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L'EXPRESSIONDZ.COM
FACE AUX MENACES D’ATTAQUE ISRAÉLIENNE
L'Iran prévient que sa riposte
serait «terrible»
R.I
Mahmoud Ahmadinejad
21 juin 2008 Moscou met en garde contre un
«Irak bis» alors que la presse américaine révèle qu’Israël a
procédé à des manoeuvres militaires de grand format.
Un important dignitaire religieux iranien a mis
en garde hier Israël contre une éventuelle attaque contre son
pays, affirmant que la riposte de l’Iran serait ´´terrible´´.
´´Si les ennemis, les Israéliens en particulier et leurs
partisans aux Etats-Unis, cherchent à recourir à la force,
qu’ils soient certains qu’ils recevront un coup terrible à la
figure´´, a dit l’ayatollah Ahmed Khatami dans un prêche à la
prière du vendredi retransmis à la radio.
´´(...) Si vous approchez l’Iran islamique d’une manière
hostile, vous ferez face à un rugissement uni de notre nation
qui, sans aucun doute, vous fera regretter tout acte vicieux
pour toujours´´, a-t-il ajouté.
Ces déclarations surviennent alors que le quotidien New York
Times, citant des responsables américains, a indiqué hier, que
des manoeuvres militaires israéliennes qui avaient eu lieu début
juin semblaient destinées à préparer l’armée à une éventuelle
attaque contre les installations nucléaires d’Iran.
Le 6 juin, le vice-Premier ministre israélien, Shaoul Mofaz, a
dit envisager une attaque contre des installations nucléaires
d’Iran, tout en soulignant qu’une telle opération ne pourrait se
faire qu’avec le soutien des Etats-Unis.
Mais ses propos ont été désavoués par de hauts responsables
israéliens. Les Etats-Unis ont affirmé soutenir les efforts
diplomatiques pour régler la crise entourant le programme
nucléaire de l’Iran mais n’ont jamais écarté le recours à une
action militaire. ´´Nos ennemis ne sont pas capables de nuire à
notre pays. Aujourd’hui, les ennemis sont psychologiquement
désespérés et, grâce à Dieu, toute main qui s’en prendra à
l’Iran sera vite coupée´´, a rétorqué le président iranien,
Mahmoud Ahmadinejad.
Le 14 juin, les grandes puissances ont remis à l’Iran une
nouvelle offre de coopération en vue d’obtenir la suspension de
l’enrichissement d’uranium.
L’Iran n’y a pas encore répondu officiellement, mais plusieurs
responsables ont exclu toute suspension de l’enrichissement
d’uranium. Le dernier mot revient au guide suprême, l’ayatollah
Ali Khamenei, qui ne s’est pas exprimé sur le sujet. ´´Nous
avons été, depuis le début, en faveur de la négociation, mais
une négociation logique et non pas une négociation pour aboutir
à des actions malveillantes´´, a ajouté l’ayatollah Khatami.
Les Etats-Unis et l’Union européenne et évidemment Israël,
craignent que l’uranium enrichi n’alimente un programme de
fabrication de l’arme atomique.
Téhéran soutient que son programme nucléaire est pacifique.
Face à une situation qui risque d’échapper à tout contrôle,
Moscou a mis en garde contre la répétition d’un «Irak-bis». Le
chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a ainsi mis en
garde hier, contre un risque de répétition, avec l’Iran, de
l’intervention américaine en Irak, qui avait été justifiée par
Washington par de ´´soi-disant´´ preuves de l’existence d’un
programme nucléaire irakien. Interrogé sur la récente évocation
par un vice-Premier ministre israélien d’une attaque contre les
installations nucléaires iraniennes, M.Lavrov a appelé à la
´´responsabilité des politiciens et des médias´´, leur
recommandant d’être ´´précis´´ dans leurs accusations.
La politique de chaque Etat ´´doit être fondée sur des faits.
Vous vous souvenez des faits, ces soi-disant faits qui ont été
présentés avant que l’Irak ne soit attaqué´´, a-t-il ironisé,
lors d’une conférence à Moscou. Il s’en est également pris aux
Etats-Unis, alors même que la secrétaire d’Etat américaine,
Condoleezza Rice, a insisté la semaine dernière en Israël sur la
priorité accordée à la diplomatie sur le dossier du nucléaire
iranien.
´´Nous avons demandé, à de nombreuses reprises, à nos collègues
américains et israéliens, qui se disent parfaitement certains
que l’Iran est en train de se doter de la bombe atomique, de
fournir des informations factuelles soutenant cette assertion.
Pour l’heure, nous n’en avons pas vu´´, a ajouté M.Lavrov.
´´Nous devons être responsables dans nos politiques, notamment
quand elles touchent aux intérêts d’autres pays, et
particulièrement leur intégrité territoriale´´, a-t-il insisté.
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Publié le 21 juin 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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