Manipulation
de l’opinion par les relais d’Israël
Des journalistes contribuent à légitimer
les massacres d’enfants palestiniens par Tsahal
Silvia Cattori
Sarah, Mahmoud, Yehya Abu
Ghazal, assassinés délibérément
8 septembre 2007
Notre monde est
en plein ensauvagement. Chaque jour nous apporte des images
atroces d’enfants et d’adultes découpés en morceaux, brûlés,
déchiquetés par ces armes de guerres terrifiantes utilisées en
Irak, en Afghanistan, en Palestine. Ces images d’enfants
baignant dans leur sang, amputés, gémissant sur des lits d’hôpitaux
qui n’ont pas de quoi les soigner, nul ne peut les accepter. Et
pourtant, nombre de correspondants étrangers présents sur le
terrain semblent n’avoir aucun mal à accepter ces images. Ils
n’en parlent quasiment pas. Du reste, quand ils en parlent, nos
sociétés « civilisées » semblent s’en accommoder.
Le 29 août 2007, un tank israélien
a sauvagement tué trois enfants, âgés de 9, 10, et 12 ans, en
lançant délibérément un missile sur eux. [1]
Ce nouveau meurtre d’enfants n’a bien sûr pas été relayé
par les médias dominants.
Pour ces médias, tout comme pour
l’armée qui s’autoproclame « la plus
morale du monde », ces enfants massacrés semblent faire
partie de la routine.
Tous les jours Israël tue ou
blesse gravement des enfants palestiniens avec des armes de
guerre. Cela est bouleversant. Nous restons atterrés devant ces
massacres d’innocents et nous sommes de plus en révoltés par
le silence et la complicité de nos gouvernants.
Egalement révoltante est
l’attitude de ceux qui, dans leur soutien inconditionnel à Israël,
s’emploient à dépeindre les Arabes comme de dangereux
fanatiques pour empêcher l’opinion de s’attendrir sur eux, et
à les présenter comme responsables de ce qui leur arrive. Face
à cette situation, nous ne pouvons rester sans réagir. Car cela
revient à laisser le champ libre aux imposteurs qui, dans chaque
pays, s’emploient à dénaturer les faits pour couvrir les
crimes d’Israël.
Comme nous l’avons vu par le
passé avec Alain Finkielkraut, lors de l’assassinat de Mohamed
Al-Dura, 12 ans, [2]
et comme on le voit avec Stephanie Zenati, [3]
lors de l’assassinat passé inaperçu de Sarah, Mahmoud, Yehya
Abu Ghazal, que nous analysons ici.
Rappel des faits. Le 29 août deux
frères Mahmoud, Yehya Abu Ghazal et leur cousine Sarah, jouaient
à proximité de leur pauvre maison, au nord de la bande de Gaza,
quand des soldats, cachés à l’intérieur de leurs chars, ont délibérément
tiré sur eux au canon.
Comme à l’accoutumée, pour
couper court à toute accusation, et faire croire qu’ils n’étaient
concernés en rien, des officiers israéliens ont menti en disant
qu’ils avaient "tiré sur des lanceurs de
roquettes qui visaient Israel", et qu’il n’était
"pas exclu que, cette fois encore, les
enfants aient été touchés par l’explosion de Qassams
(roquettes artisanales) palestiniennes"
La mère de la fillette, et la mère
des deux garçons, dont le père est détenu dans une prison israélienne
depuis septembre 2006, sont catégoriques ! Aucune roquette
n’avait été tirée durant les neuf derniers mois depuis ce
secteur désertique où Israël a tout rasé, et il n’y avait
pas de tireurs de roquettes dans toute cette zone.
Voici de quelle scandaleuse manière
Stephanie Zenati relate ce massacre d’enfants : «
La semaine dernière, deux enfants palestiniens sont morts sous
les tirs de Tsahal. On en compte trois de plus cette semaine.
