Le rapporteur spécial des Nations
Unies pour les Droits de l’Homme (Droits Humains), Richard Falk,
n’a pas eu à forcer le trait dans son rapport publié cette
semaine. En rendant compte de ce qui se passe aujourd’hui à Gaza
et en Cisjordanie, il conclut que le gouvernement israélien
viole les Conventions de Genève et soumet Gaza a un état de
siège effectif et terrible. Les checkpoints et les interventions
sécuritaires se multiplient en Cisjordanie alors que le nombre
d’autorisations de construire octroyées aux colonies de
peuplement s’est multiplié par trois depuis les « accords »
d’Annapolis qui stipulaient pourtant qu’il fallait que
l’expansion de ces dernières cesse.
Plus de 800 morts à Gaza dont une
centaine d’enfants, des exécutions ciblées, et sommaires, un
blocus qui affame une population entière…après que les autorités
israéliennes aient « promis » de lever le siège, de permettre
l’assistance humanitaire et de mettre un terme à la politique de
peuplement. Qu’y a-t-il ne nouveau au fond ? Rien, toujours les
mêmes mensonges, toujours la même hypocrisie, toujours la même
stratégie : gagner du temps, tromper les instances
internationales et l’opinion publique, opprimer un peuple pour
le forcer à l’étouffement, à l’abandon et enfin à la reddition.
La stratégie israélienne a
partiellement réussi sur un point ce faisant. Transformer la
question palestinienne en question « humanitaire ». Il faudrait
donc « assister » le peuple affamé (dont la situation n’aurait
pour cause que ses « dirigeants extrémistes et terroristes »),
lui offrir le pain, le maintenir en état de survie. Les
inondations d’hier confortent cette idée qu’il s’agirait, pour
les Palestiniens, de se voir offrir une « compassion
internationale » pour un peuple faisant face à « une catastrophe
humanitaire » multiforme.
Quel mensonge. Quelle hypocrisie...
qui permet, au demeurant, de faire croire que sur le plan
politique, on aurait affaire à deux adversaires également
responsables, également coupables. Le souci « humanitaire »
légitime permet ainsi une neutralité politique illégitime, et
surtout lâche de la part de la communauté internationale. Car
enfin l’oppression continue, la mort des innocents, le déni de
droits, les exécutions, les humiliations…l’occupation au jour le
jour de la Cisjordanie et le siège féroce et inhumain de Gaza.
Et pourtant, la stratégie globale est vouée à
l’échec. Le peuple palestinien ne plie pas, ne disparaît pas et
les consciences qui s’éveillent se répandent à travers le monde.
73%¨des Européens soutenaient Israël au début des années
soixante-dix… 67% soutiennent désormais les Palestiniens. Une
inversion. On ne peut pas mentir indéfiniment. L’Histoire parle
et parlera. Sur le terrain, la politique israélienne est en
train de mettre un terme, dans les faits, à une possible
solution de deux Etats. Bientôt, il faudra regarder la réalité
en face, celle qu’un grand nombre parmi nous a défendue depuis
tant d’années : un Etat, un Etat de droit, avec une citoyenneté
égalitaire pour tous, juifs, chrétiens, musulmans ou autres et
la vraie transparence démographique et démocratique…
Pour l’heure, les voix dans l’Histoire
doivent rappeler le sens de l’Histoire et de la dignité des
femmes, des hommes et des enfants. La défense des droits de la
Palestine et des Palestiniens est un impératif moral, un ordre
de la conscience, une condition de la dignité. Notre engagement
et notre soutien, dans nos cœurs et nos esprits, ne doivent pas
se traduire comme des actes de charité mais des revendications
de justice. Il n’est pas question de s’agenouiller pour
réconforter le mendiant, ses besoins et ses larmes mais de se
lever pour confronter politiquement l’oppresseur, ses mensonges
et ses armes.
Samedi 1er
Novembre 2008
Rencontre à
Paris avec "Génération Palestine "
Pour les
informations voir l’agenda sur le site