Tunisie
Hamadi Jebali
pourra-t-il convaincre les Tunisiens ?
Ridha
Kéfi
Samedi 4 août 2012
Le chef du gouvernement sort de son
silence au moment où des voix appellent
à son départ pour manque de résultats et
que tout se détériore (chômage,
pauvreté, corruption, népotisme, montée
de l’extrémisme religieux…).
Par
Ridha Kéfi
Le chef du gouvernement provisoire
Hamadi Jebali s’adressera ce soir à
21H05 sur les chaînes Watanya 1, Nessma
et Hannibal et sur les ondes des radios.
Le timing de cette interview a-t-il une
signification particulière? Et qu’a-t-il
à dire aux Tunisiens sur le bilan, plus
que mitigé, de son gouvernement?
Un bilan plus
que mitigé
D’abord, concernant le timing, cet
entretien intervient au moment où, au
sein même du parti Ennahdha, des voix se
font entendre pour demander le
remplacement de Hamadi Jebali, pour
manque de résultat, par Ali Laârayedh,
ministre de l’Intérieur. Où les appels à
la dissolution de son cabinet, et à son
remplacement par un gouvernement d’union
nationale formé de technocrates, se
multiplient dans les rangs de
l’opposition. Et où sa mésentente avec
le président de la république provisoire
Moncef Marzouki a été à l’origine de
plusieurs crises au sein de la «troïka»,
la coalition tripartite au pouvoir.
Quant au bilan des 7 mois de
gouvernement Jebali, dont il va être
sans doute question ce soir, on ne peut
pas dire qu’il est particulièrement
brillant. Les observateurs sont même
unanimes : ce gouvernement n’a avancé
sur pratiquement aucun des dossiers
urgents (emploi, développement régional,
relance économique, réformes de la
police, de la magistrature, des médias,
de l’administration, etc.). Pire encore,
il a fallu attendre l’avènement de ce
gouvernement pour que certaines régions
du pays, en cette terrible canicule,
connaissent des coupures d’eau et
d’électricité!
Rompre avec
l’autosuffisance
M. Jebali et ses ministres ne peuvent
continuer à invoquer indéfiniment
l’héritage de l’ancien régime pour
justifier leur incapacité à améliorer la
situation générale dans le pays, car
depuis 7 mois, tout s’est dégradé et les
maux dont souffrent les Tunisiens
(chômage, pauvreté, corruption,
népotisme, montée de l’extrémisme
religieux…) se sont aggravés.
Espérons que les confrères qui vont
l’interviewer ce soir, vont lui poser
les bonnes questions: celles qui brûlent
les lèvres de tous les Tunisiens.
Espérons aussi que M. Jebali se
départira enfin de cette autosuffisance
qui est devenue la marque de fabrique
des Nahdhaouis et leur unique argument
face aux critiques.
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Publié le 5 août 2012 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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