Le Web de l'Humanité
Les États-Unis et la stabilité du
Proche-Orient
Pierre Barbancey
George Mitchell
Jeudi 29 janvier 2009
Palestine . Les négociations sur la trêve patinent. Les
Palestiniens tentent de reconstruire. L’envoyé d’Obama dit qu’il
va revenir. Tel-Aviv a souhaité la bienvenue au nouvel
émissaire américain, George Mitchell. Les F-16 américains sont
venus bombarder la zone frontalière - israélo-palestinienne, au
prétexte d’arrêter le percement des tunnels à Rafah. Le
cessez-le-feu est très précaire. Mardi, une attaque contre une -
patrouille israélienne a tué un soldat et en a blessé trois
autres. Une attaque sans vraiment d’envergure militaire, mais
qui témoigne de l’impasse palestinienne au lendemain de
l’offensive sanglante qui a fait près de 1 300 morts en trois
semaines. Les Israéliens, fidèles à leur habitude, n’ont
d’ailleurs pas manqué de répliquer en attaquant un groupe de
Palestiniens.
Chargé par le nouveau président américain, Barack Obama, de
s’engager avec « vigueur et constance » pour la paix dans la
région, George Mitchell devait s’entretenir hier avec les
dirigeants israéliens. Il doit aujourd’hui avoir des discussions
avec la présidence palestinienne. Mahmoud Abbas a cependant
haussé le ton. « Israël ne veut pas la paix, sinon il n’aurait
pas fait ça, a déclaré le président palestinien. Nous devons
comprendre cela et le dire à ceux qui viennent d’Europe et
d’Amérique. »
Quant à Tzipi Livni, actuelle ministre israélienne des
Affaires étrangères, candidate à la succession du premier
ministre Ehoud Olmert, elle souligne l’importance « de sceller
un traité de paix avec (…) un gouvernement palestinien légitime
qui exprime l’objectif de deux États-nations ». Objectif inscrit
sur les bombes lancées sur Gaza mais peu lu par les Palestiniens
qui tentent de reconstruire leur vie. Ce qui n’empêche pas
George Mitchell de déclarer qu’il est « d’une importance
cruciale que le cessez-le-feu soit étendu et consolidé ».
Les États-Unis se sont « engagés à poursuivre vigoureusement
les efforts en faveur de la paix et de la stabilité dans la
région », a assuré l’envoyé spécial américain dans la région. Le
chef de la diplomatie égyptienne, Ahmad Aboul Gheit, a présenté
un calendrier possible de - sortie de crise pour Gaza, à
commencer par un accord de trêve « permanent ». Pour Mitchell,
« la décision du président Obama de m’envoyer en mission dans
cette région moins d’une semaine après son investiture constitue
une preuve claire et tangible de cet engagement ». Paradoxe,
alors même qu’il se trouve dans la région, l’émissaire américain
s’est cru obligé de préciser qu’il envisageait de retourner au
Proche et Moyen-Orient « dans un - avenir très rapproché ». Les
- Palestiniens sont rassurés…
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Publié le 30 janvier 2009 avec l'aimable autorisation de l'Humanité.
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