Une fois encore, le président Sarkozy soulève
le nom du soldat franco-israélien, Shalit, au sommet de Sharm
el-sheikh, affirmant que l’aide à la reconstruction de Gaza ne
pourra se faire que si ce soldat kidnappé lors de sa
participation à une guerre contre Gaza, sera libéré et que le
processus de concessions palestiniennes aura abouti au vol de
toute la terre palestinienne. Mais qui soulève la question des
prisonniers palestiniens que l’Etat sioniste enferme dans les
pires conditions ? Qui se soucie de ces vies humaines que
l’occupation détruit ? Qui va enfin réclamer la libération
inconditionnelle de ces milliers d’êtres humains, des militants,
des combattants de la liberté ?
Ce chiffre exprime le long voyage
de la lutte nationale palestinienne, il est en progression
continue, il augmente sans cesse. C’est le nombre des oubliés
parmi les prisonniers de notre peuple palestinien, ceux dont la
jeunesse a flétri dans les caveaux des prisons de l’occupation
et les ténèbres de ses cellules, c’est le nombre de ceux qui ont
passé plus de 15 ans dans les prisons et les centres de
détention de l’occupation.
Un grand nombre d’entre eux a même
mérité de faire partie du « Guiness, le livre des records », ces
prisonniers qu’ignorent les chefs des Etats-Unis et d’Europe
occidentale et d’autres, ceux qui prétendent appeler à la
démocratie, à la liberté et aux droits de l’homme, ceux qui jour
et nuit pleurnichent sur le sort du soldat israélien fait
prisonnier dans la bande de Gaza, Gilad Shalit, ceux qui n’ont
dit aucun mot, aucune phrase sur les prisonniers palestiniens,
sur la répression et l’humiliation qu’ils subissent dans les
prisons de l’occupation. Aucun de ces responsables n’a réclamé
la libération des prisonniers de notre peuple palestinien, en
considération du fait qu’il s’agit d’un pas très important pour
convaincre notre peuple de l’utilité du choix des vaines
négociations.
Comment notre peuple peut-il en
être convaincu alors qu’il voit Israël, tous les jours, humilier
délibérément nos prisonniers, faire de leur question un chantage
politique, en faisant de leur libération une question dépendante
de « bonnes intentions » ou des décisions unilatérales dont les
335 prisonniers en sont exclus, puisque c’est Israël qui tient
ce dossier, de A à Z, en classifiant les prisonniers, posant
comme impossible à libérer tous les prisonniers de l’intérieur
(région occupée en 48), tous les prisonniers d’al-Quds et tous
les prisonniers accusés avoir « les mains entâchées de sang »,
ce qui signifie que ces prisonniers sont devenus des sacs de
pierre, des martyrs attendant leur mise à mort.
Nous savons parfaitement que,
malgré la fermeté de ceux qui détiennent le soldat israélien
Shalit, le dossier de nos prisonniers dans les prisons de
l’occupation ne sera pas clos, cette occupation plongée dans le
racisme et l’extrémisme, malgré les déclarations mielleuses et
les vieilles rengaines répétées à propos des « concessions
douloureuses » en vue de la paix et le soutien au camp
palestinien de la modération, le gouvernement israélien ne fera
aucune concession, ni sur ce dossier ni sur celui de la
colonisation ou du retrait… Notre peuple est de plus en plus
convaincu de l’inutilité du choix des négociations, et considère
que l’accord d’échange avec le soldat Shalit est l’occasion pour
la libération de ses fils détenus. Beaucoup sont même convaincus
que l’échange de Shalit ne clorera pas le dossier des
prisonniers, mais cassera au moins les critères et les interdits
israéliens, concernant le nombre et la « qualité » des
prisonniers inclus dans l’accord d’échange. Les nouvelles
parlent de 20 prisonniers de l’intérieur condamnés à perpétuité
et le même nombre ou plus de prisonniers d’al-Quds, ainsi que
des prisonniers décrits par Israël comme ayant « les mains
entâchées de sang ». On parle même de centaines de prisonniers
palestiniens condamnés à perpétuité ou aux longues peines, dont
les dirigeants politiques comme le secrétaire général du FPLP,
Ahmad Saadat, le dirigeant Marwan Barghouty et d’autres
ministres et députés, ainsi que des responsables militaires,
ceux qu’Israël n’aurait pas libérés hors de ce cadre, tels les
dirigeants des Brigades d’al-Qassam, Abbas Sayyid, Abdallah
Barghouty, Ibrahim Hamid, Hassan Salameh et d’autres.