C’est sans hésitation que contre quelques shekels, les
organisations terroristes palestiniennes exposent des enfants aux
ripostes israéliennes »
Stéphanie Zenati reprend donc à
son compte la propagande de l’armée israélienne qui comme on
le sait fait toujours porter aux victimes palestiniennes la
responsabilité de ses crimes. Celle-ci rapporte « qu’un
groupe de cinq terroristes ayant orienté leurs lance-roquettes en
direction d’Israël, a été identifié », et que « Jérusalem
a explicitement accusé les organisations terroristes « de
faire un usage cynique des enfants. Il n’y a lieu de s’en
prendre qu’à ces commanditaires »
A noter que, par son titre,
l’article reconnaît une chose qu’Israël ne pouvait contester
« Trois enfants palestiniens tués par
Tsahal ». C’est toute l’habileté de la propagande :
jouer sur le vrai, l’origine du crime, pour ensuite faire passer
le faux : innocenter les criminels.
Stephanie Zenati peut toujours
aligner ses contre vérités et laisser entendre que l’armée
israélienne a le droit de se défendre. Elle ne peut ignorer que
l’armée israélienne n’est pas du tout une armée défensive
mais bien une armée offensive, une armée de colonisateurs, créée
en 1948, non pas pour combattre une autre armée, mais pour
combattre un peuple désarmé, pour le terroriser et le chasser
afin de pouvoir s’installer sur sa terre.
Ces enfants sont aimés de leurs
parents. Il est scandaleux de vouloir faire croire que les
Palestiniens s’en servent pour attirer « volontairement
les soldats dans les zones d’habitation de façon à ce que les
civils soient atteints, et que la légitimité israélienne de se
défendre soit prise en défaut ". Ces enfants sont
victimes, comme leurs parents, d’une armée offensive,
extraordinairement brutale, qui après les avoir chassé de leurs
foyers en 1948, veut aujourd’hui les chasser des lieux où elle
les a parqués.
C’est ainsi que, depuis fin
2000, des unités terroristes de l’armée israélienne ont délibérément
tué plus de 1’000 enfants palestiniens dans ces morceaux de
territoires qu’Israël leur a laissés et qu’il a totalement dévastés.
A côté de cela les soldats de l’armée israélienne ont blessé
plus de 20’000 enfants, dont un grand nombre sont invalides à
vie. Sthéphanie Zenati, ne peut pas ignorer ces données. Elle ne
peut ignorer que les soldats d’Israël ont l’ordre de tuer des
enfants comme l’avait avoué le colonel de l’armée de
l’air, Yiftah Sepctor, en octobre 2003. [4]
En contribuant, pour tenter de préserver
l’image d’Israël, à faire porter aux victimes palestiniennes
la responsabilité des crimes commis par Tsahal, Sthéphanie
Zenati participe à l’épuration ethnique programmée et sans
cesse pratiquée par les colons juifs qui sont allés
s’installer sur des terres volées aux Palestiniens. C’est une
attitude moralement inacceptable.
Quand on songe que, tous les
jours, des personnes et des organisations juives demandent que
l’on reconnaisse les victimes juives du nazisme, bien que cette
reconnaissance soit acquise, et que, dans le même temps, ces mêmes
personnes et organisations refusent de reconnaître le statut de
victimes aux Palestiniens persécutés par l’Etat d’Israël,
on peut s’interroger sur leur sincérité et leur véritables
intentions, quand ils prétendent parler aux noms des victimes
juives.
[1]
http://www.ism-suisse.org/news/article.php ?id=7412&type=temoignage&lesujet=Enfants
http://electronicintifada.net/v2/article8978.shtml
[2]
Alain Fikielkraut n’a jamais cessé de prétendre que
l’attribution de l’exécution de l’enfant aux soldats irsaéliens,
est un « mensonge délibéré »
[3]
http://www.guysen.com/articles.php ?sid=6098
Des organes de désiformation en faveur de l’Etat d’apartheid
d’Israël, comme guysen.com, sont nombreux. Voir par exemple :
www.debriefing.org, www.menapress.com, www.desinfos.com,
www.primo-europe.org, www.upjf.org, www.cidinfo.org, www.memri.org
[4]
Rapporté en octobre 2003 par IPC
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