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Parti Anti Sioniste
La Chine
soutient le Pakistan face aux États-Unis (1/3)
Parti Anti Sioniste
Jiang Yu, porte-parole du ministère des Affaires étrangères
chinois
Photo: P.A.S.
Mardi 31 mai 2011
Venu à Pékin le 18
mai 2011 appeler la Chine au secours, le Premier ministre
pakistanais s’est vu offrir 50 avions de chasse JF-17 pour
défendre son pays en cas d’attaque américaine ou indienne. La
Chine a officiellement mis en garde les États-Unis sur le fait
que toute attaque de Washington contre le Pakistan serait
interprétée comme un acte d’agression envers la Chine. Cet
avertissement très direct constitue le premier ultimatum
stratégique reçu par Washington, depuis plus d’un demi-siècle.
Le dernier en date fut l’avertissement envoyé par l’URSS lors de
la crise de Berlin entre 1958 et 1961. Ceci met en évidence le
danger réel de guerre généralisée que représente la montée de la
tension entre les États-Unis et le Pakistan.
Faisant suite aux rapports indiquant que la Chine avait demandé
aux États-Unis de respecter la souveraineté du Pakistan dans les
jours qui ont suivi « l’opération Ben Laden », le porte-parole
du ministère des Affaires étrangères chinois, Jiang Yu, a
profité de la conférence de presse du 19 mai pour réaffirmer
catégoriquement la volonté de Pékin que « la souveraineté et
l’intégrité du territoire du Pakistan soient respectées ».
D’après certaines sources diplomatiques pakistanaises citées par
le Times of India, Pékin a « clairement prévenu
qu’une attaque contre le Pakistan serait considérée comme une
attaque contre la Chine ». Cet ultimatum aurait été adressé
lors d’entretiens stratégiques et de pourparlers économiques qui
ont eu lieu à Washington le 9 mai, et lors desquels la
délégation chinoise était emmenée par le vice-Premier ministre
chinois Wang Qishan et le conseiller d’État Dai Bingguo (The
Economic Time du 20 mai 2011).
Les avertissements de la Chine sont implicitement renforcés par
sa force de frappe nucléaire, puisqu’elle possède quelque 66
missiles intercontinentaux dont plusieurs ont la capacité de
frapper les États-Unis, en plus des 118 missiles de moyenne
portée, 36 missiles lançables à partir de sous-marins, et de
nombreux autres systèmes de missiles à courte portée. Pour les
observateurs avertis, le soutien de la Chine est d’une
importance cruciale pour le Pakistan, qui, sans lui, serait pris
en tenaille entre les États-Unis et l’Inde. Si la pression des
États-Unis et de l’Inde continue, le Pakistan pourra dire « La
Chine est avec nous. Ne pensez pas que nous sommes isolés, nous
avons une superpuissance potentielle avec nous », a déclaré
le général en retraite et analyste politique Talat Massoud. La
porte-parole chinoise, Jiang Yu, a déclaré lors de sa conférence
de presse du 19 mai 2011 : « Nous sommes d’avis que le
Pakistan, qui y a apporté une contribution importante, au prix
d’énormes sacrifices, doit pouvoir bénéficier de la
compréhension et du soutien de la communauté internationale dans
ses efforts pour préserver la stabilité intérieure et réaliser
le développement socio-économique et que l’indépendance, la
souveraineté et l’intégrité territoriale du Pakistan doivent
être respectées. »
Venus à Washington le 9 mai 2011 pour participer au troisième
cycle de Dialogue stratégique, économique Etats-Unis / Chine, la
délégation emmenée par le vice-Premier ministre chinois Wang
Qishan et le conseiller d’État Dai Bingguo a apporté un
ultimatum à l’administration Obama. Le vice-président Joe Biden
et la secrétaire d’Etat Hillary Clinton assistaient à cet
entretien difficile. L’ultimatum chinois est survenu durant la
visite à Pékin du Premier ministre pakistanais Youssouf Raza
Gilani, pendant laquelle le gouvernement hôte a annoncé le
transfert immédiat et sans frais de 50 avions de chasse à
réaction dernier modèle JF-17 (Jane Perlez, The New York
Times, 19 mai 2011).
Avant son départ, Gilani a souligné l’importance de l’alliance
entre le Pakistan et la Chine en affirmant : « Nous sommes
fiers de compter la Chine parmi nos meilleurs amis et de
réaffirmer la confiance qui nous lie. La Chine pourra toujours
compter sur le Pakistan pour être à ses côtés en toute
circonstance… Quand nous disons que cette amitié est plus grande
que l’Himalaya et plus profonde que les océans, cela décrit
parfaitement l’essence de cette relation ». Ces remarques
furent accueillies par des cris d’indignation des porte-paroles
américains, notamment du sénateur républicain de l’Idaho, James
E. Risch.
La crise diplomatique latente entre les États-Unis et le
Pakistan a explosé avec force le 1er mai, après l’incursion
unilatérale et non autorisée de commandos américains supposés
avoir tué le fantomatique Oussama Ben Laden dans une maison
fortifiée de la ville d’Abbottabad. Cette opération constitue
une violation flagrante de la souveraineté du Pakistan. L’agenda
de ce rodéo militaire réalisé pour attiser les tensions entre
les deux pays, n’avait absolument rien à voir avec la prétendue
guerre contre le terrorisme et tout à voir avec la visite au
Pakistan fin mars, du Prince Bandar, le chef de la sécurité
nationale saoudienne.
De cette visite a résulté une alliance immédiate entre Islamabad
et Riyad. En effet, le Pakistan a promis de fournir des troupes
pour mâter toute éventuelle révolution colorée concoctée par les
États-Unis dans le royaume (saoudien), et d’offrir une
protection nucléaire aux Saoudiens, les rendant ainsi moins
vulnérables au racket américain menaçant de laisser l’Iran
s’occuper du sort de la monarchie pétrolière. Un mouvement
conjoint entre le Pakistan et l’Arabie Saoudite pour briser la
main mise de Washington dans la région, quoi que l’on pense de
ces deux régimes, représenterait un coup fatal à l’empire
américain déjà fragilisé en Asie du Sud.
Quant aux affirmations concernant le raid supposé sur Ben Laden,
le 1er mai, il y a une masse de contradictions inextricables
dans les explications qui changent d’un jour à l’autre. Une
analyse de cette opération serait plutôt de la compétence de
critiques littéraires ou d’œuvres théâtrales. Le seul fait
solide et cohérent qui émerge de tout cela est que le Pakistan
est devenu la cible majeure des États-Unis, ces derniers ayant,
de fait, intensifié leur politique anti-pakistanaise mise en
place depuis le tristement célèbre discours d’Obama, à West
Point, le 1er décembre 2009.
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