Au moment où des dizaines de rencontres publiques ou secrètes,
entre les dirigeants de l’Autorité palestinienne et le
gouvernement israélien, rencontres poursuivies et permanentes
depuis l’accès du président Abbas à la tête de l’Autorité, n’ont
avancé d’aucun pas sérieux dans ce dossier, Israël l’ayant
maintenu comme une carte de chantage politique et soumise à ses
conditions et critères.
Ce nombre de nos prisonniers, qui
sont détenus depuis plus de 15 ans, nous comptons à ce qu’il
soit divisé en deux ou plus, avec l’accord de l’échange de
Shalit, bien qu’il ne clorera pas le dossier entièrement, mais
il pourra réaliser plusieurs objectifs, le premier étant la
libération de ces prisonniers, en toute fierté et dignité, sans
impliquer conditions ni engagements. Il donnera de nouveau
confiance et espoir à notre mouvement des prisonniers, dans sa
révolution et ses organisations de la résistance, après que le
désespoir et la démoralisation aient touché ses rangs, lorsque
le négociateur palestinien et les accords d’Oslo ont laissé à
Israël le soin de jouer comme il veut.
Un accord d’échanges ainsi conlu
diffusera l’optimisme et l’espoir au sein de notre peuple, et
malgré le prix extrêmement lourd payé par notre peuple avec le
siège, le martyre et la destruction, la voie et le choix de la
résistance et de la fermeté ont prouvé leur efficacité et leur
justesse, et c’est un message clair à Israël, aux Etats-Unis et
à l’Europe occidentale, que notre peuple n’abandonnera pas et ne
fera pas dépendre le sort de nos prisonniers à leurs conditions,
catégorisations ou chantages.
La poursuite de l’entêtement
israélien sur ce dossier entraînera notre peuple et nos
organisations à rchercher des moyens et des choix autres, pour
assurer leur libération des prisons israéliennes. C’est
également un message clair à l’Autorité palestinienne, sur la
nécessité de revoir globalement et sérieusement la voie qu’elle
a empruntée, qu’il est nécessaire de l’asseoir sur de nouvelles
bases et avec de nouvelles conditions, qui empêchent Israël de
profiter de la voie des négociations pour faire passer ses plans
pour imposer des réalités sur le terrain et poursuivre la
colonisation, la confiscation et le démantèlement de la terre
palestinienne, faisant de la partie palestinienne un simple faux
témoin de ses agissements.
Les négociations, par ses méthodes et ses mécanismes sont
devenus vaines et n’accorderont même pas le minimum de droits à
notre peuple. Ce qui attend notre peuple, est encore plus grave
avec la constitution d’un gouvernement israélien de droite, qui
lève l’étendard de l’expulsion et du nettoyage ethnique et de
plus, le refus de reconnaître son existence.
C’est pourquoi nous devons, en tant que peuple, partis,
organisations de la résistance et institutions civiles, agir par
tous les moyens pour faire libérer nos prisonniers et considérer
que cette question est centrale, elle concerne tout Palestinien.
Nos prisonniers font face à la mort lente, dans les prisons
israéliennes, et les directions carcérales inventent
quotidiennement de nouvelles formes de tortures, essaient par
tous les moyens de les dépouiller de leur nature combative et
les poussent vers le désespoir et la démoralisation.
Ce nombre de 335 peut encore augmenter, mais nos prisonniers
risquent de devenir des martyrs, dans les prisons. N’oublions
pas les prisonniers martyrs ont presque atteint le nombre de
200.