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Centre Palestinien d'Information

Opinion

L’Egypte change les règles du jeu,
une hantise sioniste de plus en plus forte
Tsivi Baril


Photo CPI

Mardi 10 mai 2011

La signature de l’accord de la réconciliation entre les mouvements du Fatah et du Hamas n’est que le premier chapitre d’une initiative égyptienne que le Caire a l’intention de proposer à la communauté internationale, initiative pour mette fin au conflit israélo-palestinien. En effet, Nabil Al-Arbi, ministre égyptien des affaires étrangères, a dit : « Actuellement, nous travaillons pour organiser une conférence internationale, sous l’égide de l’Organisation des Nations Unies, ou probablement des Etats-Unis, afin d’arriver à une procédure permettant de mettre fin au conflit, sans besoin de retourner à ces négociations tout à fait inutile, mort-nées ».

Et il n’est pas improbable que l’accord de la réconciliation engendre des conséquences concrètes ; à titre d’exemple, Al-Arbi a déclaré que d’ici une semaine à dix jours, le point de passage de Rafah serait ouvert, qu’il irait à Ramallah dans les jours à venir, qu’il visiterait Tel Aviv. Cependant, il n’a pas donné de détails sur la manière dont serait ouvert le point de passage. En tout cas, sa seule ouverture sera une fin du blocus de Gaza, un anéantissement de la politique israélienne dans la bande de Gaza. Notons qu’une source palestinienne a souligné que l’Egypte avait promis au Hamas cette ouverture du point de passage de Rafah, contre sa signature de l’accord de la réconciliation.

Et selon des sources égyptiennes, le Caire tâchera de convaincre la communauté internationale, surtout les Etats-Unis, d’adopter un accord reconnaissant un Etat palestinien à venir avec des frontières clairement définies, en ne laissant qu’une courte période aux négociations. Les pays occidentaux devraient promettre de reconnaître l’Etat palestinien, en cas de l’échec de telles négociations. Cette tentative va de pair avec les dernières déclarations de Mahmoud Abbas, président de l’autorité palestinienne, qui avait dit qu’il était prêt à aller aux Nations Unies, si "Israël" est prêt à entamer des négociations sérieuses destinées à mettre fin au conflit.

Il est certain que cette nouvelle initiative égyptienne est basée sur cette vaste tendance internationale à reconnaître un Etat palestinien. Et l’Egypte profite de la nouvelle situation politique dans laquelle la Syrie et l’Iran ont perdu la capacité à mettre des bâtons dans les roues de ses efforts pour résoudre le conflit. L’Egypte a commencé à se lancer dans cette nouvelle initiative, en mars dernier, à l’époque où Ismaël Haniyeh, premier ministre palestinien, avait envoyé au maréchal Tantawi, président du conseil supérieur de l’armée égyptienne qui gouverne le pays depuis la révolution, un message lui demandant de recevoir une délégation du mouvement du Hamas.

Tantawi a vu dans cette initiative une bonne occasion de confirmer au monde son habilité politique. En même temps, il travaille pour rendre à son pays son rôle pivot dans la région, rôle perdu surtout à la fin de l’ère de l’ancien président Hosni Mobarek, rôle égyptien descendant contre le rôle ascendant de l’axe contenant la Syrie, la Turquie, l’Iran et l’Iraq.

Dans ce contexte, Tantawi a envoyé des délégations vers la Syrie pour briser l’impasse politique qui avait duré plus de six ans entre Mobarak et le président syrien Bachar Al-Assad. Tantawi avait demandé à son ministre des affaires étrangères de déclarer que l’Egypte ne considère pas l’Iran comme un ennemi.

En avril avait eu lieu une rencontre entre Tantawi et le Hamas. Après la rencontre, il a appelé Mahmoud Abbas à venir en Egypte pour discuter. Et concrètement, il l’a forcé à accepter l’accord de la réconciliation qui se base sur l’initiative égyptienne écrite depuis deux ans, avec quelques changements demandés par le Hamas.

La rencontre avec Abbas a été positive. Après cette rencontre, Tantawi a appelé les mouvements du Fatah et du Hamas à se rencontrer en Egypte pour signer la réconciliation. La Syrie n’a eu aucun rôle dans cet accord ; toutefois, le Hamas et l’Egypte ont eu le feu vert syrien, les relations entre les deux pays ayant reconnu une nette amélioration.

Et maintenant, "Israël" devra faire face à l’accord de la réconciliation non seulement sur le niveau politique, mais aussi en ce qui concerne la tentative de vider de son efficacité le blocus israélien contre la bande de Gaza.

En fait, "Israël" ne pourra rien exiger de l’Egypte. Cette dernière n’avait pas signé l’accord des points de passage signé par "Israël", les Palestiniens et le Quartette, en 2005. Mobarak a adopté l’accord, ce qui a permis à "Israël" d’imposer un blocus totalement hermétique sur la bande de Gaza. Mais maintenant, l’Egypte voudrait apparemment changer les règles du jeu.

Article écrit par Tsivi Baril, publié dans le journal hébreu Haaretz, le 6 mai 2011
Traduit et résumé par le département français du Centre Palestinien d’Information (CPI)

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Source : CPI
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