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Opinion

La Syrie et la dignité arabe
Soraya Hélou


Bachar Al-Assad - Photo: Sana

Jeudi 31 mars 2011

C’est un président en phase avec son peuple, fort des manifestations d’appui gigantesques de la veille qui s’est adressé mercredi devant les membres du Parlement. Contrairement à ce qui était prévu, Bachar Assad n’a pas prononcé un long discours se contentant de donner les grandes lignes de la période à venir et qui ne sont pas très différentes de celles qui les ont précédées. Connaissant mieux que personne les aspirations de son peuple, le président Assad a compris que celui-ci tenait avant tout à sa dignité. C’est pourquoi il lui a assuré qu’il continue à être attaché aux constantes de la politique syrienne et qu’il ne cède pas au chantage ni aux pressions. Exactement comme il l’a fait depuis 2004 face à la vaste conspiration américano-israélienne ourdie contre la Syrie. Il a aussi rappelé que depuis son accession au pouvoir en juin 2000, il a voulu réaliser des réformes, conscient que certaines dispositions anciennes sont révolues. Mais il a dû ralentir voire arrêter le processus car en raison des changements dans le monde après le 11 septembre 2001, ses priorités ont changé. Il fallait d’abord se consacrer à la survie de la Syrie face aux conspirations. Selon le président Assad, ce qui se passe aujourd’hui est aussi en partie un nouvel épisode de la même conspiration. Certes, les revendications de réformes sont justifiées, mais les actes de vandalisme et l’incitation confessionnelle et les actes de violence ne le sont pas. Les ennemis de la Syrie continuent donc à vouloir la plonger dans le chaos et certains viennent de pays très proches, d’autres de pays plus éloignés.
C’est donc un mélange de fermeté et de détermination à aller de l’avant dans la réforme qu’a exprimé le président syrien, longuement ovationné par les députés, toutes catégories confondues. Il a aussi conclu son discours en rappelant qu’il reste au service de son pays et il est clair, à voir les images populaires hors de l’enceinte du Parlement, qu’il jouit d’une grande popularité auprès de son peuple.
Toutefois, ces images ne retiennent pas l’attention de la communauté internationale et de certains médias occidentaux et arabes. A peine le discours achevé, les commentateurs ont commencé à affirmer qu’il est décevant, allant même jusqu’à dire que Bachar Assad n’a pas entendu la voix de son peuple et qu’il n’a rien compris à ce qui se passe. Le département d’Etat américain et le quai d’Orsay en France ont suivi le mouvement, parlant de discours décevant. Mais décevant pour qui?
Le peuple, lui, avait l’air satisfait, voire soulagé. Seuls ceux qui espéraient voir un président affaibli, ne contrôlant plus les rênes du pays et sollicitant l’aide de l’Occident sont déçus. Les autres, les amis sincères de la Syrie voient au contraire dans ce discours la preuve que le régime syrien a réussi à surmonter la conspiration et qu’il ira désormais à son propre rythme sur la voie de la réforme et de l’ouverture. Le président syrien a d’ailleurs expliqué que s’il annonçait des réformes précises accélérées, il se comporterait comme certains dirigeants arabes qui, acculés, croient encore pouvoir sauver ce qui est définitivement perdu.  Pour la Syrie, ce n’est donc pas trop tard. Le président jouit de l’appui d’une grande partie de la population. Il y a certes des mécontents, mais ils restent minoritaires. Preuve en est qu’ils n’ont pas réussi à mobiliser la population pour l’entraîner dans des manifestations impressionnantes comme ce fut le cas dans d’autres pays arabes. Selon un analyste, les opposants syriens ont raté « le momentum ». Maintenant, le régime et aussi la population ont compris l’ampleur de la conspiration ourdie contre eux et se ressoudent comme ils l’ont fait précédemment en période de crise. Désormais, la tâche du président sera plus facile. Certes, les défis de la réforme sont immenses, mais le plus grave était de parvenir à déjouer le complot et à en dévoiler les dessous. C’est désormais chose faite. Pour le reste, des projets sont actuellement à l’étude et le prochain gouvernement devrait accélérer le processus. Une fois de plus, la Syrie montre qu’elle n’est ni l’Egypte, ni la Libye, ni le Yémen, un pays qui a ses propres particularités et qui tient avant tout à la dignité arabe. Une fois de plus aussi, les américains et leurs alliés dans les chambres noires disséminées un peu partout dans la région, ont montré qu’ils ne comprenaient rien à l’âme arabe. 

Article publié sur Résistance islamique au Liban

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Source : Fadwa Nassar


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