Samedi 10 juillet 2010
Des incidents ont
opposé les villageois de Khirbit Silm et de Touline aux soldats
français de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban
(FINUL), les 29 juin, 3 et 4 juillet 2010.
Les habitants de ces deux localités du Sud du
pays ont protesté lorsque des casques bleus sont entrés dans
leur village pour y réaliser des manoeuvres à l’insu de l’armée
libanaise. Selon eux, les soldats auraient agi en dehors du
mandat onusien, pris des photographies, posé des questions pour
identifier des membres de la Résistance, et violé des propriétés
privées.
Le scénario de l’exercice de la FINUL
imaginait une attaque à la roquette contre Israël par le
Hezbollah et la défense de l’Etat hébreu par la FINUL.
Le ministre français de la Défense, Hervé
Morin, a récemment déclaré vouloir modifier les règles
d’engagement de la FINUL, y incorporer une unité de type GIGN
pour perquisitionner les habitations des présumés membres de la
Résistance afin d’y saisir des armes.
Les villageois, armés de bâtons et de
pierres, ont blessés deux soldats.
Un porte-parole du Hezbollah, Ammar Moussawi,
a déclaré que les provocations de la FINUL et les incidents qui
ont suivi visaient à placer l’armée libanaise en porte à faux ;
une manipulation qui a échoué.
L’armée libanaise a déploré que les membres
de la FINUL aient agi sans concertation avec elle, et leur a
garanti sa protection. Le chef d’état-major a révélé que les
soldats français de la FINUL avaient reçu une demande
israélienne de perquisitionner des maisons de membres du
Hezbollah. Il a réaffirmé que la défense du Liban passait par la
coordination entre son armée et sa Résistance.
Une personnalité proche de la Résistance a
déclaré au journal As-Sharq al-Awsat que ces évènements
s’inscrivaient dans un plan français d’ingérence.
Le Conseil de sécurité a adopté, le 9 juillet
2010
une déclaration, lue par sa présidente, pour réaffirmer la
mission de la FINUL. Ce texte a été rédigé par la France.
Recevant le Premier ministre libanais Saad
Hariri à l’Elysée, le président français Nicolas Sarkozy l’a mis
en garde face à la situation au Sud du Liban.