Tunisie
Peut-on encore
parler d'un islamisme modéré ?
Rachid
Barnat
Samedi 9 février
2013
La foi doit être
une conviction personnelle qui ne
s'impose à personne par la force. Et la
religion doit cesser de se mêler de
politique et retourner à sa place: les
mosquées et les cœurs des fidèles.
Par
Rachid
Barnat
Devant les échecs d'Ennahdha, parti
islamiste au pouvoir, à tous les
niveaux, certains changent de discours
pour tromper le monde sur l'islamisme.
Après les discours triomphateurs,
pleins de morgue et d'arrogance sur le
programme de Rached Ghannouchi,
président d'Ennahdha,
par lequel il voulait wahhabiser la
société tunisienne en marche forcée,
jusqu'à ses institutions; et devant
l'échec de sa «politique» et le
rejet de plus en plus violent du
wahhabisme par les Tunisiens, qui
découvrent de jour-en-jour l'horreur de
ce poison...
certains commencent à changer de
discours comme pour se désolidariser de
l'extrémisme de Ghannouchi, l'aventurier
extrémiste, prêt à tout pour imposer sa
volonté de wahhabiser tout le pays,
réalisant de tout perdre à cause du
jusqu'au-boutisme de leur chef!
Le wahhabisme
légalise la violence
Et voilà qu'on commence à nous
«expliquer» qu'il y a trente six
islamismes, différents les uns des
autres, avec des nuances allant du plus
«light» au plus «dur»!
En réalité ne se distinguant l'un de
l'autre que par la course aux
«fatwas» que «pondent»
leurs pseudos imams attitrés rattachés à
leurs partis, toujours plus absurdes les
une que les autres!
Ce qui est une supercherie quand on
sait que ce qui fonde tous les
mouvements islamistes actuels, c'est le
salafisme saoudien, autrement dit : le
wahhabisme!
Or, faut-il rappeler que le leader
des partis islamistes, celui des Frères
Musulmans d'Egypte, fondé par Hassan
El-Banna, lui même a fini par intégrer
le wahhabisme comme moyen de lutte pour
conquérir le pouvoir, puisque cette
doctrine légalise la violence par une
«fatwa» la rendant «halal».
On sait que Ghannouchi s'est nourri
de cette doctrine en fréquentant ses
«Frères» en Egypte, au Soudan...
Soudan dont il a obtenu la nationalité
et où on l'a marié à une soudanaise!
Doctrine que Ghannouchi a assimilée sans
trop de difficulté, puisque lui-même est
issu d'une famille très proche du
wahhabisme, adepte du «kharijisme»!
D'où d'ailleurs son vrai nom Farid
El-Kheriji, transformé en Rached
Ghannouchi suite à une sombre affaire de
justice.
Quand Ghannouchi dit que les
«salafistes», qui terrorisent les
Tunisiens, sont ses enfants: il dit vrai
! Puisqu'ils ne diffèrent en rien de son
parti... dont ils sont le bras armé,
laissant le rôle à ses hommes nahdhaouis
en «cravate» de «vendre»
aux Tunisiens et à l'Occident un
islamisme «modéré».
Alors que les choses soient bien
claires...
Il n'y a pas 36 islamismes: tous se
fondent sur la chariâ interprétable et
corvéable à merci ! Leurs imams se
chargeant de leur «pondre» les fatwas
qu'il faut, quand il faut !!
Ce que fait l'imam Youssef El-Qaradhaoui
pour l'émir du Qatar !!! En renier une
partie, c'est la renier toute entière et
se renier soi-même en tant que
«parti islamiste»! Tout parti
islamiste est condamné à l'appliquer tôt
ou tard dans son intégralité! Ce que
fait par petite touche le prétendu
«modéré» Ghannouchi!
Bouter ce wahhabisme hors du pays
Les Tunisiens, comme
leurs aïeuls l'avaient fait en leur
temps (19e siècle), doivent résister et
bouter ce wahhabisme hors de Tunisie et
refuser le colonialisme qui s'en sert !
Les tunisiens ne sont pas les ennemis
de l'islam comme le prétendent les
barbus wahhabites locaux et ceux
d'importation ! Ils sont par contre de
farouches ennemis de ces obscurantistes
!
Il faut voir comment des imams
autoproclamés absolument incultes
s'adressaient aux Maliens! Sans parler
de ceux qui insultent l'intelligence
des Tunisiens par leur obscurantisme
!!
La seule solution, si l'on veut
cesser de tourner autour du pot:
- c'est que la religion, même sous
ses diverses formes, retourne à sa place
c'est-à-dire dans les mosquées et dans
les cœurs mais pas en politique;
- et que la foi soit ce qu'elle
n'aurait jamais dû cesser d'être: une
conviction personnelle qui ne s'impose à
personne par la force.
Car ce qui est certain, c'est que la
religion en politique est vouée à
l'échec: voyez ce qui se passe en
Egypte, au Mali... et l'échec patent en
Tunisie!
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Publié le 8 février 2013 avec l'aimable
autorisation de Kapitalis
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