Opinion
Deux alliances paralysées au
Proche-Orient ensanglanté
L'engagement du Partisan
Robert
Bibeau
Robert
Bibeau
Mercredi 5 juin
2013 La loi
d’airain des « collabos »
Après 65 années de
commémorations de la
Nakba
(1948-2013), où en est la cause
palestinienne? Nombreux sont ceux qui
ont cru, après le lent déclin de
l’OLP-Fatah-Autorité,
que le
Hamas
représentait l’alternative militante
révolutionnaire et populaire; mais voilà
que le
Hamas
autant que le
FPLP
pataugent dans le marigot, tanguant
tantôt du côté de
l’Alliance Atlantique
États-Unis-Israël-OTAN; tantôt du côté
de
l’Alliance eurasiatique
Russie-Syrie-Iran (avec la Chine en
ombre chinoise lointaine).
Que ce soit
l’occupation de la Palestine historique
et la lente asphyxie du peuple
palestinien sous embargo génocidaire de
la « communauté internationale
occidentale » que la Chine tolère, que
ce soit l’assaut contre le gouvernement
Kadhafi en Libye, que ce soit la mise au
pas de l’énergumène au Yémen; que ce
soit le bombardement de la Somalie ou la
partition du Soudan, que ce soit encore
la récupération des « Printemps arabes »
– montés en puissance puis fourvoyés
parce que sans organisation
révolutionnaire pour les dirigées, ou
que ce soit enfin l’actuelle guerre de
l’OTAN-Qatar-Arabie contre le
gouvernement syrien légitime, chacune de
ces agressions sur différents fronts
s’est déroulé dans un même contexte
géostratégique.
Chacun des sursauts
de résistance observés dans ce contexte
a été surtout le fait de la petite
bourgeoisie et de la bourgeoisie
compradore autochtone, les inscrivant
tout compte fait dans une dynamique de
soumission au profit d’un camp ou de
l’autre et donc jamais à l’avantage des
populations arabes laborieuses.
Dans tout ce fatras,
le prolétariat ne s’est pas encore
exprimé à travers ses organisations de
classe. En cela, le cas palestinien et
le contexte arabe en général sont
similaires à ce que l’on constate
partout dans le monde occidental.
Partout les travailleurs sont sans voie
et n’ont pas de voix.
La petite bourgeoisie
et la bourgeoisie compradore corrompue
qui dirigent les mouvements de
résistance sont des classes sociales
instables – hésitantes – inconsistantes
– frustrées et amers. La classe des
« bobos » s’active au service de la
grande bourgeoisie (arabe – israélienne
– américaine – européenne – canadienne –
russe – chinoise, etc.) sur qui elle
fonde tous ses espoirs de carrière et de
promotion sociale, alors qu’elle devrait
savoir que le salut ne vient jamais des
dieux de la peste. Trois principes
régissent l’action commandée à la petite
bourgeoisie aliénée :
A)
Toujours subordonner ses actions aux
intérêts des grands capitalistes
internationaux (en faveur d’une alliance
ou d’une autre – aux « bobos » nationaux
de choisir judicieusement – et de ne pas
se tromper comme Arafat et Saddam lors
de la guerre d’Irak; ou comme Kadhafi au
moment de la guerre de Libye. Il semble
que Bachar ait mieux réussi son pari).
B) Ne
jamais sacrifier les intérêts de leurs
maîtres à leurs intérêts d’affidés
prostrés – ou pire, aux intérêts des
ouvriers et des peuples opprimés. Les
atermoiements, la «démocratie
électoraliste» ne sont que des prétextes
d’estafettes, déblatérant des palabres
grandiloquentes pour duper les pèquenots
et les « bobos » humanistes des pays
occidentaux. Ce théâtre de l’illusion ne
doit jamais les tromper, ni servir à
soulever les ouvriers armés au risque de
se voir rejeter comme de mauvaises
courroies de transmission par les deux
alliances concertées.
C) Pour
ces services rendus au grand capital
monopoliste international d’une alliance
comme de l’autre, la classe des «bobos»
nationaux et celle de la bourgeoisie
compradore arabe asservie devront se
contenter des miettes qui leur seront
abandonnées par l’une ou par l’autre des
alliances antagonistes – s’il en reste
bien entendu (gestionnaire subalterne,
administrateurs gouvernementaux,
généraux en goguette, postes dans
l’Autorité sans autorité, commis
bancaires, marchands itinérants,
soupirants au gouvernement et autres
postes d’aspirants, etc.).
C’est ici que le bât
blesse – dans le contexte de la crise
économique systémique qui s’abat depuis
2007 sur le monde capitaliste tout
entier, les miettes sont de plus en plus
faméliques. Même Israël commence à se
demander si le jeu en vaut la chandelle
et s’interroge si son maître de
Washington aura encore une pitance à lui
servir après le grand krach boursier à
venir, aussi tôt que le Dow Jones aura
percé le plafond des 16 000 ou pire des
20 000 points mythiques et trompeurs, et
que l’économie impérialiste d’occident
s’effondrera inexorablement dans un
immense fracas.
Les deux
alliances se paralysent mutuellement
Le problème se
résume pour chacune de ces organisations
dans le monde arabe et sioniste (FPLP,
OLP-FATAH, djihadistes, bandes
d’assassins de grand chemin appelés
intégristes ou islamistes terroristes,
Al Qaïda au
Maghreb islamique,
Ansar Dine, Ansar
Asharia, Salafistes,
Takfirine Frères musulmans, HAMAS, Jihad
islamique ou groupuscules sionistes et
autres hystériques juifs, Likoud,
Travaillistes, etc.)
de choisir opportunément son camp.
