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El Watan
Présence
militaire US en Irak : Baghdad brouille les pistes
T. Hocine
9 juillet 2008 Les échéances semblent se précipiter
en ce qui concerne l’avenir des relations irako-américaines.
Celles-ci étaient déjà entrevues sous l’angle d’un trop
fort rapprochement, un euphémisme pour exprimer le maintien de la
présence US dans ce pays. En d’autres termes, la création de
bases en Irak, même si cela semble mécontenter nombre
d’Irakiens et certains de leurs voisins, l’Iran principalement.
C’est en cela que s’est ouvert un dialogue entre les deux
parties tendant à cerner et déterminer la future présence américaine
ainsi que son statut. Les discussions paraissent emprunter un
chemin chaotique, en raison de la levée de boucliers que cela a
suscitée, mais cela ne semble pas le cas, puisqu’avec cette
fois, un autre débat, comme le laisse supposer l’intervention
du Premier ministre irakien. Nouri Al Maliki, a en effet indiqué,
lundi dernier, avoir demandé aux Etats-Unis de fournir un
calendrier de retrait de leurs troupes en Irak, mais la
Maison-Blanche assure ne pas négocier de date fixe, auquel le président
Bush s’est toujours dit opposé. L’administration américaine
n’a toutefois pas exclu lundi qu’une notion de durée de
l’engagement des troupes américaines figure dans un accord avec
le gouvernement irakien. « L’idée est d’arriver à un mémorandum
d’accord sur le retrait des troupes (américaines) ou d’établir
un calendrier de ce retrait », a déclaré dans un communiqué
M. Maliki, alors que Baghdad et Washington négocient un
accord sur la présence américaine à long terme. C’est la
première fois que le chef du gouvernement irakien évoque un
calendrier de retrait. Ce qui va dans le sens de la revendication
notamment du mouvement d’opposition chiite de Moqtada Sadr, bête
noire de Washington, et celui-ci a annoncé qu’il soutenait le
gouvernement irakien dans cette démarche.
« Nous encourageons tout progrès concernant le retrait
des forces américaines d’Irak », a déclaré le
porte-parole du mouvement, Salah Al Obeïdi. La Maison-Blanche a
assuré, lundi, que les Etats-Unis ne négociaient pas avec
l’Irak de calendrier de retrait des troupes américaines.
Cependant, M. Stanzel a distingué entre des « dates
fermes », auxquelles les soldats américains seraient tenus
de quitter le pays et la notion de durée de leur engagement en
Irak. « Il est important de comprendre qu’il ne s’agit
pas de discussions sur la date ferme d’un retrait », a dit
M. Stanzel. Mais, « quand vous trouvez un accord, cela
ne veut pas dire que vous ne vous entendiez pas sur une certaine
notion de durée », a-t-il dit. M. Stanzel s’est gardé
de réaffirmer explicitement l’opposition constante du président
George W. Bush à tout calendrier de retrait, dans le souci
apparent de ne pas paraître contredire le Premier ministre
irakien. M. Bush s’est pourtant constamment opposé à un
tel calendrier, disant vouloir adapter la tactique aux
circonstances et refusant de lier les mains de ses généraux,
mais tout en assurant qu’il respecterait la souveraineté
irakienne. Ses adversaires démocrates, majoritaires au Congrès
américain, ont tenté, en vain, de lui imposer ce calendrier
depuis 18 mois. La question du retrait d’Irak est un des enjeux
majeurs de la présidentielle américaine de novembre. L’accord
de sécurité Irak/Etats-Unis doit porter sur la présence éventuelle
de troupes américaines, le nombre de bases que les Etats-Unis
pourraient conserver dans le pays, le droit de l’armée américaine
à détenir des civils irakiens, et l’immunité dont bénéficient,
pour l’instant, les militaires américains. Un point litigieux
semble avoir été réglé la semaine dernière, après que le
chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a affirmé que
les Etats-Unis avaient renoncé à l’immunité pour les
compagnies privées de sécurité, dont des dizaines de milliers
d’agents opèrent en Irak.
Selon le ministre, au cas où les pourparlers échoueraient ou
que l’accord ne serait pas signé avant fin juillet, Baghdad et
Washington envisagent deux autres options : un accord bilatéral
de remplacement, soit une extension du mandat de l’ONU. Cette
dernière perspective semble plus intéressante, en ce sens
qu’elle donne du répit aussi bien aux militaires US
qu’irakiens qui refusent toute précipitation, préférant une
occupation progressive du terrain et leur substitution tout aussi
échelonnée. Sinon, tout serait à refaire.
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Publié le 9 juillet 2008.
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