Les "armes"
retrouvées à bord
Jeudi 3 juin 2010
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Des avions transportant 520 volontaires
humanitaires et les dépouilles de neuf militants tués par les
forces israéliennes de sécurité lundi sont rentrées au pays hier
jeudi, beaucoup des rescapés faisant état de mauvais traitement
subis de la part d’officiers de l’armée israélienne et d’autres
responsables israéliens, certains affirmant que tout le monde ne
rentrait pas.
En effet, certains militants disent que des
personnes qui se trouvaient initialement à bord des navires de
la flottille sont portés manquants. Ils rapportent aussi des
faits horrifiants de carnage et de barbarie à l’état pur des
responsables israéliens. Dans un récit choquant, le Président de
la Fondation de l’Aide Humanitaire (Insani
Yardım Vakfı
- IHH) Bülent Yıldırım, qui est rentré jeudi, a ainsi dit
qu’un photographe prénommé Cevdet a été tué d’une balle dans le
front par un soldat qui se trouvait à un mètre de lui. « Notre
Cevdet [Kılıçlar]…, c’était un membre de la presse. Désormais,
c’est un martyr. Il ne faisait rien d’autre que prendre des
photos. Ils lui ont fracassé la boîte crânienne. Nous avons
compris immédiatement qu’ils tiraient à balles réelles. Les
balles ‘en caoutchouc’ tuent, elles aussi, lorsqu’elles sont
tirées de très près, entre un mètre-et-demi et deux mètres… »
Kevin Ovenden, de Grande-Bretagne, un
militant passager du bateau arrivé à Istanbul jeudi, a dit lui
aussi qu’un homme qui avait dirigé un appareil photo en
direction des soldats a été tué d’une balle réelle en plein
front, la blessure de sortie de la balle ayant emporté l’arrière
de son crâne.
Il a été également rapporté que les états
officiels israéliens sur le nombre des tués ne sont pas
véridiques. Ainsi, M. Yıldırım a dit que « jusqu’à présent, ils
ont rendu neuf corps, mais notre liste comporte d’autres noms.
Il manque des personnes ». Parlant à des journalistes à
l’aéroport international Atatürk peu après son retour, M.
Yıldırım a déclaré : « Nous avons vu trente-huit blessés, qui
nous ont été rendus par les médecins après l’attaque.
Maintenant, ils disent qu’il y a eu vingt-et-un blessés… » M.
Yıldırım était à bord du principal bateaux de passagers, le Mavi
Marmara, que la marine israélienne a pris d’assaut au début de
son raid.
Un autre témoin, Yücel Köse, qui se
trouvait sur le (bateau) Gazze (Gaza, en turc) a repris les
allégations de M. Yıldırım concernant des personnes manquantes.
« Le Mavi Marmara a été bombardé sous nos yeux. Ils ont jeté les
blessés à la mer », a-t-il dit. M. Köse a ajouté que les soldats
étaient furieux après que certains de leurs hommes eurent été
faits prisonniers par des militants, à bord du Mavi Marmara.
Les
corps ont été autopsiés
Le Centre Turc de la Médecine Légale a
procédé à l’autopsie de certains des corps. Ses constatations
n’ont pas encore été rendues publiques. Il faudra quelques
semaines avant que les experts disposent de tous les résultats
des autopsies, mais des déclarations initiales de certains
médecins légistes confirment le récit fait par M. Yıldırım au
sujet de tirs à très courte distance. D’après le responsable du
IHH Ömer Yağmur, qui a pu conférer avec ces médecins, Furkan
Doğan (19 ans) a été tué de quatre balles dans la tête – toutes
tirées quasi à bout portant – et d’une balle dans la poitrine,
elle aussi tirée quasi à bout portant. Il a indiqué que Doğan
était étudiant d’un lycée privée de la ville de Kayseri et qu’il
envisageait de faire médecine.
L’institut légal a également confirmé hier
que huit des neuf corps ramenés d’Israël sont ceux de citoyens
turcs. La neuvième victime a été identifiée comme citoyen
américain d’origine turque. Plus de 500 militants rapatriés de
Turquie ont été examinés jeudi par cent-vingt médecins experts
en médecine légale et leurs assistants.
