Analyse
Israël en pleine
déconfiture
Rim al-Khatib
Photo Al Manar TV
Dimanche 8 novembre 2009
Au cours de cette semaine,
l'Etat sioniste criminel a joué aux pirates en pleine
Méditerranée : il capture un cargo chargé de marchandises
venant d'Iran et destinées à la Syrie. Il lance une
opération médiatique de grande envergure pour dénoncer ce
qu'il prétend être "le trafic d'armes entre l'Iran et le
Hezbollah". Dès son acte de piratage, d'ailleurs non dénoncé
par le conseil de sécurité ni par les puissances
occidentales en général, le Hezbollah et le régime syrien
démentent : le Hezbollah dément que les marchandises lui
sont destinées et le régime syrien annonce qu'il n'y a point
d'armes, mais uniquement de la marchandise.
Après
son coup, Israël crie victoire: il vient de mettre la main
sur des armes.... qu'il expose dans le port d'Ashdod. Mais
surprise: les médias ne lui prêtent aucune attention ! Le
coup est tellement gros que personne, même les amis de cet
Etat illégal, ne suit l'affaire. En plein vote de l'ONU sur
le rapport Goldstone, les médias internationaux l'ont bien
compris: Israël voulait détourner l'attention de ce qui se
passe à l'ONU pour se mettre en avant, se faire victime
encore une fois.
Mais il
y a pire : les enquêtes de l'armée libanaise (le cargo
libéré sans sa marchandise, mais avec tout son équipage, se
trouve actuellement à Beirut) et des journalistes d'al-Manar
ont montré que :
- le
cargo, même si à l'origine venait d'Iran, a fait un long
parcours avant d'être attaqué par les pirates isaéliens: il
s'était arrêté en Egypte, puis à Chypre, puis en Italie,
avant de se diriger vers la Syrie. Est-il normal qu'il
transporte des armes à destination de la résistance et passe
par l'Egypte ou par un port européen ? Une fois encore, les
services secrets israéliens, qui faisaient parler d'eux avec
brio dans les années 60 et 70, ont montré leur échec.
Il y a un triple échec dans ce
dernier acte de piratage israélien :
le premier échec est celui des
services de renseignements qui ont raté les informations
importantes sur ce cargo.
Il y a
l'échec de l'opération médiatique qui a suivi : les médias
ont suivi la discussion sur le rapport Goldstone et ont
délaissé l'affaire du cargo. Même les journaux américains,
quand ils en ont parlé, ont à peine rapporté la nouvelle,
sans la confirmer.
Il y a
l'échec politique : depuis plusieurs mois, Israël cherche à
susciter la question des armes de la résistance, au Liban,
pour empêcher la formation du gouvernement d'unité
nationale. Que ce soit par le biais de l'ambassadrice
américaine ou par celui de Ban Ki Mon, secrétaire général de
l'ONU, L'Etat sioniste suscite affaire après affaire pour
déstabiliser la situation libanaise. Mais lui et ses
complices ont encore échoué, puisque le gouvernement
libanais dirigé par Hariri sera bientôt annoncé, d'après les
dernières nouvelles, avec deux ministres pour le Hezbollah
et un communiqué ministériel qui ne remet pas en cause les
armes de la résistance, au contraire.
Le plus intéressant dans
l'affaire, c'est la réponse de Michel Aoun, l'allié du
Hezbollah à cette tentative de déstabiliser la situation
interne : "Des armes pour le Hezbollah ? Et alors ? Il faut
bien se défendre ! Est-ce que Israël a occupé la Palestine
avec des bonbons ?"
Sommes-nous en train
d'assister, finalement, à la lente mais sûre chute de cette
colonie de peuplement ? Pour la troisième fois, Israël
reconnaît son échec médiatique: lors de la guerre
meurtrière contre le Liban en 2006, lors de la guerre
génocidaire contre Gaza début 2009 et dans cette affaire...
Malgré toutes les photos montrées sur le port d'Ashdod,
photos d'armes désuètes pour la plupart (la résistance a
heureusement des armes beaucoup plus modernes), seuls les
médias israéliens ont été trompés, si l'on veut exclure leur
collaboration à cette mise en scène.
Sans crier victoire trop tôt,
il est incontestable que l'Etat sioniste est en train de
s'enliser dans sa propre boue.
Les textes de Rim al-Khatib
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