Le
projet d’aéroport de Notre Dame des
Landes est très discuté, de longue date
et de façon très argumentée. Que
pensez-vous de ce projet ?
Je ne le connais pas suffisamment, ça
n’a pas été un des sujets sur lesquels
je me suis jusqu’ici engagé. Mais tout
ce que j’en entends dire, et notamment
de la part de mes amis d’Europe Ecologie
Les Verts, avec lesquels je me suis
engagé pour essayer de donner le maximum
de sens au programme écologique
français, je n’entends qu’une chose,
c’est que ce projet de Notre Dame des
Landes n’est ni véritablement nécessaire
sur le plan économique, des études l’ont
je pense démontré, ni suffisamment
innocent sur le plan de problèmes comme
la loi sur l’eau, comme la dégradation
des terres agricoles.
Il me semble donc qu’il est normal
que ceux qui se sont engagés derrière ce
projet, reconsidèrent leur position et
au moins reviennent à une discussion, à
un débat, à un débat conduit avec le
respect de l’autre, et arrivent
peut-être à la conclusion que
véritablement on s’était fourvoyé en
voulant à tout prix cet aéroport.
Qu’aimeriez ous dire à
Jean-Marc Ayrault à ce propos ?
A Jean-Marc Ayrault, je voudrais dire
deux choses. D’abord je voudrais dire
que j’ai beaucoup de respect pour lui,
que je considère qu’il a fait à Nantes
un travail remarquable. Et je suis
heureux qu’il ait accepté le choix de
François Hollande de diriger notre
gouvernement.
Mais je voudrais lui dire que tout
homme peut avoir des raisons de
reconsidérer une position qu’il a prise,
qu’il a prise sous je ne sais quelle
influence particulière. Mais à laquelle
il ne doit pas rester lié sans se
demander s’il n’y a pas une solution qui
ne mettrait pas en conflit des gens
auxquels il doit l’amitié et le respect.
Ceux qui protestent, ceux qui n’en
veulent pas, ce sont de bons citoyens
français, ce ne sont pas des malotrus,
des voyous, au contraire, ce sont des
gens qui ont bien réfléchi.
J’aimerais que lui aussi réfléchisse
bien. Je lui dis ça avec tout le respect
que j’ai pour lui et avec la conviction
que lorsqu’il tiendra compte de
l’émotion provoquée, de la volonté
citoyenne de faire autrement, eh bien
que lui aussi se demandera s’il ne peut
pas, s’il ne doit pas, faire autrement.
Propos recueillis par Hervé Kempf
et Eduardo Febbro.
Support informatique : Thierry Eraud.
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