire. Cet affaiblissement permanent
conduit nécessairement le sionisme à
chercher son salut dans une fuite en
avant, c’est-à-dire une agression contre
la République Islamique d’Iran et ses
alliés dans la région. Une telle
agression soulèverait des problèmes
considérables. En effet, une attaque
contre l’Iran, pour être efficace,
risque fort d’être nucléaire avec des
conséquences militaires, politiques et
morales incalculables. Sans préjuger du
rôle de la Russie et de la Chine. Des
frappes contre l’Iran pourraient
engendrer un tsunami politique, balayant
tous les régimes arabes complices du
sionisme.
Il faut donc anesthésier
l’opinion musulmane, en lui proposant
une compensation. Et c’est là que la
manœuvre de la diplomatie française
prend tout son sens. Depuis que
l'obamania a échoué au Proche-Orient et
dans l’opinion publique mondiale
(continuation de la colonisation
israélienne malgré les
« avertissements » de M. Obama,
renforcement de l’aide militaire
américaine à Israël, et menaces
d’agression de plus en plus précises
contre l’Iran), c’est en partie sur
l’Union européenne et sur les dirigeants
arabes dits « modérés » (mais en réalité
complices du sionisme) que l’entité
sioniste cherche à s’appuyer. Les
États-Unis, quoique affaiblis, demeurent
en arrière-garde. Cette alliance
– Israël, Union européenne et pays
musulmans complices – a déjà fonctionné
lors de l’agression sioniste contre la
population de Gaza. Souvenons-nous des
allers-retours Paris - Le Caire - Tel
Aviv de M. Sarkozy en janvier 2009, afin
de permettre aux sionistes de continuer
leur œuvre de destruction massive à
Gaza. Pendant ce temps, M. Obama, déjà
élu mais non encore investi à la Maison
Blanche, s’était distingué par son
silence…
La précipitation avec laquelle
les dirigeants français veulent la
création d’un « État » palestinien
participe de la même logique : isoler le
Hamas, seule force combattante de la
Résistance palestinienne, ainsi que
l’Iran en vue d’une agression.
Nous reviendrons dans un article
ultérieur, plus en détail, sur le
véritable but de cette manœuvre
diplomatique de la France…
Yahia Gouasmi
Président du Parti Anti
Sioniste
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