Propos sur Israël et
les sionistes:
Helen Thomas persiste et signe !
Helen Thomas -
Photo: P.A.S.
Mardi 21 décembre 2010
Helen Thomas,
journaliste et correspondante accréditée à la Maison Blanche de
1960 à 2010, a réitéré dans l’émission américaine « The Real
News » du 28 septembre 2010 ses propos sur les sionistes et
Israël. Propos à la suite desquels elle avait dû démissionner le
7 juin 2010, après avoir subi de fortes pressions et critiques…
Extraits de
l'émission (vidéo en fin d'article) :
Le
journaliste :
En fait le Président
Obama n’a jamais vraiment clairement répondu à votre question
sur les armes nucléaires [au Moyen-Orient].
Helen
Thomas :
Non, manifestement
pas. Mais nous serions pitoyables si nous prenions sa réponse
comme franche, parce que nous ne lui demandons pas de spéculer.
Le Président n’est pas supposé spéculer pour savoir qui a des
armes nucléaires et qui n’en a pas. Il est supposé savoir.
Le
journaliste :
Nous savons qu’il
sait et nous savons qu’il sait que nous savons…
Helen
Thomas :
C’est une question de
crédibilité…
Le
journaliste :
C’est en fait une
question plus profonde sur tout ce qui concerne le Moyen-Orient,
la politique US du Moyen-Orient, et pas seulement le fait qu’il
ait un double langage en matière d’armement nucléaire quand il
s’agit de l'Iran. Que faites-vous de la politique de Obama au
Moyen-Orient ? Y a-t-il rupture ou pas avec Bush ?
Helen
Thomas :
Ceux qui sont en
faveur d’Israël ignorent toutes les horreurs infligées aux
palestiniens : leur pays qui leur a été ravi, les milliers de
gens emprisonnés pour des années… Nous donnons des armes à
Israël, nous leur fournissons de l’aide, et ils continuent à
occuper comme de nouveaux arrivants, alors que ce sont des
Européens qui sont arrivés là. Nous n’avons pas de liens avec la
Palestine.
Le
journaliste :
Lorsque le Président
Obama a été élu et qu’il a parlé pour la première fois de ces
problèmes, il a proposé une nouvelle approche au Moyen-Orient.
Dans son discours du Caire (le 04 juin 2009), il a suggéré, non
il a dit que Israël devait arrêter l’expansion, sa politique de
colonisation… Que s’est-il passé depuis ?
Helen
Thomas :
Il a pris la route la
plus facile qui est de laisser Israël faire. C’est ce que font
la plupart des pays. Ils [Israël] ont le pouvoir et la
propagande, et tout ce qui pourra leur permettre de vendre leur
point de vue. Les Palestiniens n’ont aucune voix !
Le
journaliste :
Bon, pour être clair,
ce que le Président Obama fait n’a rien de nouveau ?
Helen
Thomas :
Bon, ils l’ont accusé
d’être un musulman, ce qui est apparemment la pire chose dont on
puisse vous accuser. Je pense qu’il appréhendait ce genre de
lien.
Le
journaliste :
Vous avez fréquenté
la Maison Blanche pendant 58 ans. Parlez-nous de l’approche
historique qu’a eue la Maison Blanche à l’égard d’Israël ?
Helen
Thomas :
Quand Israël a été
créé en 1948, et que les israéliens ont déclaré [leur
indépendance], Truman a suivi. Il a fait une chose
extraordinaire : il s’est levé à 3 heures du matin et a reconnu
l’Etat d’Israël. On était encore en train de débattre à l’ONU,
et il a laissé en plan les 2 représentants des Etats-Unis… Tous
les Présidents ont [ensuite] été confrontés à çà. Eisenhower a
essayé d’être un peu plus égalitaire. Nixon a envoyé un
émissaire au Moyen-Orient dès qu’il a pris ses fonctions.
C’était le gouverneur Scranton. Celui-ci est revenu au bout d’un
mois environ, et a dit au Président Nixon : nous devrions être
plus égalitaires au Moyen-Orient, les sionistes ont perdu. Nixon
a alors demandé : « Que voulez-vous dire par là ? »… Ce rapport
est resté sans suite, a été enfoui sous une pile de poussière,
et n’a jamais vu la lumière du jour. Et chaque Président a été
confronté à cette grave question : « Les gens ont le droit de
défendre leur pays… 2000 ans ! ».
Le
journaliste :
Jimmy Carter, dans
les dernières années [de son mandat], fut la seule personne haut
placée je crois à avoir admis qu’il y avait des armes
nucléaires. Il a visité Gaza, et a parlé avec le Hamas.
Helen
Thomas :
Le Hamas a gagné les
élections. Mais si vous lisez les médias, ils vous disent
toujours que les Hamas a pris Gaza par la force. L’ancien
Président Bush a dit que nous respecterions [le résultat du vote
palestinien]. Mais dès que le Hamas gagna les élections, ils ont
arrêté l’aide, fermé les frontières, etc.
Le
journaliste :
Mais Carter,
lorsqu’il était Président, n’avait-il pas une opinion sur la
Palestine ? Est-ce qu’il a été différent des autres
Présidents quand il était au pouvoir ?
Helen
Thomas :
Oui, nous avons eu
les entretiens de Camp David (en 1978) et Begin lui a promis des
tas de choses. Il lui a promis de dire oui à des concessions… Il
[Jimmy Carter] n’a jamais rien obtenu.
Le
journaliste :
Donc, Obama arrive au
pouvoir avec, ce qui paraît être, l’intention de faire quelque
chose de différent. Quelles sont les forces en jeu ? Parce
que en fait nous ne voyons rien comme vous l’avez dit. Les
choses n’ont pas changé ?
Helen
Thomas :
Je pense que la
politique américaine est pro-israélienne. Si vous faites un vote
au Congrès, vous aurez peut-être 5 personnes qui voteront contre
Israël, tant qu’Israël continue son occupation. Voilà tout, ils
contrôlent beaucoup de choses, ils ont beaucoup de pouvoir.
Le
journaliste :
Qui çà ?
Helen
Thomas :
Les sionistes.
Le
journaliste :
Obama est allé à
l’AIPAC, l’aile la plus à droite du principal lobby israélien,
quand il était candidat. Et il a dit plus ou moins à l’AIPAC ce
que ce dernier voulait entendre, sauf peut-être pour l’expansion
des colonies. Il n’est plus en campagne électorale, mais il n’a
toujours pas indiqué quelle pourrait être sa politique.
Helen
Thomas :
Non, pas vraiment. Je
ne suis pas sure qu’il se soit jamais engagé pour les
Palestiniens.
Le
journaliste :
En ce qui concerne
les forces internes, comment les décisions sont-elles prises ?
Y a-t-il des forces cachées en arrière plan qui peuvent mettre
la pression sur Israël pour les amener à changer de politique,
ou bien ont-ils abandonné ?
Helen
Thomas :
Je pense que le
Président Obama a complètement abandonné, et cela très tôt. Je
ne pense pas qu’il ait même essayé. Il a réalisé qu’il ne
pouvait rien contre eux. Et pourquoi se charger de cela alors
qu’il a tant d’autres problèmes ?
Le
journaliste :
Donc, vous pensez que
c’est à son administration de s’en charger en matière de
politique au Moyen-Orient ?
Helen
Thomas :
Je pense qu’il
préfèrerait oublier s’il le pouvait… Mais je pense de plus en
plus qu'on ne peut jamais échapper au problème du Moyen-Orient.
Aucun Président n’a pu y échapper, et à un moment donné ça lui
revient…
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