Opinion
L'insupportable
blocus de Gaza
Pierre
Barbancey
Jeudi 22 novembre
2012 Ce qui se
passe au Proche-Orient est la
conséquence directe de la poursuite de
l’occupation israélienne. La question
des sanctions contre Israël devrait être
posée.
Sauf incident de dernière minute,
Israël a accepté l’instauration d’une
trêve. On ne peut que s’en réjouir.
Après pratiquement une semaine de
bombardements israéliens sur la bande de
Gaza – faisant près de 140 morts, pour
la plupart des civils, des femmes et des
enfants –, un attentat s’est produit à
Tel-Aviv. Un drame qui aurait pu être
évité si le gouvernement israélien avait
accepté ce cessez-le-feu plus tôt. C’est
ce qu’attendaient les habitants de Gaza,
mardi soir, et très certainement aussi
les Israéliens soumis aux répliques de
l’agression. Signe qui ne trompe pas,
cette trêve devait être annoncée, depuis
Le Caire, par la secrétaire d’État
américaine, Hillary Clinton. Printemps
arabes ou non, Washington a conservé ses
liens intacts avec ces pays, à commencer
par l’Égypte dirigée par les Frères
musulmans.
Frontières
bloquées depuis 2007
Malheureusement, Tel-Aviv a
immédiatement fait savoir qu’il ne
lèverait pas le blocus imposé à la bande
de Gaza. Combien faudra-t-il encore de
morts pour que la communauté
internationale prenne la mesure du
problème ? Un problème qui porte un
nom : occupation. Le blocus de Gaza se
poursuit depuis 2007 ; les frontières
terrestres et maritimes sont contrôlées
par Tel-Aviv. Le terme de « prison à
ciel ouvert » est devenu d’une telle
banalité qu’il semble que tout le monde
s’en accommode ! En la matière, la
politique française est proprement
scandaleuse. Au lieu de dénoncer Israël,
Fabius parle de « la responsabilité
extrêmement lourde » de l’Iran dans les
conflits du Proche-Orient (sic).
Aujourd’hui, devant l’ampleur du
désastre, il ne s’agit pas d’invoquer
une « retenue » ou de renvoyer dos à dos
les protagonistes mais bien de prendre
les mesures qui s’imposent pour faire
respecter une fois pour toutes le droit
international et le droit du peuple
palestinien à vivre dans son propre État
aux côtés d’Israël, dans les frontières
de 1967 avec Jérusalem-Est comme
capitale. Israël n’applique pas le droit
international ? Alors il est temps de
l’y forcer. La communauté internationale
a su prendre des sanctions contre l’Iran
ou contre la Syrie. Il doit en être de
même avec Israël, sinon à considérer que
ce pays est au-dessus des lois. La
France et l’Union européenne peuvent
agir : en suspendant l’accord
d’association qui lie Israël à l’Europe.
Les citoyens que nous sommes peuvent
également participer à la campagne BDS
(Boycott, désinvestissement, sanctions)
et en exigeant du gouvernement français
qu’il se prononce, le 29 novembre
prochain, pour l’entrée de la Palestine
à l’ONU en tant qu’État non membre.
© Journal
L'Humanité
Publié le 22 novembre 2012 avec
l'aimable autorisation de
L'Humanité
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