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Liban
Chirac et le Liban :
un amour empoisonné
Rim al-Khatib
Il nous arrive, en diffusant les informations sur la Palestine,
l'Irak, le Liban ou ailleurs dans le monde, que des
"citoyens bien français" ou voulant se fondre dans la
peau des "bien français" nous disent : c'est loin,
ici c'est la France, il faut vous occuper de la France.
Ils ont raison, finalement, à condition que la France ne
s'occupe pas de nous, nous les peuples d'ailleurs. Il faut que
la France retire son soutien à Israël, il faut que les
ministres et les ambassadeurs français nous "lâchent",
qu'ils s'occupent de leur pays où il y a tant à faire, qu'ils
cessent de fomenter des coups d'Etat, de susciter des guerres
civiles, et de nous aimer avec du poison.
L'amour du Chirac pour le Liban est mortel. Il vient de recevoir
le chef des Forces Libanaises, le tueur et assassin, Samir
Geagea qui est actuellement mis en accusation dans son pays pour
avoir livré au moins 5 Libanais au régime sioniste qui sévit
en Palestine occupée, après les avoir kidnappés au célèbre
barrage "al barbara" . Samir Geagea est actuellement
accusé dans son propre pays d'avoir été de connivence avec
l'ennemi. Samir Geagea est l'assassin de Rashid Karamé, ancien
premier ministre du Liban.
Mais le président de la république française le reçoit à L'Elysée,
au nom de tous les Français.
Il le reçoit parce qu'il veut et souhaite, avant son départ,
lui donner l'investiture française pour devenir président du
Liban. Samir Geagea, président du Liban??!! L'assassin des
Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila, en 1982,
l'assassin de plusieurs personnalités politiques libanaises, le
responsable de la disparition de centaines de jeunes Libanais,
Palestiniens et autres Arabes, kidnappés aux barrages de la
guerre civile, et notamment à al-barbara. C'est ce personnage
sinistre que le président de la république française appuie
et bénit pour devenir président, dans sa "république
bananière".
C'est une honte, non seulement pour Chirac, duquel il ne faut
pas attendre autre chose, mais pour les Français.
Des commentaires de la part de Libanais ou autres, relatifs à
cette nouvelle, s'étonnent du niveau de bassesse atteint par la
politique française au Liban et dans la région. Ce qui ne fait
plus aucun doute, c'est que la France, jadis auréolée dans ce
pays, est devenue l'ennemi. De larges couches de la population,
et notamment parmi les chrétiens, prennent de plus en plus leur
distance vis-à-vis de ce pays, devenu celui qui empêche
l'accord national, celui qui suscite la guerre civile, celui qui
soutient les assassins et pourquoi pas, celui qui se tient derrière
plusieurs attentats ?
Chirac veut que le Liban soit sa république bananière, comme
l'a écrit une fois le regretté et grand journaliste, Joseph
Samaha, dans al-Akhbar. Par le biais de son ambassadeur, il veut
faire la pluie et le beau temps, ne craignant pas de plonger un
pays dans la guerre civile, pourvu qu'il maintienne son pouvoir
de décision dans les affaires internes libanaises. Il est vrai
que ceux qui mourront ne seront pas Français, à la rigueur,
certains seront des demi-français, qui pourront être sacrifiés
pour la gloire de Chirac.
Mais Le président de la république française, Chirac, fait
encore plus. Selon Maariv, le quotidien sioniste qui défie
d'ailleurs quiconque de nier l'information, Chirac a demandé
aux dirigeants israéliens, lors de la guerre de juillet-août
2006 contre le Liban, d'envahir la Syrie jusqu'à Damas et de
changer le pouvoir, en contrepartie du soutien inconditionnel de
la France à l'agression et la politique sionistes. Bien sûr,
une nouvelle de ce genre n'est pas reprise par les médias français,
alors qu'elle concerne leur président, parce qu'il s'agit d'une
défaite et de la France, et d'Israël.
La France a perdu, et Chirac, en premier. La résistance armée
libanaise, la résistance et l'opposition populaires au Liban
font face, non à des pions comme Geagea, Jumblatt et consorts,
mais à des puissances comme les Etats-Unis, la France et Israël.
C'est cette valeureuse résistance armée et populaire au cours
de l'agression américano-sioniste et française contre le Liban
qui a mis en échec les souhaits de Chirac, de Rice et Bush,
mais aussi de Javier Solana, représentant de la politique étrangère
de l'Union européenne.
Et la résistance est toujours là, avec toutes ses armes !
Sayyid Nasrullah est toujours là, à la tête du Hizbullah !
Il l'avait dit, au cours d'un de ces discours de l'été
meurtrier de 2006 : Aucune puissance au monde ne pourra désarmer
la résistance !
Ni celle de Chirac, ni celle de Bush, ni celle de leur colonie
sioniste installée dans la Palestine occupée !
Rim al-Khatib
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