Des
personnes ont été jetées à la mer
Le militant İdris Şimşek, également rentré
jeudi, affirme que quatre militants blessés ont été jetés à la
mer. M. Şimşek a également indiqué qu’il y a eu une pression
psychologique énorme sur les militants. Il a dit qu’ils
s’attendaient à un certain harcèlement, mais qu’il n’avait
aucune idée de ce qui allait se passer, notant qu’ils ne
s’attendaient absolument pas à une attaque armée. Il a aussi
mentionné qu’il n’y avait aucune arme, même pas ce petit couteau
suisse dont certains organes de la presse étrangère ont allégué
qu’il se trouvait sur le bateau. Il a dit, comme nombre d’autres
militants, que la personne qui agitait un drapeau blanc en signe
de reddition a été abattu par des soldats israéliens. Il a dit
avoir vu beaucoup de personnes gisant dans des mares de sang
après que les soldats eurent tiré.
Erol Demir, un autre militant à bord du
Mavi Marmara, a dit qu’ils avaient filmé le chaos et le carnage
à bord du bateau, soulignant que ces documents vidéo montreront
le véritable visage des soldats israéliens au monde entier.
« Ils ont même tiré sur ceux qui s’étaient rendus. Beaucoup de
nos amis ont assisté à cela. Ils m’ont dit qu’il y a eu des gens
menottés, qui ont été flingués ». Tous les militants ont indiqué
que des hélicoptères israéliens ont balancé de l’eau de mer
glaciale sur les bateaux trois heures durant.
Hakan Albayrak, un journaliste du quotidien
(turc) Yeni Şafak, qui était à bord, a dit : « C’est un massacre
au sens complet du terme qu’Israël a commis là. Ils nous ont
attaqués alors que nous étions dans les eaux internationales.
Nous avons protégé notre bateau. Nous n’avions aucune arme. Je
pense qu’il y a plus de victimes (qu’ils ne le disent) ».
La militante Özlem Şahin Ermiş a indiqué
que soixante soldats l’ont prise en otage. Les prisonniers
étaient harcelés par des chiens d’attaque en furie et certains
d’entre eux ont été cruellement mordus. Elle a aussi relevé
qu’on n’a rien donné à manger aux prisonniers, ni à boire,
durant leur premier interrogatoire à bord du bateau.
L’IHH a indiqué que les militants Çelebi
Bozan, Osman Kurç et Aydın Ataç étaient portés manquants de
manière sûre. Ces personnes peuvent encore être hospitalisées en
Israël, a indiqué l’IHH. Dans l’intervalle, la liste complète
des noms des neuf Turcs dont les dépouilles ont été renvoyées en
Turquie puis vers leurs villes d’origine est la suivante :
İbrahim Bilgen - Siirt,
Ali Haydar Bengi - Diyarbakır,
Cevdet Kılıçlar - İstanbul (membre de l’İHH
staff),
Çetin Topçuoğlu - Adana (membre de l’équipe
nationale turque de taekwondo),
Necdet Yıldırım - Malatya (employé de
l’İHH),
Furkan Doğan - Kayseri,
Fahri Yaldız - Adıyaman,
Cengiz Songür - İzmir
Cengiz Akyüz – Hatay.
Citons, en outre, parmi les blessés encore
traités dans des hôpitaux israéliens :
Ahmet Aydan Beker, de Kayseri (grièvement
blessé),
Mehmet Ali Zeybek, de Diyarbakır (en état
critique et en état d’arrestation)
Uğur Süleyman Söylemez, d’Istanbul.
« Ils nous ont
donné de la nourriture empoisonnée », affirme un
militant
Ibrahim Musaji, un militant (26
ans) originaire de Grande-Bretagne, qui se trouvait à
bord du Mavi Marmara, dormait au moment du début du
raid. Il a raconté qu’il s’est précipité sur le pont
immédiatement après que les tirs l’eurent réveillé, et
qu’il a découvert ses amis gisant dans une mare de sang.
Il a dit que les soldats ont menacé de le tuer s’il
tentait de leur porter secours. « Ils haïssent les
gens ; tout ce qu’ils voulaient, c’était répandre un
maximum de sang musulman », a-t-il dit. Il a également
affirmé que la nourriture donnée aux prisonniers était
empoisonnée.
Recai Kaya, représentant de
l’Association Enderun, a dit qu’un des militants du Mavi
Marmara a été descendu par un soldat israélien au moment
où les militants rendaient un des soldats israéliens
blessés à l’armée assaillante. .M Kaya a indiqué qu’il a
reçu un coup de crosse tandis qu’il tentait d’aider un
homme âgé qui ne parvenait pas à rajuster son pantalon
après être allé aux toilettes parce qu’il était menotté.
« Ce pauvre homme était dans un tel désarroi », a-t-il
expliqué.
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Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier
Le dossier la flottille de la Liberté
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