Tunisie
Marzouki condamne
le laxisme du gouvernement Jebali
Rachid Barnat
Mardi 13 mars 2012
Lors son élection le président Marzouki
a affirmé qu’il serait un rempart contre
les dérives. Il l’a fait lundi. Il faut
espérer qu’il continuera de réagir à
chaque fois que ses alliés franchiront
la ligne jaune.
Par
Rachid Barnat
Lundi matin, émouvant salut au
drapeau au dessus du palais présidentiel
de Carthage. Le président Moncef
Marzouki a su trouver les mots et le ton
pour dénoncer l’atteinte faite à notre
drapeau tunisien par une bande de
fanatiques. Son émotion et sa colère
étaient sincères.
C’était pour lui l’occasion de
distinguer Khaoula Rachidi, la jeune
étudiante courageuse qui, mue par son
unique patriotisme, a osé braver les
fous d’Allah pour les empêcher
d’arracher notre drapeau national
flottant au-dessus de la faculté de
Mannouba et le remplacer par celui de
leur mouvance islamiste salafiste
extrémiste.
Le
président Marzouki préside une cérémonie
de salut du drapeau national
L’étrange
silence du gouvernement Jebali
Quand ils ont osé hisser leur
bannière noire, il a fallu que ce soit
cette jeune fille qui bouge alors que
les autorités, la police pourtant
présentes, n’ont pas bougé, entraînant
une réaction indignée et massive de la
société civile.
Le silence du gouvernement Hamadi Jebali
et de ses ministres a choqué énormément
les Tunisiens de tout bord. M. Jebali et
ses ministres de l’Enseignement
supérieur et de l’Intérieur sont restés
indifférents à l’émotion et
l’indignation générale provoquées par
cet affront !
Les mêmes, qui se sont pourtant
empressés de mettre 3 malheureux
journalistes en garde à vue pour une
photo qu’ils estimaient choquante, ne
semblent pas être choqués par l’atteinte
à nos symboles nationaux, que ce soit
par l’outrage fait publiquement à notre
drapeau national ou par le projet de
ceux qui lui ont fait l’affront, de
changer notre hymne national (Cf
‘‘Ne touchez pas à l’hymne national
tunisien’’) !
Deux poids
deux mesures !
Enfin le président Marzouki reprend
son rôle et ose, bien que tardivement,
défier son allié Ennahdha en condamnant
le laxisme du gouvernement, en lui
rappelant qu’il est intolérable qu’une
minorité puisse s’arroger le droit
d’imposer son idéologie par la violence
aux enseignants de la faculté de
Mannouba dont le ministre de tutelle,
lui-même universitaire, Moncef Ben
Salem, irresponsable, ose reporter la
responsabilité sur le doyen ; mais aussi
aux Tunisiens de manière générale.
Le président met en garde les
salafistes contre tout débordement de
nature à outrager les symboles de
l’Etat. Il rappelle que la loi doit être
appliquée et que les fauteurs, qui ont
outragé notre drapeau national, doivent
présenter leurs excuses et rendre compte
de leur acte à la justice.
Il n’est jamais trop tard pour bien
faire, monsieur le président.
Encore bravo et toutes les félicitations
à cette jeune femme qui avec ses tripes
s’est levée courageusement contre la
barbarie et l’obscurantisme. J’espère
qu’elle sera l’exemple pour toutes les
Tunisiennes libres qui veulent vivre
dans un pays libre.
Lors de l’élection de Moncef Marzouki,
j’ai espéré qu’il serait, comme il le
disait lui même, un rempart contre les
dérives. Il l’a fait aujourd’hui. Il
faut espérer qu’il continuera de réagir
à chaque fois que son allié franchira la
ligne jaune.
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Publié le 14 mars 2012 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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