Il a fallu une
attaque à la grenade contre une épicerie
casher à Paris, le 19 septembre dernier
pour que la France prenne soudain
conscience du danger du radicalisme
islamique. Les enquêtes ont ainsi mené à
la découverte d’une cellule islamiste
qui aurait des ramifications en Seine et
Marne (près de Paris), au sud (Cannes)
et à l’est du pays (Strasbourg). Hier,
le procureur de Paris a déféré devant le
juge d’instruction 7 des 12 personnes
interpellées après la découverte de
dépôts de matériel pour la fabrication
d’engins explosifs. Le plus étonnant est
que d’entre elles comptaient se rendre
en Syrie pour accomplir leur devoir de «
combattants de l’islam ». Ce n’est
d’ailleurs pas tellement cela qui
dérange les autorités françaises, mais
le fait que ces jihadistes préparaient
un attentat sur le territoire français.
Brusquement, la France qui se croyait à
l’abri, découvre le danger islamiste
qu’elle a avec beaucoup de légèreté
refusé de voir en Syrie.
La découverte de cette « cellule
terroriste d’une dangerosité extrême »,
selon les termes du procureur de Paris
François Molins, coïncide avec une
déclaration de l’ancien chef des
renseignements français Yves Bonnet dans
laquelle il a affirmé que le Qatar et
l’Arabie saoudite sont en train de
financer le radicalisme en France. Quand
on pense que le Qatar et l’Arabie
saoudite sont aussi les principaux
bailleurs de fonds des jihadistes de
Syrie, alors que le Qatar est le
principal promoteur de l’idée de donner
le pouvoir dans le monde arabe aux
Frères musulmans, on comprend mieux à
quel point la France joue aujourd’hui
avec le feu. D’autant que le Qatar a à
plusieurs reprises proposé aux autorités
françaises d’investir dans les banlieues
des villes françaises à majorité arabe
et musulmane. La crise financière qui
secoue actuellement l’Europe favorise
certes les investissements étrangers et
arabes en particulier en France. Mais
dans un contexte aussi explosif, ces
investissements pourraient s’avérer
dangereux pour la stabilité même de la
France. C’est la raison pour laquelle un
soudain réveil se fait en France et une
commission parlementaire a été chargée
d’enquêter sur les investissements du
Qatar, de l’Arabie saoudite et d’autres
pays arabo-musulmans en France. L’achat
par le Qatar du club de foot symbolique
Paris Saint Germain avait déjà été
accueilli par certains milieux avec des
grincements de dents. Maintenant c’est
la France dans sa totalité qui laisse
percer son inquiétude. Elle découvre
soudain que flirter avec le radicalisme,
même si les problèmes financiers sont
multiples est une arme à double
tranchant. Tout comme le fait de laisser
les médias critiquer les symboles
religieux musulmans. Le feu syrien
alimenté par la France et l’Occident en
général est en train de s’étendre à ses
banlieues et la confrontation ne se
limite plus géographiquement au monde
arabe, plus précisément à la Libye et la
Syrie entre autres. Il risque
d’enflammer l’Europe qui n’a cessé de
pratiquer la politique des deux poids
deux mesures avec les Juifs et les
musulmans.
Bref, le contexte est devenu explosif
pour le monde entier et la politique
aventuriste des Occidentaux qui
croyaient pouvoir envoyer les jihadistes
en Syrie et préserver le calme chez eux
est en train de montrer ses limites. On
ne joue pas impunément avec la stabilité
de pays comme la Syrie et l’argent s’il
n’a pas d’odeur a au moins une identité
et un objectif. Il va falloir désormais
y penser à deux fois avant d’accepter
des investissements arabo-musulmans. La
France est le premier pays européen à en
faire l’amère expérience. Le laisser
aller et la politique de l’autruche n’y
changeront rien. Ce qu’il faut c’est une
conscience efficace des dangers réels et
une action en conséquence. Aujourd’hui,
la justice française a décidé de réagir.
Mais quand on pense que les prisons
constituent aussi un environnement
favorable au radicalisme musulman, on se
pose de nouvelles questions…