Analyse
Une Livni
impuissante menace d'expulser les Palestiniens de 48
Rim al-Khatib
Tsipi Livni - Photo
Ambassade d'Israël en France
23 juin 2008
La crise qui secoue les
institutions sionistes est une occasion pour les autorités
de l'occupation de lancer leurs menaces, en vue de préserver
ce qui leur reste, croyant que les Palestiniens vont
trembler rien qu'en les écoutant, ou qu'ils vont "se
calmer", le temps de régler les crises profondes que vit
l'Etat colonial.
La
dirigeante sioniste Livni (ministre des affaires étrangères)
s'est particulièrement adressée dans son discours, lors
d'une rencontre avec des chercheurs, aux Palestiniens de 48
(les Palestiniens qui vivent dans la partie de la Palestine
occupée en 1948) leur demandant implicitement de partir
s'ils ne veulent pas vivre dans un "Etat juif et pour les
Juifs" s'imaginant que l'Etat d'Israël a de longs jours
devant lui, qu'il peut encore dicter ses volontés à une
population qui a surmonté la peur et affirme sa
détermination de se battre contre l'injustice historique et
actuelle.
Livni et les autres dirigeants
israéliens ne peuvent encore comprendre que les Palestiniens
de 48 sont dans un mouvement de mobilisation permanente et
ascendante contre toute atteinte à leur dignité et à leurs
droits, en tant que Palestiniens.
Quelques jours auparavant, des milliers de Palestiniens se
sont rassemblés à Shefa 'Amr, ville de Galilée, là où il y a
presque trois ans (août 2005), un colon soldat a commis un
massacre dans un car allant de Akka à Shefa 'Amr. A cette
époque, les Palestiniens survivants du car et d'autres de la
ville avaient immobilisé l'assassin israélien et l'avaient
tué.
Depuis, les autorités sionistes
veulent se venger pour le colon assassin. Ils ont arrêté
plusieurs Palestiniens de la ville, les ont détenus avant de
les mettre en résidence surveillée. De nouveau, elles
reviennent à l'affaire et ont l'intention de traduire en
"justice" plusieurs de ces Palestiniens. C'est cette
décision qui a déclenché le rassemblement populaire où
toutes les forces politiques représentant les Palestiniens
de 48 se sont jointes pour dénoncer cette nouvelle
provocation, affirmant s'opposer à toute mesure israélienne
dans ce sens.
Depuis
l'expulsion de fait du dr. Azmi Bishara, leader national
palestinien, il y a plus d'un an, les Palestiniens de 48 et
leurs représentants politiques et institutionnels mènent une
bataille courageuse contre les autorités sionistes, dans
l'unité, pour défendre leurs acquis, défendre leurs droits
de vivre dans leur patrie, en tant que Palestiniens,
revendiquent le droit au retour des réfugiés, leurs frères,
afin de ne plus être considérés comme une minorité dans leur
propre pays.
C'est à
cette partie du peuple palestinien que Livni prétend donner
des ordres, leur demandant de reconnaître le caractère juif
de l'Etat où ils vivent, alors que pour la majorité d'entre
eux, ils ne vivent pas dans l'Etat, mais sur leur terre et
dans leur patrie, la Palestine.
A Livni
et aux autres israéliens de se débrouiller avec cette
contradiction suscitée par le mouvement sioniste.
Pour les Palestiniens de 48, la
question est claire ! Ils vivent sur leur terre, la
Palestine, dans la partie occupée en 1948 que certains
nomment Israël.
|