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Aujourd'hui le Maroc
Le blocage d'une trêve
Robert Assaraf
Le Général Omar Soleïman - Photo AFP
17 mars 2008 L'Egypte joue un rôle
très actif dans les négociations en vue de la conclusion d'une
trêve entre le Hamas et Israël. Une trêve qui est loin de faire
l'unanimité au sein de la classe dirigeante israélienne.
Depuis plusieurs jours, le chef des services spéciaux égyptiens,
le général Omar Soleïman, négocie tant avec des responsables du
Hamas et du Jihad islamique, qu'avec le conseiller politique d'Ehoud
Barak, le général Amos Gilad, la conclusion d'une trêve destinée
à ramener le calme à la frontière entre Israël et la seule bande
de Gaza.
Au début de la semaine, plusieurs journaux londoniens de langue
arabe et israéliens voyaient dans l'interruption quasitotale des
tirs de Kassams sur le Néguev occidental la preuve qu'un accord
avait été signé ou était sur le point de l'être.
Pour ces journaux, Omar Soleïman avait obtenu des Palestiniens
du Hamas l'arrêt des tirs et des Israéliens la cessation des
opérations militaires menées par leur armée dans la bande de
Gaza ainsi que la renonciation aux éliminations ciblées de
dirigeants du Hamas et du Jihad islamique.
Certes, le Premier ministre israélien Ehoud Olmert multipliait
les démentis mais de manière bien peu convaincante. Chacun se
souvenait qu'il avait usé de la même rhétorique à l'automne 2006
lors de la signature d'une tahadiyeh ( trêve) entre Israël et
les factions palestiniennes.
Ceux qui espéraient un retour au calme ont dû déchanter. Le 11
mars dans l’après-midi, une roquette Kassam tirée par le FDPLP
tombait dans les environs d’Ashkélon, localité où Ehoud Olmert
venait de se rendre en visite. Le lendemain, l’armée israélienne
menait une opération à Bethléem en Cisjordanie, tuant 4
militants du Jihad islamique dont le chef de la branche locale
Mohammed Shihadeh, responsable des relations entre la
Cisjordanie et le bureau syrien du Jihad islamique.
Dans le même temps, le ministre israélien de la Défense Ehoud
Barak opposait une fin de non-recevoir aux partisans de la
conclusion d’une trêve. Il affirmait que les opérations de
l’armée israélienne à Gaza se poursuivraient jusqu’à ce que le
Hamas «soit mis hors d’état de nuire». Se félicitant des
résultats obtenus par ses troupes, il usait d’un ton
churchillien pour proclamer que les habitants du Néguev
pourraient bientôt voir «si ce n’est la fin, du moins le début
de la fin» de leurs souffrances.
Dans la foulée, Ehoud Barak exprimait ses doutes quant aux
chances de réussite des pourparlers menés par le gouvernement
israélien avec l’Autorité palestinienne, une manière pour lui de
se dissocier de la politique suivie par Ehoud Olmert, partisan
d’une reprise rapide des discussions bilatérales avec les
Palestiniens comme le demandent, d’ailleurs, les Américains.
On comprend dès lors mieux que Mahmoud Abbas ait confié à
plusieurs journalistes qu’une «personnalité israélienne de très
haut rang sabotait délibérément le processus de paix».
Les observateurs israéliens y voient plutôt l’une des
manifestations de la farouche rivalité opposant Ehoud Olmert et
Ehoud Barak, «deux dirigeants à l’ego surdimensionné». Il n’en
demeure pas moins que ces divergences tombent au plus mauvais
moment pour le gouvernement israélien . Celui-ci est confronté à
la colère unanime de la communauté internationale contre la
reprise de la construction de logements pour les colons dans
certains quartiers de Jérusalem Est et dans plusieurs
implantations de Cisjordanie. Une politique désapprouvée, lors
d’une conférence à Harvard, par la ministre israélienne des
Affaires étrangères Tsippi Livni.
Les Etats-Unis se sont montré très fermes sur ce sujet et
certains estiment que le rapport que s’apprête à publier sur la
situation en Cisjordanie le médiateur américain, le général
William Fraser, pourrait contraindre Israël à tenir les
engagements auxquels il a souscrits lors de la Conférence de
paix d’Annapolis en novembre 2 007.
La tension ne diminue pas et l’instauration d’une trêve est peu
probable alors que des appels à la vengeance, après l’attentat
contre la yeshiva Merkaz Harav de Jérusalem, circulent dans les
milieux sionistes religieux. Certains observateurs croient
pouvoir prédire le déclenchement d’une «troisième Intifada» et
un analyste parle même d’un «été chaud». Droits
de reproduction et de diffusion réservés
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Aujourd’hui le Maroc 2008
Publié le 18 mars 2008 avec l'aimable
autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
Crédits photo : AFP
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