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El Watan
Elections
législatives israéliennes:
En avant pour la guerre
T. Hocine
Photos Times online
Jeudi 12 février 2009
Les Palestiniens ont dit tout ce qu’ils pensaient des élections
législatives en Israël. Ils ne se sont pas trompés, laissant
tout de même à leurs supputations tous ceux qui se persuadaient
qu’une différence était possible entre les formations politiques
en lice.
En tout état de cause, l’électorat israélien, certainement
le plus conditionné de la planète, a fait son choix. Par
réflexe, dira-t-on, un réflexe inculqué au plus profond d’une
population par ses propres dirigeants et idéologues. Ce même
électorat a été jusqu’à rendre un immense service à l’opinion
internationale en balayant de la scène le Parti travailliste
tiraillé entre une volonté de rester au pouvoir et celle de
montrer au monde une image différente. L’exercice est inutile,
quand ce parti a comme dirigeants Shimon Peres, connu pour être
l’architecte de la colonisation israélienne, et Ehud Barak, qui
croyait pouvoir mettre fin à l’intifadha palestinienne en
brisant le bras des lanceurs de pierres. Les Israéliens ont donc
choisi ceux qui tiennent le discours le plus cohérent à l’égard
des Palestiniens, c’est-à-dire la guerre et rien d’autre.
En termes de chiffres, le Kadima de Tzipi Livni devance d’un
siège le Likoud de Benjamin Netanyahu qui dispose, toutefois,
d’un nombre d’alliés potentiels plus nombreux pour former le
prochain gouvernement. Selon les résultats finaux, le Kadima
(centre-droit) a obtenu 28 sièges (contre 29 dans le parlement
sortant), le Likoud (droite) 27 (contre 12), la formation
d’extrême droite Israël Beiteinou 15 (11), le Parti travailliste
(gauche) 13 (19), le parti ultra-orthodoxe Shass 11 (12).
Ce décompte ne comprend pas le vote de quelque 175 000
soldats dont le dépouillement ne devrait s’achever que jeudi.
Selon les commentateurs, ces votes, qui représentent entre cinq
et six mandats, ne devraient affecter que marginalement les
résultats du scrutin. Avec le soutien de l’extrême droite et des
formations religieuses, M. Netanyahu apparaît en meilleure
position pour former une coalition gouvernementale, sur la base
d’une majorité de 65 députés sur 120.
Mme Livni ne dispose que du soutien théorique de 55 députés.
Ce total comprend, en effet, les 11 élus des partis arabes avec
lesquels Mme Livni se refuse à nouer une alliance pour former
une coalition. Les deux candidats au pouvoir ont crié victoire
mardi soir. Avec ce score très serré entre le Likoud et le
Kadima, Israël Beiteinou d’Avigdor Lieberman se retrouve dans
une position de « faiseur de roi » puisque sans son appui,
aucune coalition n’est concevable. « Nous avons toujours voulu
un gouvernement national, un gouvernement de droite et j’espère
que nous y parviendrons », s’est félicité M. Lieberman.
Il a exigé du futur gouvernement qu’il « mette à bas le
Hamas » qui contrôle la bande de Ghaza, et qu’il rejette toute
négociation et toute trêve avec ce mouvement palestinien. Ce
discours a été interprété par des analystes comme un appui à
M. Netanyahu, bien que M. Lieberman ait déclaré qu’il « ne
prendrait aucune décision » à ce stade. Devant la montée des
va-t-en guerre et le discours plus qu’explicite de l’électorat
israélien, le négociateur palestinien Saëb Erakat a déclaré
craindre une « paralysie » du processus de paix, alors que le
Hamas a estimé que les Israéliens avaient voté pour les
dirigeants « les plus belliqueux », ou encore que les
Israéliens, habitués à la gestion par le vide, vont provoquer
une crise politique afin de ne prendre aucun engagement, surtout
que le président américain a annoncé son intention de relancer
le processus de paix au proche-orient et que pour cela, il a
chargé l’ancien médiateur américain, George Mitchell, de
reprendre sa mission, ce qui a été fait à la fin du mois
dernier. Le ton est ainsi donné et le signal est dangereux.
Extrêmement dangereux.
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