La défaite annoncée
du camp de l’OTAN sur le front syrien
ensanglanté – combinée à l’impossibilité
pour le camp de la Russie-Syrie-Iran,
malgré sa victoire, d’exploiter cet
avantage pour se lancer à la conquête de
nouveaux territoires – entraine que les
deux camps belligérants se paralysent
mutuellement – l’un ne pouvant avancer
l’autre ne pouvant reculer, mais ne
sachant pas comment contre-attaquer. Que
peuvent-ils faire ? (1)
On imagine
aisément la difficulté des sous-fifres
sur le terrain palestinien.
À quelle alliance s’assujettir ?
À qui s’offrir et quel est le camp le
plus offrant ? Voilà pourquoi le
HAMAS
navigue à vue, tout comme le
FPLP,
tandis que le
Jihad islamiste
prend des postures radicales, pendant
que
l’OLP-Fatah-Autorité
ne peut que s’enfoncer dans la
duplicité. Difficile la vie de garde
chiourme, en ces temps de crise
systémique, quand vos maîtres ont de
moins en moins à vous offrir malgré
votre dévouement sans faillir ?
La donne a changé,
non pas la donne du mode de production
capitaliste, qui lui ne change en rien;
c’est la politique des pays soumis à la
tourmente économique qui change
rapidement et radicalement par ces
temps. L’empire américain se désagrège
après moins d’un siècle d’un règne
meurtrier et les Européens n’ont pas la
capacité de suppléer; la Russie pas
d’avantage – inquiète de ce qui se trame
entre Obama et les Talibans en
Afghanistan [http://www.voltairenet.org/article178653.html]
– seule la
Chine,
la superpuissance montante – celle qui
au XXIe siècle écrira une page
d’histoire – en serait capable, mais
elle préfère pour le moment la patience
au Levant; elle a d’autres chats à
fouetter; cependant, sachez-le, la Chine
ne laissera pas tomber l’Iran
dont elle convoite le gaz et le
carburant, ni à fortiori sa base arrière
syrienne. Ces temps-ci l’Afghanistan
préoccupe davantage la Chine que la
Palestine
– premier État de l’histoire sans
territoire – façon commode de renoncer à
récupérer son patrimoine foncier !
À Moscou récemment
Benjamin Netanyahou
a reçu confirmation de ses doutes;
Bachar Al Assad
demeurera en poste aussi longtemps que
son parrain moscovite le jugera
approprié, le vainqueur de la guerre au
Proche-Orient n’a pas à détrôner son
lieutenant – les missiles
S-300
ne sont pas à négocier, ils ont été
livrés et sont déjà installés; si vous
ne le croyez pas sionistes israéliens
retournez attaquer Damas et vous verrez
bien (2).
Pendant cette dégelée
sur le front armé, les polichinelles de
la Coalition de l’opposition syrienne
s’entre-déchirent pour savoir qui
prendra le contrôle de leur gouvernement
de perdition en exil, ce sont les
milliards de dollars du Qatar et de
l’Arabie Saoudite qui attirent ces
parasites (3). Que les comparses
palestiniens regardent bien – il y a là
comme une prémonition de ce qui les
menace s’ils oublient le peuple
Palestinien, le grand capital fini
toujours pas se débarrasser des
vauriens.
Le bouffon de
Jérusalem est revenu bredouille de
Moscou faire rapport à son patron –
Barack Obama
et au Pentagone (4). Que fera le
Saint-Empire étatsunien en déclin face à
cette rebuffade des mandarins de Pékin –
annoncée depuis le Kremlin, ce qui
embrouille bien des analystes
malandrins ? Je n’en sais trop rien…
Mais je sais qu’il faut se méfier du
tigre blessé… même d’un tigre en papier
et je sais aussi que l’Iran demeure
l’objectif de l’État criminel étatsunien
(5).
Comment le Partisan
sincère doit-il se positionner au milieu
de ce guêpier fort compliqué, au
Proche-Orient en général, et en
Palestine occupée en particulier ? Pour
le Partisan, il suffit d’éviter de se
lancer dans des salamalecs en faveur de
l’un ou de l’autre représentant de l’un
ou de l’autre camp, car le Partisan n’a
qu’un seul maître, et ce maître ne s’est
pas encore prononcé à travers ses
organisations de classe.
Cependant, ce camp,
celui des ouvriers arabes et des
ouvriers du monde entier, celui de tous
les peuples martyrs du Proche-Orient…a
toujours proclamé : « Non à la guerre
d’où qu’elle survient et peu importe qui
elle sert » – et « Oui à la résistance
armée à l’oppression et à l’occupation
génocidaire ». Voilà la position du
Partisan.
ROBERT BIBEAU
(1) [http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/05/25/les-discussions-au-sein-de-l-opposition-syrienne-en-exil-pietinent_3417292_3218.html
].
(2) [14.05.13
http://www.leconomistemaghrebin .com/2013/05/14/netanyahu-a-moscou-pour-dissuader-poutine-de-livrer-des-missiles-a-damas/]
(3) [http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-mali-le-qatar-finance-les-terroristes-d-al-qaida-au-maghreb-islamique-aqmi-et-du-mouvement-pour-118202453.html
].
(4)
[http://french.irib.ir /galeries/videos/item/257099-netanyahu-et-poutine-parlent-de-la-syrie-vid%C3%A9o].
(5) [http://www.alterinfo.net/LA-GUERRE-CONTRE-L-IRAN-AURA-LIEU_a90624.html
].
POUR UN COMPLÉMENT
D’INFORMATION
http://www.robertbibeau.ca/palestine.html
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