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El Watan
Les engagements de
Barack Obama :
La question palestinienne élément moteur
T. Hocine
Photo El Watan
Dimanche 10 mai 2009
Pour le moment, ce sont de simples discours liés, il est
vrai, à des engagements électoraux. Et en ce sens, le président
américain donne la nette impression de vouloir les concrétiser.
C’est-à- dire tenir ses promesses. Et là, il s’agit de tourner
une page de l’histoire des Etats-Unis avec au moins deux guerres
(Afghanistan et Irak) qu’ils sont sûrs de ne pas remporter.
Pour Barack Obama, il s’agit surtout de ne pas les perdre.
C’est pourquoi, et là les analystes sont unanimes, le nouveau
président américain s’est mis au travail dès les premiers jours
de son mandat. Il a décidé de secouer le cocotier, pour ne
prendre en considération que le seul intérêt des Etats-Unis
quitte à froisser certaines attitudes, voire même revoir
certaines considérations. Barack Obama se prépare donc à un
nouveau voyage le mois prochain, et il entend cette fois
adresser un message fort au monde musulman, ne se suffisant
visiblement pas des propos tenus dans la capitale turque et sa
grande métropole Istanbul au mois d’avril dernier. Il a choisi
l’Egypte pour tenir une grande promesse de campagne et offrir
solennellement la réconciliation au monde musulman dans un
discours qu’il prononcera à son adresse le 4 juin. La décision
quant à l’endroit précis où M. Obama s’exprimera n’est toujours
pas arrêtée, a dit le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert
Gibbs. Mais il a signifié qu’il s’agissait pour M. Obama
d’honorer la promesse de réparer les relations entre les
Etats-Unis et le monde musulman après les crispations causées
par l’invasion de l’Irak ou les méthodes de la « guerre mondiale
contre le terrorisme » menée par l’ancien président George W.
Bush. Ce discours, très attendu, s’inscrit dans « l’effort
continu mené par ce président et cette administration pour
démontrer que nous pouvons travailler ensemble à la sécurité et
au bien-être futur des enfants de ce pays (les Etats-Unis) et du
monde musulman en leur offrant espoir et prospérité », a déclaré
M. Gibbs. Il a souligné que M. Obama n’adresserait pas seulement
son message au monde arabe, mais à la totalité du monde
musulman, et il a cité en exemple l’Indonésie, où le président
américain a passé une partie de son enfance et qui est le plus
grand pays musulman au monde par la population.
Avant même son investiture le 20 janvier, M. Obama, un
chrétien dont une partie non négligeable d’Américains croit
qu’il est musulman, a fait vœu de restaurer l’image des
Etats-Unis dans le monde et en particulier dans le monde
musulman. Dans son discours d’investiture, il a offert à ce
dernier une « nouvelle approche fondée sur l’intérêt et le
respect mutuels ». « Ce que nous allons offrir au monde musulman
dans son acception la plus large, c’est la main de l’amitié »,
avait-il dit quelques jours après dans un de ses tout premiers
entretiens télévisés, accordé à la chaîne Al Arabiya. La
décision quasi immédiate de fermer le camp de Guantanamo relève
de cet effort, selon la Maison-Blanche. Voulant rompre avec son
prédécesseur accusé de s’être soucié tardivement du conflit
israélo-palestinien, M. Obama s’est employé à relancer un
processus enlisé. Il restait encore au président américain à
tenir sa promesse de campagne : parler directement au monde
musulman depuis un « forum islamique majeur » au cours des 100
premiers jours de sa présidence. Il aurait parfaitement tenu
parole s’il l’avait fait avant le 29 avril. Il a retenu une
attention toute particulière en prononçant un discours le 6
avril devant le parlement turc. Il a assuré alors que les
Etats-Unis « ne sont pas et ne seront jamais en guerre contre
l’islam ». Mais la Maison-Blanche reconnaissait elle-même qu’il
ne s’agissait pas là du grand discours promis à l’attention du
monde musulman. M. Obama a donc choisi l’allié égyptien, grand
bénéficiaire de l’aide américaine dans la région et l’un des
deux seuls pays arabes (avec la Jordanie) à avoir signé un
accord de paix avec Israël. Le fait marquant de ce discours,
c’est la conjoncture dans laquelle il intervient. Et là, il
s’agira du premier sommet tripartite
palestino-israélo-américain, le 26 mai à la Maison-Blanche, lors
duquel est attendu au moins un signal fort. Cela aiderait
beaucoup M. Obama dans son approche avec le monde musulman qu’il
sait sensible à la question palestinienne. Son envoyé spécial,
George Mitchell, a, déjà pour cela, déblayé le terrain, et lui
ainsi que ses principaux collaborateurs ont tenu à dire ce
qu’ils en pensaient, ou plus précisément à quelle approche ils
donnaient leur préférence.
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