Alors que la colère s’intensifie aux quatre coins du
pays, le DRS tente d’entamer des négociations avec les
milieux de l’opposition pour sauver sa peau.
La situation n’a jamais été autant favorable à
l’opposition algérienne. Le peuple tunisien a réussi à
briser le mur de la terreur et de la peur. Ce qui a
donné des ailes au peuple algérien. Ce dernier a compris
que lui aussi peut faire tomber le régime totalitaire
qui l’opprime depuis plus d’un demi siècle. Cette
« conviction » prend autrement plus de relief lorsque
l’on sait la distance prise par l’administration US
vis-à-vis de Moubarek considéré jusqu’ici comme l’un
des pions les plus importants dans l’échiquier
géostratégique de l’Occident au Proche Orient et au
Moyen Orient. De même l’attitude de la France de Benali
auquel elle a refusé l’asile, est interprétée comme un
encouragement par l’opposition algérienne pour investir
massivement la rue. Par ailleurs d’importants dirigeants
militaires américains (les « faucons » de
l’administration américaine), n’ont pas caché qu’ils
souhaitaient vivement la chute des dictatures arabes.
Ajuste titre, le régime d’Alger, en l’occurrence le
DRS, s’est senti plus que ciblé par la nouvelle et non
moins surprenante attitude de ses « tuteurs » à la
Maison Blanche et à Paris. Qui plus est, la perspective
plus que probable de voir l’opposition passer à l’action
pour faire vibrer la rue sous l’étendard d’un seul et
même mot d’ordre, a savoir le départ du DRS, la
constituante, le démantèlement du système et
l’instauration de la deuxième république, a tout pour
inquiéter et faire trembler ceux qui exercent la réalité
du pouvoir à Alger.
Pour la première fois depuis 1957, date à laquelle il
est venu au monde, la survie du DRS est directement en
jeu, menacée d’extinction.
Selon des sources généralement bien informées, le DRS
qui aurait souhaité négocié avec le chef charismatique
de l’opposition algérienne, aurait toutefois pris langue
avec Mouloud Hamrouche avec la perspective de nouer des
contacts avec le mouvement Rachad de Mourad Dhina, pour
faire d’autres concessions et procéder à un changement
de façade. Des concessions qui vont jusqu’à offrir sur
un plateau la tête de Bouteflika à la rue ou à
l’opposition. Apres plus d’un demi siècle de dictature
impitoyable qui a coûté la vie et la liberté à des
centaines de milliers d’algériennes et d’algériens et
provoqué un véritable génocide intellectuel et culturel,
le DRS ne se fait aucune illusion sur le sort qui
l’attend. Désormais, comme l’indiquent ses difficultés à
trouver un interlocuteur au sein de l’opposition pour
négocier une issue honorable, il sait que ses jours sont
comptés. « Comme il l’avait fait par le passé avec
Nahnah, Rabah Kebir, le RCD, le MDS et l’UGTA , le
DRS veut changer la vitrine du régime, mais pas le
magasin et le propriétaire », explique un opposant
algérien. Et d’ajouter : « Le DRS est sur le point de
sacrifier Bouteflika et Ouyahia et de faire de certains
dignitaires du régime de véritables Mobutu, Baby Doc ou
Idi Amin Dada rien que pour se maintenir et gagner du
temps. Mais ne tombons pas dans le piège des fausses
concessions qui ont pour objectif d’absorber la colère
de la rue. Nous devons agir rapidement et ensemble. Le
soulèvement du peuple doit déboucher sur l’extirpation
du mal profond qui ronge l’Algérie depuis 1957,
c’est-à-dire depuis que le MALG a pris les reines du
pouvoir »
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